René de Obaldia

Citation :

Poète, romancier et dramaturge français, René de Obaldia est né à Hong-Kong en 1918. Son oeuvre théâtrale, d'une profonde originalité a fait le tour du monde et a été réédité dans son intégralité par Grasset, en 2001

.

René de Obaldia , Genousie, L’Arche.

Le raout de Madame de Tubéreuse

Comme c’est la tradition, on trouve au mois de mai chez Madame de Tubéreuse

Citation :

« les personnalités les plus diverses, voire les plus opposées, mais qui ont toutes quelque chose à dire. ».

Parodie des conversations mondaines, situations loufoques, fantaisies, ce théâtre séduit par le naturel, le brio et l’inattendu des dialogues.

Citation :

Le Docteur de Suff
- Une petite question : avez-vous été nourri au sein ?
Jonathan
- Non, docteur, jamais. Et je vous avouerai que vous mettez là l’accent sur un point sensible…Durant toute ma vie, en effet, et encor emmanchement j’éprouve le regret, la nostalgie, de n’avoir pas été approvisionné en lait de femme (le docteur l’ecoute très attentivement oui,l sentiment d’une pert précise, d’une punition obscure…Certes, tout comme vous, j’ai rencontré bien des seins au cours d emon existence, et sans doute, sans vouloir offenser Georgette, sans doute en rencontrerai-je encore d’autres, mais le sein d’une mère est irremplaçable.

Mais le plus étonnant, ce sont les dialogues en genousien :

Citation :

Irène
- trakaï slovi oregoï di puntha émar ?
Hassingor
- Trakaï slovène oregoï Cristian Garcia dakino séruss.

Quant à l’intrigue, il ne faut point en parler, vous en serez surpris et enchantés.

Deux sites :
pour la bio et la bibliographie

http://academie-francaise.fr/immortels/base/academiciens/fiche.asp?param=698

Un entretien de Obaldia chez Grasset

http://www.edition-grasset.fr/entretiens/obaldia.htm

Son oeuvre théâtrale est aussi publiée aux éditions de L’Arche.

Du vent dans les branches de sassafras
(j'avoue que je suis moyennement fan ... )

Scène IV

JOHN-EMERY. OEil-de-Perdrix !
OEIL-DE-PERDRIX. Salut, Visages pâles !
JOHN-EMERY, bas à William Butler qui vient de braquer sur l’Indien un révolver insoupçonné. Rengaine ton joujou, toubib... (Haut.) OEil-de-Perdrix ami. Triple ami...
(Présentant William Butler à OEil-de-Perdrix, qui regarde le docteur avec méfiance - d’un mauvais oeil.)
Docteur Butler, sorcier..., grand sorcier.
OEIL-DE-PERDRIX, à l’adresse dudit. Salut, Visage blême !
WILLIAM BUTLER, très mal à l’aise. Salut, visage écarlate !
JOHN-EMERY, bas. Attention à ce que tu dis, ils sont très susceptibles... (Désignant Caroline à peine revenue à elle.) Tu connais ma femme ? C’est toujours la même.
CAROLINE. Monsieur...
Le Peau-Rouge ne bronche pas.
JOHN-EMERY, sur un ton faussement jovial. Avance OEil-de-Perdrix ; ne reste pas là, debout, drapé dans tes plumes... Sois le bienvenu sous notre toit.
OEIL-DE-PERDRIX, avançant de deux pas. Salut, mon colon !
JOHN-EMERY. Salut, toi-même !
OEIL-DE-PERDRIX. Salut, Potakiki !
JOHN-EMERY. Salut à toi, Sacré Mangeur de Caribou, Pourvoyeur de Foudre et de Cacao !
OEIL-DE-PERDRIX. Fécondes soient tes paroles blanches !
JOHN-EMERY. Que fécond soit ton verbe coloré... Daigneras-tu te plier sur ce tabouret ? (Il lui avance le siège, OEil-de-Perdrix s’assied avec une écrasante dignité, John-Emery bas à Caroline.) Toi, reste pas là. Les Indiens n’aiment pas que les femmes s’introduisent dans les conversations. Occupe-toi. Tricote. Fais semblant d’être ailleurs.
Caroline retourne à ses casseroles.
JOHN-EMERY, à notre rouge héros. Et maintenant, parle, OEil-de-Perdrix. Tu peux parler... Les murs n’ont pas d’oreilles (Silence d’OEil-de-Perdrix.) Les poules n’ont pas de dents.
OEIL-DE-PERDRIX. La queue du renard balaie araignée.
JOHN-EMERY. L’araignée ne mange pas ses pattes.
OEIL-DE-PERDRIX. OEuf d’autruche fait pas le printemps.
WILLIAM BUTLER. Et le printemps ne fait pas le moine.
Un temps
OEIL-DE-PERDRIX. Quand rivière gelée, poisson vole.
JOHN-EMERY. Amène ta p’tite soeur, j’te dirai qui tu es.
WILLIAM BUTLER, bas. Ça peut durer longtemps !
OEIL-DE-PERDRIX. Quand cheval s’endort, moustique grossit.
JOHN-EMERY. Il est plus facile de paraître digne des emplois que l’on n’a pas que de ceux que l’on exerce. La Bruyère.
WILLIAM BUTLER, entre ses dents. Si c’est pas malheureux ! Pendant ce temps-là, OEil-de-Lynx...
Au nom d’OEil-de-Lynx, OEil-de-Perdrix, dont on appréciera l’oreille aiguisée, se dresse comme un ressort. Ses yeux fulminent. D’affreux rictus parcourent son noble visage.
OEIL-DE-PERDRIX, à William Butler. OEil-de-Lynx ! Si ! OEil-de-Lynx !... Toi, sorcier !... OEil-de-Lynx ! Puah !... (Trépignant sur place.) Coca ! Coca ! Dakota !... Coca !
JOHN-EMERY, l’imitant. Dakota ! Coca !... (Bas à William.) Il peut pas blairer son confrère. Plus de cent ans que tous les deux ils cherchent à se scalper mutuellement.
OEIL-DE-PERDRIX. OEil-de-Lynx. (Montrant William Butler.) Lui, sorcier !
JOHN-EMERY. J’te l’avais dit, OEil-de-Perdrix, lui, Grand Sorcier.
OEIl-DE-PERDRIX, toujours dans une agitation extrême. OEil-de-Lynx... (Il fait le geste de déterrer une hache.)
JOHN-EMERY. OEil-de-Lynx a déterré la hache de guerre ?
OEIL-DE-PERDRIX. Oye ! Oye !
JOHN-EMERY. La boule, mes agneaux, la boule ! Et preuve qu’il faisait le mort pour mieux nous sauter sur le poil, le fumier !... Dis-moi, mon brave, à combien tu évalues les forces de l’adversaire ?
OEIL-DE-PERDRIX. OEil-de-Lynx, Pied-de-Poule, Renard-Subtil...
JOHN-EMERY. Renard-Subtil aussi ! Il a réussi à entraîner Renard-Subtil avec lui ?
OEIL-DE-PERDRIX. Oye ! Renard-Subtil, OEil-de-Faucon, Pied-de-Poule, Rat-Musqué, Cheval-Dingue, Boeuf-Congelé, Nuage-Rouge, Bison-Ardent...
JOHN-EMERY. Cristi ! Toutes les tribus ! C’est comme un soulèvement général !
WILLIAM BUTLER, de plus en plus chiffe molle. La fin des haricots.
OEIL-DE-PERDRIX. Oye ! Oye ! (Il trace le signe + dans l’air.)
JOHN-EMERY. Quoi ? Qu’est-ce que tu dis ? Encore plus. Y’en a encore plus ?
OEIL-DE-PERDRIX. Oye ! Visages-Pâles-Panpan-Diligence. Visages-Pâles-Panpan-Diligence. JOHN-EMERY. La bande à Calder !
OEIL-DE-PERDRIX. Oye !
WILLIAM BUTLER. La fin des fins des haricots !

Isolé de la sorte, ce passage paraît caricatural et ne reflète en rien la fantaisie et le comique de Obaldia.

Sur les innocentines,
voir GDS "poésie ininterrompue"
https://grain-de-sel.1fr1.net/ftopic845.Obaldia.htm

René de Obaldia a écrit de pièces pleines de bonne humeur et de bon sens, amusantes à lire pour le 14 juillet. Voila donc
le général inconnu

Citation :

« chargé de la défense du territoire. Or le territoire est indéfendable ».

D’où sa consommation abusive de tranquillisants.

Autour du cou , il porte

Citation :

« des jumelles secrètes aux infrarouges ultraviolets. Elles abolissent le paysage pour ne livrer que le point kappa, le point de chute d’observation. Si je les porte ainsi en évidence, c’est pour qu’il ne vienne à personne l’idée qu’elles sont secrètes ».

On est donc en pleine paranoïa et en plein délire.

La lecture en est bien agréable et les voir, plus distrayant que les défilés militaires .

rotko a écrit:

Isolé de la sorte, ce passage paraît caricatural et ne reflète en rien la fantaisie et le comique de Obaldia.

C'est une pièce qui a obtenu un très grand succès!...Et je trouve que ce passage-là est un assez bon reflet de cettepièce-là...Peut-être pas de l'oeuvre d'Obaldia mais je n'en discuterai pas car je connais à peine...Il faut vraiment que je découvre alors?

Pas évident de comprendre Obaldia. Enfin comprendre n'est pas le terme qu'il faudrait employer. Je ne trouve pas les mots.
L'absurde qui rejoint le bon sens, la légèreté qui atteint la profondeur...
Et pour en revenir aux Innocentines, je dirais quand même oui pas si innocentes que çà, au sens où on l'entend couramment.
Mais les enfants ne sont pas innocents, et aiment qu'on leur parle "vrai".

En cherchant une devinette pour les cités cèlèbres je tombe sur Obaldia

Citation :

Né le 22 octobre 1918 à Hong-Kong d'un père panaméen (José Clemente de Obaldia), alors consul du Panama dans cette ancienne colonie britannique ...

dernier livre
Fantasmes de demoiselles chezGrasset

ce sont des petites annonces ! imaginaires bien entendu, encore que lees vraies soient parfois croustillantes

Citation :

Cherche jeune et beau curé
Tout prêt à se défroquer
Quand il me verra passer
Boulevard Agrippa d'Aubigné

Citation :

Cherche un académicien encore vert
Veuf ou célibataire
Parlant en prose et en vers

.

Citation :

Cherche un amant-éléphant avec des douceurs de gazelle

ca change de "femme coquine cherche homme calin"

j'ai trouvé cependant ceci :

Citation :

Ca dégouline d'amour,
C'est beau mais c'est insupportable.
C'est un pudding bien lourd
De mots doux à chaque phrase

[...]

Citation :

C'est un épais coulis
Ca me laisse le cul par terre
Autant de mièvrerie
Nappée de crème patissière

le titre complet est Fantasmes de Demoiselles
Femmes faites ou défaites cherchant l’âme sœur chez Grasset.



ce sont des petites annonces sous forme de madrigaux ou de poèmes hurluberlus et bien difficile sera celle qui n’y trouvera son grain à moudre.

Citation :

La vie c'est pas du gâteau
Je cherche un rigolo
Un brave garçon
Gai comme un pinson
Léger comme une alouette
Des histoires drôles plein sa musette.

Citation :

« Cherche beau chevalier
De très haute lignée
Qui pourra parcourir mon corps
Au son du cor
Le soir au fond des bois
Et puis s'envolera dessus son palefroi
Ni vu ni connu
Turlututu chapeau pointu ! »

Vous trouverez ici les premiers chapitres de la fugue à Waterloo nouvelle édition parue chez Grasset :

Alouette, 22 ans, mariée trop tôt, et Zilou, étudiant pauvre vivant chez sa mère, rêvent de faire une fugue, afin de pouvoir s'aimer sans contrainte.

Un ami leur a donné l'adresse d'une auberge solitaire à Waterloo: "L'air y est tonique", prétend-il, "la viande incomparable". C'est donc là qu'ils décident d'aller abriter leurs amours.

mais ils y retrouvent pour un commemoration les vétérans et les grognards !

Un récit plein de bruit et de fureur: deux fantômes qui "errent parmi les morts à Waterloo, et se recueillent sur la dépouille de leur amour".

Une courte pièce à voir si elle passe près de chez vous, souvent accompagnée d'autres petites pièces :
Le défunt de René de Obaldia

Madame de Crampon et Julie se retrouve tous les après-midi dans un parc, ce jour là, elles parlent du défunt, proche terriblement proche, Victor, mari de l'une et maîtresse de l'autre.

Dialogue caustique, plein d'humour, de tendresse, tout ce que l'on attend d'une veuve et de la maîtresse, mais ne vous fiez pas aux apparences.

Obaldia ne fait pas dans le réalisme et la chute pourrait bien vous faire tomber de rire !

Je ne peux hélas pas vous mettre les photos de cette pièce que j'ai mise en scène, il faudrait que je contacte les comédiens pour avoir leur accord... mission impossible

Une pièce à voir ou à lire

Le défunt fait partie d'un livre Sept impromptus à loisir René de Obaldia - Editions Grasset

L'azote, Le défunt, Le sacrifice du bourreau, Edouard et Agrippine, Les jumeaux étincelants, Le grand vizir, Poivre de Cayenne

René de Obaldia et Samuel Benchétrit
LES 5 - à 20 H 30 - ET 6 - à 16 H - NOVEMBRE À LA CELLE LES BORDES - YVELINES - ET LE 19 NOVEMBRE - à 20 H 30 - AU PERRAY EN YVELINES

Spectacle théâtral donné par la troupe "LEZARD’tists" et composé de deux comédies :
en entrée, "Le Défunt" de René de Obaldia ,
suivi de "Comédie sur un quai de gare" de Samuel Benchétrit .

Deux représentations dans les Yvelines, à La Celle les Bordes les 5 et 6 novembre
et une représentation au Perray en Yvelines le 19 Novembre 2011.

Les bénéfices de la représentation donnée au Perray en Yvelines iront à l’orphelinat Sayabouri au Laos.

Prix du spectacle : 8€ - environ 2 heures de spectacle - Prévoir de se présenter 30 minutes avant la représentation - Informations et réservations auprès de Brigitte ARNAULT - Tel : 06 66 35 72 64 - Mel : brigitte_arnault@yahoo.fr

Voir ici l'affiche annonce du spectacle: http://www.les-artisans.org/labeslogue/spip.php?article100

Nestor : les annonces ne sont pas acceptées quand elles ne viennent pa s d'un membre actif du forum.

tu peux sans doute dire quelques mots pertinents sur obaldia ? j'efface ton post de juin, périmé