Peter F. Hamilton

L'AUBE de la NUIT par Peter F. Hamilton Editions Robert Laffont

C’est un énorme roman d’anticipation. Paru sur trois années. Avec deux épais volumes de sept cents pages pour chacun des trois cycles : en 2000, « Rupture dans le Réel » en 2001, « L’Alchimiste du Neutronium », en 2002 enfin, « Le Dieu nu ». L’attente a été cruelle pour les « fans » !

F. Hamilton nous a donc gratifié de près de quatre mille pages pour nous raconter l’épouvante de la « Confédération », formée par la planète Terre et ses nombreuses colonies célestes, astéroïdes et satellites compris, lorsque les Kulu, entités extro-immatérielles qui observent en permanence les évolutions de l’Univers, ouvrent une brèche dans le réel qui permet le retour des âmes mortes. Venant des Arcanes de l’Enfer et du Purgatoire, elles s’emparent par la force des corps des vivants, entrent en guerre contre lesAdamistes et Edénistes maîtres de la Confédération. Profitant de l’effet de surprise, les « Possédés » se rendent, peu à peu, de nombreux territoires et menacent de tout détruire.
La résistance s’organise autour de la Terre que les Possédés ne réussiront jamais à envahir. De nouvelles armes, conventionnelles ou psychologiques permettent de repousser les macabres envahisseurs.
Joshua Calvert, le preux chevalier invincible qui se promène dans tout l’Univers en se jouant des distances et du temps, trouvera une Galaxie lointaine qui adore un « Dieu Endormi » qu’il forcera à se réveiller pour lui dévoiler enfin le secret qui permettra de se débarrasser à jamais des « Possédés » et les renvoyer vers le Monde des Ténèbres pour ne plus revenir. Et de colmater enfin, la « Rupture dans le Réel » !
Les personnages marquants du roman sont nombreux : j’en ai compté soixante-huit, parmi la multitude inventée par l’auteur. Ils se bousculent un peu, mais on arrive à suivre le fil des principaux ! Et à se souvenir en dehors de Joshua, le héros, de Quin Dexter l’un des touts premiers a être « possédé », l’incarnation du Mal et le cerveau de l’horrible et sanglante conquête des mondes investis ; de Ione, princesse de Tranquilité et amante de Joshua ; de (surprise !) Al Capone réincarné avec tous ses vices et défauts pour devenir leader d’une Organisation qui met en coupe réglée une Confédération exsangue. Etc…etc…pour les autres !
Les séquences se succèdent sans temps morts. Beaucoup d’astronefs se déplaçant plus vite que la lumière.. Beaucoup de gadgets scientifiques d’extrême avant-garde…Beaucoup de batailles sur des étoiles lointaines et des continents inconnus… Beaucoup de fureur, de sang, de génocides, pour le suspense… Beaucoup de discours pseudo-philosophiques… Beaucoup de tout …tout ce qui rend un roman captivant… Beaucoup de talent chez l’auteur même si parfois il semble s’embrouiller un peu. A moins que ce soit le lecteur !
Le final, pour ceux qui auront le courage de venir à bout de cette saga impressionnante, risque de paraître un peu mièvre. Peut-être parce que tout ce monde de Fiction délirante avait hâte de tirer le rideau !… A eux de juger.

Très bon roman, quoique inégal. Il faut s'accrocher au début, les 110 premières pages sont même indigestes, mais là suite c'est de la bombe...
Dommage que Hamilton ne soit pas un grand styliste, c'est l'autre point faible de ce roman, je trouve, car sinon ça aurait été vraiment magistral.
On a reproché à Hamilton 2 choses qui m'ont plu : les persos trop marqués du gentil et du méchant. Joshua Calvert apparaît comme un trop parfait héros et Quinn Dexter comme un méchant trop horrible. En fait j'ai trouvé ça intéressant comme traitement.
Enfin, le final avec le Deus ex machina a fait hurler aux chaumières dans nombre de forums LOL Moi j'ai trouvé au contraire que ça coulait de source avec le postulat de départ :

Spoiler:

et surtout avec une conception "antique", "voire "tragique" de la trame de ce roman.

Hamilton a également publié une autre grande saga qui est sortie en France, il s'agit de l'étoile de Pandore.
De taille plus réduite que la précédente avec quand même plus de 2000 pages, elle est parue en 4 volumes.

Perso j'ai beaucoup aimé (je suis d'accord, cette phrase est tout sauf constructive !).

Je suis bien d’accord avec ce qui a été écrit concernant L’Aube de la Nuit.
Les conflits qui opposent les différentes tendance de l’humanité sont aussi vifs qu’aujourd’hui et l’approche économique de rentabilité quand à l’implantation des colonies ou des efforts militaires n’est pas pour nous dépayser.
Cependant, le retour des défunts apporte un coté fantastique. Et bien sûr, exploitation de l’espace profond avec les mystérieux extraterrestres que l’on peut y rencontrer. Foultitude de personnages et d’histoires (d’amour et de haine).

J’ai beaucoup apprécié vivre avec les quelques années qu’il a fallu pour sa parution complète. Fort de ce succès (semble-t-il) Hamilton a remis ça avec L’Etoile de Pandore chez Bragelonne. Et c’est reparti sur des chapeaux de roues dans le même style et la même efficacité, un premier tome, puis un second et l’attente du suivant est toujours aussi longue entre les volumes.

Dans ce roman on y retrouve les considérations économiques qui brident l’humanité, des extraterrestres dont certains hyper agressifs, du fantastique avec des sortes d’Elfes énigmatiques qui parcourent l’univers par des chemins magiques et bien sûr une foule de personnages et d’histoires particulières…

Enfin arrive le troisième tome et un peu d’ennui aussi, ça traîne en longueur et finalement ça n’évolue pas. Et c’est reparti pour des mois d’attente pour la conclusion, mais à ce moment là je m’en fous un peu.
Puis un jour le dernier volume paraît mais piqué de curiosité je n’ai pu m’empêcher de l’acheter et de finir ce livre qui me laisse un goût amer avec cette conclusion : c’est pas terrible.
J’en veux un peu à l’éditeur qui a découpé à outrance ce bouquin (il me semble que l’édition originale –anglais- ne comportait que deux volumes). C’est sûr, à 25euros environ le volume ça fait 100euros pour l’ensemble. Mais c’est terminé, pour la prochaine saga qui vient de paraître (Vide qui Songe – trilogie) j’attendrais la parution complète en poche ou mieux, son éventuelle disponibilité en bibliothèque de prêt.

Hamilton a aussi publié un autre roman de SF, paru entre L’Aube et Pandore, Dragon Déchu. Un seul tome pour celui là, petit roman donc (500pages tout de même), un peu le même canevas que les autres et où il exploite le paradoxe du voyage dans le temps avec brio. Le roman est construit avec une belle efficacité.

C’est celui que je préfère et je le recommande vivement. Et en plus il est sorti en édition de poche (livre de Poche).