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 Andreas Eschbach

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soussou
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MessageSujet: Andreas Eschbach   Andreas Eschbach EmptyLun 10 Aoû 2009, 13:03

le " cyborg " ce pourrait être l’homme prolongé – ou dominé – par la cybernétique et la technologie.
On retrouve aussi cette préoccupation chez un grand penseur de notre époque, Lewis Mumford,
un sociologue et un philosophe qui soulevait la grande question de notre siècle : humanisme vs machinisme.

Un livre: Le dernier de son espèce (titre original : Der Letzte seiner Art) est un roman de science-fiction de l'écrivain allemand Andreas Eschbach

Le dernier de son espèce est vraiment un excellent roman. Un roman comme Andréas Eschbach sait en écrire, éminemment intelligent et à la charge émotionnelle énorme. Ici, pas de Space opéra, pas d'aventures galactiques ou de théories scientifiques élaborées. Non. Le dernier de son espèce nous offre bien plutôt une science-fiction intimiste, une anticipation à la frontière de notre monde où même les délires scientifiques sont rattachés à du vécu. Je m'explique : Les Cyborgs, vous vous doutez bien que cela n'est pas encore scientifiquement possible. Impossible de remplacer les muscles, le squelette et les entrailles d'un homme pour les remplacer par un réseau inimaginables d'acier, de câbles et de processeurs ultra pointus. Sauf que vous avez déjà vu cela une fois de par le passé, dans la série l'Homme qui valait trois Milliards. Rappelez-vous Steve Austin, l'homme bionique, et ses jambes ainsi que son bras gauche surpuissants. Et bien se sont en gros exactement les mêmes modifications qui ont été réalisées sur Duane. La référence est constante et explicite, à tel point que Duane lui-même voit en la série l'une des raisons qui lui ont fait accepter un projet aussi fou et destructeur... belle mise en abîme !
Ce roman glisse lentement vers son aboutissement, tout en introspection et en flash-back, reposant sur une structure très intéressante de constants retours. Tout en demi-teintes, le dernier de son espèces nous montre les rouages d'une administration militaire bornée et imbécile, les rêves d'absolu de jeunes gens perdus et réfléchit à chaque page sur l'âme humaine, ce qu'elle est, ce qui la définit et ce qui fait que l'on est homme. Duane est-il moins humain maintenant qu'il est à moitié robot ? A-t-il perdu son humanité en même temps que sa dignité et sa vie d'avant, lui qui ne peut désormais plus manger, plus boire ou profiter de la vie ? Qu'est-ce donc en définitive qu'être un homme en ce monde plein d'incompréhension, de trahisons et de folie ? Le Cyborg jouet et victime de la folie de démiurge de savants fous sous couvert du gouvernement ou le Cyborg victime de son propre Hubrys, victime d'avoir voulu posséder une force suprême que sa condition de mortel lui refusait ?
Ce sont toutes ces questions que soulèvent le dernier de son espèce, mais c'est aussi l'amour, la mort, le destin, la culpabilité, l'impuissance et la stupidité ou la vanité des actes. Ce roman est une petite perle qui emprunte chacune de ses exergues de début de chapitre à Sénèque, le philosophe grec, afin d'illustrer par une courte citation la futilité ou la raison profonde de ce que nous allons lire. Les niveaux de lecture du Dernier de son espèce sont donc multiples et ce roman est d'une très grande profondeur, d'une intensité émotionnelle et philosophique réelle. Quelques longueurs découlent forcément de l'aspect intimiste et spéculatif du roman, voire méditatif pour certains chapitres, mais la science-fiction et les révélations toujours plus terrifiantes et passionnantes viennent à chaque fois relancer l'intérêt et l'entretenir jusqu'à la fin. Certaines pages sont réellement magnifiques et il y aurait trop à dire sur cet ouvrage pour pouvoir faire tenir tout cela en une humble chronique.
Le mieux que je puisse vous conseiller est donc de lire ce roman, il vous touchera forcément par l'une des ses multiples facettes. Peut-être pas un roman exceptionnel mais dans tous les cas une oeuvre pleine de force et de réflexion, une oeuvre chargée d'humanisme et d'humanité qui replace l'homme dans sa condition et qui parfois l'élève encore un petit peu plus haut. Andréas Eschbach est une grande plume de la science-fiction européenne, un souffle profondément humain et riche d'émotions, il nous le prouve une fois de plus.
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Nestor
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MessageSujet: Re: Andreas Eschbach   Andreas Eschbach EmptyLun 10 Aoû 2009, 14:32

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MessageSujet: Re: Andreas Eschbach   Andreas Eschbach EmptyDim 18 Aoû 2013, 08:45

Sous peu, je vous parlerai de Des milliards de tapis de cheveux, un livre étonnant, inventif, avec de superbes passages...
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MessageSujet: Re: Andreas Eschbach   Andreas Eschbach EmptyDim 18 Aoû 2013, 09:03

Un livre: Le dernier de son espèce (titre original : Der Letzte seiner Art) est un roman de science-fiction de l'écrivain allemand Andreas Eschbach a écrit:
Isaac Asimov a déjà beaucoup écrit sur ce sujet, j'aimerais bien lire cet écrivain allemand que je ne connais pas encore.
bonne journée Soussou Andreas Eschbach 3838771924 
Coucou ma Nic, c'est de qui ? bonne journée Andreas Eschbach 3838771924 
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MessageSujet: Re: Andreas Eschbach   Andreas Eschbach EmptyDim 18 Aoû 2013, 10:04

Ysandre a écrit
Citation :
Coucou ma Nic, c'est de qui ? bonne journée  
d'Andreas Eschbac bien sûr !!! Laughing 
Bonne journée à toi aussi, lémurien malicieux biz
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MessageSujet: Re: Andreas Eschbach   Andreas Eschbach EmptyDim 18 Aoû 2013, 12:35

te mettrais tu à la SF, ma Nic ?Smile 
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MessageSujet: Re: Andreas Eschbach   Andreas Eschbach EmptyDim 18 Aoû 2013, 13:02

Ysandre a écrit:
te mettrais tu à la SF, ma Nic ?Smile 
J'en lis de temps à autre mais je suis très difficile ! Laughing
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MessageSujet: Re: Andreas Eschbach   Andreas Eschbach EmptyJeu 22 Aoû 2013, 20:24

1/3
Des milliards de tapis de cheveux est le premier roman de l’auteur allemand de S.F., Andreas Eschbach,  publié en France en 1999.. Il a reçu plusieurs prix prestigieux.
Au départ, le titre, pour le moins insolite, m’aurait plutôt rebutée, mais la lecture des premières lignes m’a décidée à poursuivre et je ne le regrette pas.
J’ai découvert un livre très original, inventif d’un bout à l’autre. Sa composition est particulière puisque se succèdent 17 « chapitres » constitués en fait de récits distincts les uns des autres, au point que certains font penser à des nouvelles. Pourtant l’unité est préservée car, chaque fois, un détail parfois ténu, un personnage, une situation, bref un petit quelque chose renvoie à du déjà vu dans un chapitre antérieur. Du coup, on a une sensation d’infini, dans l’espace (on change de lieu, de planète) et dans le temps (on change constamment d’époque sans que cela soit perturbant).

Le début du roman se passe sur la planète 101/2, minuscule planète perdue dans l’espace. Là, chacun des hommes qui appartiennent à la Guilde des tisseurs passe sa vie entière à tisser  un tapis avec les cheveux de son épouse, ses concubines et ses filles. Quand la mort approche, le tapis enfin achevé est vendu afin que le fils unique (jamais de frères, ils sont impitoyablement tués à la naissance puisque seules les fille sont utiles) puisse à son tour élever une famille et commencer à tisser son propre tapis. Le jour de la vente est aussi celui où les jeunes gens prennent femme. Quant aux tapis, ils sont destinés, dit-on, à orner le palais de l’Empereur immortel, âgé de plus de 100000 ans, vénéré à l’égal d’un dieu. On apprend assez rapidement que, contrairement à ce que croit les habitants de 101/2, cet empereur a été tué par des rebelles 20 ans plus tôt. Pour le lecteur, les interrogations se multiplient : pourquoi les tisseurs acceptent-ils de consacrer leur vie à une telle tâche ? fait-on le même travail sur d’autres planètes ? que représente cet empire gigantesque et mystérieux ? Quelles sont les conséquences de la disparition de cet empire ? etc… ll semble que l’auteur prenne un malin plaisir à multiplier les pistes, certaines tournant court ! Je ne révèlerai évidemment pas la fin à laquelle je ne m'attendais pas du tout Wink
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MessageSujet: Re: Andreas Eschbach   Andreas Eschbach EmptyVen 23 Aoû 2013, 13:37

2/3
Des milliards de cheveux :
Au cours du roman, on découvre toute une réflexion sur le pouvoir et ses limites,  la manipulation mentale, les choix à opérer pour un dirigeant, le dérisoire et l’essentiel. L’empereur tout-puissant-qui-sait-tout  acquiert une étonnante humanité en dépit des conséquences entraînées par son comportement et surtout il paraît d’une impressionnante lucidité qui le fera aller jusqu’au bout de sa logique (je n’en dis pas plus pour ne pas déflorer la lecture des Grains !) :
Citation :
J’ai atteint ce que je voulais. Pouvoir absolu. Vie éternelle. Et aujourd’hui je sais que tout cela n’a aucun sens.
C’est essentiellement à travers ce personnage de l’empereur que le lecteur est amené à réfléchir sur la volonté de puissance, sur les sociétés totalitaires quelles qu’elles soient. Et c’est en regardant vivre les humbles, les modestes, les soumis, c’est-à-dire vous et moi d’une certaine façon, que l’auteur nous renvoie à nous-mêmes, à notre aveuglement, au risque que nous courons d’accepter trop facilement l’inacceptable sans vraiment nous poser de questions. À plusieurs reprises, le vertige saisit le lecteur devant l’évidence de l’absurde…

Pas de héros dans ce livre et surtout pas de héros capables d’affronter et de défaire les puissants de l’univers. Pas de combats apocalyptiques non plus ! L’intérêt est ailleurs ; le lecteur est parfois interloqué, il a perdu de vue tel ou tel personnage et pour cause, puisque bien souvent ils ne réapparaîtront pas. Au final, certains restent cependant dans notre mémoire, je pense à l’archiviste par exemple ou encore à Piwano le musicien.

L’univers sans technologie qui nous est dépeint est simple mais pas simpliste, l’auteur réussit un tour de force en le rendant « visible » et surtout attachant quoique dépaysant. De chapitre en chapitre, nous découvrons de nouveaux mondes, de nouveaux êtres, des situations différentes et c’est ainsi que notre attention est constamment soutenue et guidée.
S’ajoute à cela que nous nous retrouvons hors du temps, d’où une dimension très particulière comme si tout ce qui nous était raconté pouvait arriver à n’importe quel moment, n’importe quelle époque du futur.
Bref, j’ai aimé ce roman cheers , pourtant si éloigné de ce que je lis d’habitude !
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MessageSujet: Re: Andreas Eschbach   Andreas Eschbach EmptyLun 26 Aoû 2013, 17:13

3/3
Des milliards de cheveux
Quelques citations pour illustrer la diversité des registres d’écriture dans ce roman :

Début du roman :
Citation :
Nœud après nœud, jour après jour, une vie durant, les mains de l'exécutant répétaient sans cesse les mêmes gestes, nouant et renouant sans cesse les fins cheveux si fins et si ténus que ses doigts finissaient immanquablement par trembler et ses yeux par faiblir de s'être si intensément concentrés - et pourtant, l'avancée de l'ouvrage était à peine perceptible; une bonne journée de travail avait comme maigre fruit un nouveau fragment de tapis dont la taille approximative n'excédait pas celle d'un ongle.
p.204, sur l’ampleur du pouvoir, c'est l'empereur qui parle :
Citation :
Nous avions prise sur les corps et nous nous apprêtions à conquérir le pouvoir sur les cœurs. Tous les mortels, sous tous les soleils, nous craignaient, mais cela ne nous suffisait plus : ils devaient apprendre à nous aimer. Nous avons envoyé des prêtres chargés de sanctifier notre nom et de proclamer notre toute-puissance dans l’ensemble des galaxies, et nous sommes parvenus à extirper les anciennes idoles du cœur des hommes pour prendre nous-mêmes leur place.
p. 205, toujours de l'empereur, une réflexion en forme de constat sur l’inanité du pouvoir :
Citation :
Le pouvoir est une promesse qui ne garde de valeur que tant que des obstacles vous empêchent de la réaliser. Nous avons amassé un pouvoir incommensurable, mais nous n’avons pas résolu le mystère de l’être.
p. 159, le musicien virtuose :
Citation :
Ses doigts dansaient d’une flûte sur l’autre avec l’insouciance et la légèreté que certains mettent à respirer ou parler, à rire ou aimer. Il ne se contentait pas de jouer à plusieurs voix mais exploitait la différence de couleur de la même note sur la flûte de métal et celle de bois ; il permutait les sons entre les flûtes et créait ainsi des mouvements contraires et voilés ; il jouait de ce que la flûte de verre avait tendance, quand on soufflait trop fort, à grimper très haut dans les aigus, et parvenait ainsi à donner à certains passages un trait dramatique que nul autre avant lui n’avait si parfaitement réussi.
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