Denis Grozdanovitch - Petit traité de désinvolture

Denis Grozdanovitch, Petit traité de désinvolture, José Corti.

Tranquillement subversif.

Au moment où "Officiellement" on prescrit le travail jusqu'à l'épuisement, ainsi que l'agitation tous azimuths, le petit livre de Grosdanovitch vient à point remettre les pendules à l'heure... de la sieste.

La lutte incessante, comme garante de survie ? allons donc ! le paresseux en est le vivant démenti :

Citation :

" l'animal reste parfois dix jours de suite à la même branche sans manifester la moindre velléité de changer de position"[..] "Une fois à terre, il prend tout son temps, ne se déplaçant qu'à la vitesse de cinquante mêtres à l'heure, tombant fréquemment dns d'étranges distractions au cours desquelles, oubliant visiblement son projet initial, il se prélasse dans l'herbe, le ventre au soleil..."

Ce petit traité aborde plusieurs sujets de plaisir, épisodes vécus, faits quotidiens ou incursions littéraires : il parle intelligemment de Stevenson Apologie des oisifs mais aussi de Proust. Parfois grave, il incite, comme les "vanités", à goûter l'instant présent.

Il propose sans lasser de petits textes divers, toujours très bien écrits.

Citation :

" l'animal reste parfois dix jours de suite à la même branche sans manifester la moindre velléité de changer de position"[..] "Une fois à terre, il prend tout son temps, ne se déplaçant qu'à la vitesse de cinquante mêtres à l'heure, tombant fréquemment dns d'étranges distractions au cours desquelles, oubliant visiblement son projet initial, il se prélasse dans l'herbe, le ventre au soleil..."

Tiens on dirait moi des fois

Tiens on dirait moi des fois a écrit Queenie ! j'ai ri en te lisant !!

On parle sans cesse de rendement, de competitivité, n'est ce pas sacrifier la personne à des performances de chiffres d'affaires ? Le magazine littéraire a consacré un numero à l'éloge de la paresse .

Chacun connait ou devrait lire le droit à la paresse de Paul Lafargue.

C'est dans ces moments d'oisiveté, de réception que composent les artistes, non ? laisser vagabonder sa pensée, connaître un état de rêverie, on voudrait nous le reprocher depuis l'enfance. D'où l'interêt de ces livres qui contestent une mentalité de labeur obligatoire qu'on veut à toute force nous imposer.

En ferai-je une dedicace à Queenie ? c'est plus confortable que sur une branche...

on parle aussi d'un ouvrage la paresse de Raoul Vaneigem, auteur du Traité de savoir-vivre à l'usage des jeunes générations, mais je ne le connais pas.

rotko a écrit:

On parle sans cesse de rendement, de competitivité, n'est ce pas sacrifier la personne à des performances de chiffres d'affaires ?

Moi ça me saute aux yeux, une évidence, après les gens pleurent, ils se séparent, ne comprennent plus leurs enfants, leur vie... mais bon il n'y a rien à faire ! Une poignée de gens comprennent ce fait... vivre c'est d'abord Vivre non ?

Raoul Vaneighem...

L'un des piliers du mouvement situationniste, proche de Debord. J'ai dévoré jadis Le Traité de savoir vivre à l'usage des jeunes générations. Je me demande ce que j'en penserais maintenant

Un extrait de rêveurs et nageurs chez Corti (2005)

Citation :

Par une certaine fin d’après-midi automnale de l’avant-dernier siècle – au fond d’un jardin à moitié abandonné des alentours de Boston – une fillette nommée Alice James, tout en chantonnant une comptine anglaise sans queue ni tête, pousse nonchalamment une balançoire grinçante sur laquelle est juché son jeune frère Henry en culottes courtes. Ce dernier remarque alors :

"Je crois qu’on peut appeler ça du plaisir parmi les difficultés."

Dans le même esprit que , le « Petit Traité de Désinvolture », Denis Grozdanovitch propose ici de nouveaux aperçus sur le monde d’aujourd’hui.

Il est à la fois question des diverses manières d’envisager la mécanique automobile, de notre oublieuse relation aux morts, de notre bêtise consubstantielle, de notre difficulté d’accéder à la vraie légèreté etc..