Happening dionysiaque à Maison rouge !

je ne vous dis que l'essentiel

Gregor Schneider, susser duft

Avant d'entrer dans ce parcours, vous signez une décharge en précisant que vous n'êtes ni cardiaque ni claustrophobe et que vous ne poursuivrez pas l'établissement, en cas de dommages physiques ou psychologiques.

Devant une pareille annonce, je salivais déjà.

j'avais surmonté l'épreuve de Morsure de dan nisan suivie le lendemain par l'agression d'un chien, alors...

J'avais vu Saw

j'en suis sorti sans trop de dommages, vu l'état initial, et je vous salue bien

Ensuite, toujours à Maison Rouge, 10 boulevard de la bastille, établissement que je trouve fort sympathique
j'ai vu les videos et installations de Pilar Albarracin.

1er film : une danse de fandango intitulée la cabra, air entraînant, danseuse dynamique, bien mis en train par l'epreuve précedente, j'y ai vu une belle séance de défoulement, tant pis pour les coincés !

2e film sur ecran télé : une recette originale de tortilla. J'ai apprécié le debut, la suite était plus convenue

3é station
on entre dans une piece dont le plafond est formé de tissus multicolores serrés les uns contre les autres : on se croirait reduit à l'état d'insecte sous lesi nnombrables jupons de Portugaises serrées les unes contre les autres.

Impossible à mon avis de rester passif : j'ai donc fait des zig et des zags, des cercles et des ellipses à vitesses diverses pour produire une sorte de délire visuel accentué par le mouvement. Très agréable. J'étais seul et m'en suis donné à corps joie.

Dernière station : sur l'écran, un orchestre et au premier plan une danseuse de fandago dans une belle robe blanche à fanfreluches.
Musique entrainante, je suis entré dans la danse pendant toute la projection

Quand je suis sorti de la pièce, je suis passé devant une dizaine de personnes qui regardaient immobiles la séquence, collées comme des mouches contre le mur.

Ma foi, je doute qu'elles aient eu autant de plaisir que moi, avec mes évolutions

Eh bien, tu ne t'embêtes pas Rotko !

N'empêche, ça devait être très particulier et bien intéressant ! :yes:

Syl a écrit:

Eh bien, tu ne t'embêtes pas Rotko !

N'empêche, ça devait être très particulier et bien intéressant ! :yes:

ça dure jusqu'a quand que j'y envoie mes fils eux qui habitent Paris

Voici les dates sur le site de maison rouge
jusqu' au 18 mai 2008.

je vous ai livré mon mode d'emploi, La maison rouge donne un petit carnet, comme d'habitude, avec des concepts plus élaborés :

Citation :

Les oeuvres de Gregor Schneider exploitent les mécanismes psychologiques de la peur. L'inconnu, la solitude, le silence, l'obscurité totale, la perte des points de repères sont des conditions propices pour déclencher un sentiment de malaise chez les visiteurs etc.

A chacun sa façon de réagir, moi je me livre volontiers à l'extraversion

rotko a écrit:

Voici les dates sur le site de maison rouge
jusqu' au 18 mai 2008.

je vous ai livré mon mode d'emploi, La maison rouge donne un petit carnet, comme d'habitude, avec des concepts plus élaborés :

Citation :

Les oeuvres de Gregor Schneider exploitent les mécanismes psychologiques de la peur. L'inconnu, la solitude, le silence, l'obscurité totale, la perte des points de repères sont des conditions propices pour déclencher un sentiment de malaise chez les visiteurs etc.

A chacun sa façon de réagir, moi je me livre volontiers à l'extraversion

Ben moi aussi et ça me tenterait bien, tiens ! (il faut réserver ou bien les gens passent les uns après les autres ? Allez, Explique !).

on se presente à la maison rouge 10 boulevard de la bastille, on prend son ticket en te recommandant du forum grain de sel, ensuite il faut faire la queue, j'avais 5 personnes devant moi, tu signes la décharge, et tu attends ton tour.

Après le passage chez Schneider, tu vas voir la suite

yeeeees !

deux auteurs inspirés à la maison rouge boulevard de la bastille à paris.

- 1 Elmar Trenkwalder



A vrai dire ces installlations architecturales érotiques ne m'ont pas trop plu : on dirait que l'artiste s'appiue uniquelement sur des phallus dressés à la verticale et qu'il transforme en statues à capuchon et autres métamorphoses parfaitement traductibles.

Mais je ne donne que mon impression !

- 2 Augustin Lesage



Voila qui me plaît davantage : les réalisations grandes et méticuleuses de cet ouvrier mineur autodidacte, maniaque et obsédé par les figures égyptiennes, les pyramides et lalecçon des siècles passés.

un art fondé sur la symétrie et l'addition de lignes de motifs : oiseaux fabuleux, frontons décoratifs etc.

la maison rouge devient un endroit reconnu dont la presse vante les expositions originales. Tant mieux !

En ce moment c'est Boltansky avec "dans une pièce obscure, une ampoule s'allume et s'éteint au rythme des battements du coeur de l'artiste".

Citation :

On entend nettement les battements de son coeur et nul n'ose parler, pas même à voix basse, tant la célébration de la vie est ici proche de la pensée de la mort et de la peur qu'elle suscite.

dit lemonde qui ajoute

Citation :

A partir de cette oeuvre, Boltanski a conçu un projet qui pourrait ne jamais finir, rassembler ce qu'il nomme Les Archives du coeur : enregistrer les battements de tous ceux qui le veulent et conserver ces traces dans une bibliothèque sonore qui devrait être construite dans l'île d'Ejima, au Japon, grâce à un mécène. Les visiteurs sont donc invités à faire enregistrer leur coeur dans une pièce à proximité afin qu'il prenne place dans cette collection universelle, sous leur nom.

il y a aussi Marie Cool

Citation :

Durant une vingtaine de minutes, de courtes performances se succèdent aux quatre coins de la salle, chacune associée à un dispositif géométrique minimal, une feuille de papier, des fils blancs tendus dans un angle, une sphère - blanche elle aussi.

Les déplacements des fils et des feuilles créent pour quelques secondes des volumes et des sculptures aériennes. La précision extrême rend surprenants les effets les plus simples - tel ce fil enflammé à une extrémité que l'on regarde se consumer lentement à la verticale.

L'actuelle exposition, jusqu'au 18 janvier 2009, s'intitule
Mexico : expected/unexpected.

Très riche et intéressante, je cite mes favoris :

Rivane Neuenschwander :



A partir d'un traduction des Mille et une nuits, elle transforme le texte en confettis de plusieurs dimensions, et les colle sur un fond noir : on a des vues des étoiles et de la voie lactée, transcription visuelle et féérique du texte. J'aime beaucoup.

On pourrait imaginer des copier-coller fragmentaires (on tire les mots, on brasse les mots, on colle les mots) avec des messages indigestes (les miens, par exemple) pour les faire renaître sous un meilleur jour !!

rotko a écrit:

- 2 Augustin Lesage

En cherchant à en savoir plus, car j'aime ce travail ciselé, minutieux et joyeux, j'ai découvert Fleury-Joseph Crépin (1875-1948) dont voici quelques mots sur ce blog ici !

le Belge Francis Alys installé au Mexique depuis les années 80 présente aussi à lamaison rouge des oeuvres interessantes :



j'ai particulièrement apprécié la série les ambulants, un diaporama qui montre les marchands de glaces, de saucisses, les clochards, les petits ouvriers transportant leur matériel avec des chariots divers.

C'est une illustration poétique de la vie en ville : à la fois misère et errance, mais aussi hommage à l'ingéniosité devant les difficultés de la vie.

Warhol TV

Citation :

Andy Warhol, le pape du Pop a toujours été fasciné par la télévision. Un moyen de communication contemporain et massif. Un outil idéal de promotion artistique et sociale.

Son grand rêve est d’avoir une émission de télé à lui. Un programme qu’il contrôlerait mais encore qui lui donnerait l’occasion de contrôler son image.

Dès 1964 il imite un soap opera, auquel il adjoint de vraies « réclames ». Au début des années 70, il joue à créer des sortes de télénovelas, résumés de son univers esthétique et fantaisiste.

En 1979, il réunit autour de lui une petite équipe qui va se charger de créer des programmes télé qui seront diffusés sur le tout nouveau câble new-yorkais: Fashion , Warhol’s TV et le fameux Andy Warhol’s fifteen minutes qui reprend son illustre phrase sur la célébrité.

Cette exposition est un zapping géant dans l’univers télévisuel de Warhol. Un voyage dans ses obsessions, ses fascinations, ses amours, ses surprises et ses craintes.

La télévision de Warhol est certainement le seul sujet encore inexploré chez l’artiste briseur de tabous dans le monde de l’art.

Andy Warhol sera aussi, du 18 mars au 13 juillet, au Grand Palais.

Après andy Warhol, j'ai vu les installations de Mika Rottenberg.

Là encore il faut être attentif et patient, mais je le fus car j'étais très intrigué et interessé.

je ne veux pas vous dévoiler l'argument pour gâcher la surprise, disons que c'est loufoque et humoristique au premier abord, avec des montages étonnants, puis qu'on comprend peu à peu à quoi l'auteur veut nous amener.

mes deux videos préférées : la pâte qui circule, et les femmes aux cheveux longs, dans ce qu'on comprend être une ferme.

Dommage que la presse n'en parle pas et qu'Andy Warhol ait tiré à lui toutes les couvertures (de journal !).

voyage dans ma tête, la collection de coiffes d’Antoine de Galbert 12 juin - 26 septembre 2010

cette collection regroupe plus de 400 coiffes, chapeaux, ou parures. Ces objets d’usage rituel, social ou utilitaire, proviennent de peuples ou d’ethnies non occidentales.
C’est un voyage sans fin effectué par un amateur passionné dans les formes, les couleurs et les matériaux dont se pare l’humanité

Citation :

la prétention scientifique est minimale, les explications des cartels sont très succinctes.[...]

Ce qui réunit ici côte à côte des objets d’origines, d’époques et d’utilités dissemblables, c’est essentiellement leur aspect, leur matière, leur beauté.

écrit lunettes rouges.

Certaines coiffes portent des crânes de singe comme les bronzes de Miquel Barcelo, d'autres des pointes menaçantes comme les Araignées de Louise Bourgeois. L'analogie avec l'art contemporain est frappante.

«Il n'y a qu'un art. Je mélange tout, a contrario des militants de l'art contemporain»,

l'article du figaro sur le fondateur de la maison rouge.

les recherches d’un chien 23 octobre - 16 janvier 2011

presentation de l'exposition

A partir d''une nouvelle de Kafka, où le chien est une métaphore de l'artiste, 7 créateurs s'interrogent sur les rapports de l'artiste avec son modèle, avec la société qu'il observe et dont il donne un certain aspect.

Pour bien comprendre l'exposition, il fallait garder le petit livret en mains : c'est indispensable pour comprendre le contexte et les intentions de l'artiste.

C'était des visions différentes mais très stimulantes. Vive la maison rouge !



Sigalit landau filme un femme qui joue avec un cerceau de fil de fer barbelé (elle le fait tourner autour de sa taille), métaphore du mur entre israel et palestine : censé les defendre, ce mur-barbelé blesse ceux qu'il voulait protéger.

quelques exemples de renvois de cette exposition sur l'actualité :

Mircea Cantor dans the landscape is changing

A Tirana, un groupe de manifestants défilent dans les rues. En lieu et place des banderoles, des slogans ou des portraits de dirigeants de l’époque communiste, ils brandissent de grands miroirs. Ainsi, les façades colorées des bâtiments remplacent les revendications sociales ou politiques tandis qu’aux voix unies qui scandent habituellement haut et fort les mots d’ordre se substitue une marche silencieuse.

Les manifestations sont un miroir de la société, et si lesmots d'ordre sont parfois explicites, les pancartes renvoient aussi à un non-dit des manifestants et de la population tout entière qui exprime son mal-être.

capture d'écran video

Marepe, Rio fundo

du nom d'une zone de Bahia où est produite la cachaca, et une marque locale de rhum


la chambre à air qui entoure les tabourets de bar peut faire penser à une bouée de sauvetage.

Indépendamment ou non des conditions sociologiques, l'alcool sert de réconfort à ceux qui ont une fêlure intime, parfois cachée à leur entourage.

Tous cannibales 12 février - 15 mai 2011

cf.site de l'exposition.

De Levi-Strauss en anthropologie, aux sociologues, en passant par des artistes contemporains comme Oda Jaune ou Jérôme Zonder, ou plus anciens, comme Goya ou gustave Doré, l'exposition parcourt les chemins de l'anthropophagie, "métaphore de la relation que nous avons au au corps et à la chair".

les thèmes de l'absorption, de la dévoration et du rejet y trouvent des expressions brutales ou fantasmées, aptes à susciter la réflexion. Que veut dire "donner le sein", quel est le sens du sacrifice, la signification de l'eucharistie etc ?

les Chronos, Tantale, Polyphème et Saturne hantent notre imaginaire, de même qu'ils nourrissent les contes.

Le Cannibale est l'être dévoyé qu'il convient de civiliser, et de ramener à la vraie foi, dans l'optique coloniale. Celle-ci recourt aux cartes postales racistes pour animaliser l'indigène et glorifier la mission civilisatrice outre-mer.

les membres désarticulés, les décapitations (y compris celles de Jean Baptiste) sont en art monnaie courante. Voir la peinture des enfers.

Dans cette video la femme (remarquer la fourrure) et le loup partagent une mêmepassion pour la viande et le sang.

l'homme, loup pour l'homme, dans la video ci-dessus de Pilar Albaraccin, donne toute sa mesure en histoire comme le rappellent ici Jake et dinos chapman.

Antoine de Galbert a rassemblé une des plus belles collections de France, qui mêle art contemporain, reliquaires médiévaux, coiffes ethniques, masques océaniens, art -brut... Longtemps discret à son sujet, il a préféré consacrer sa fondation, la Maison rouge, près de la Bastille, aux collections des autres.

Collectionner n'est en rien une attitude normale, en rien non plus une thérapie. C'est une manière d'acheter ce que l'on aurait aimé faire soi-même. Comme beaucoup de critiques d'art et de vrais collectionneurs, je suis un artiste raté. Mais je pense qu'un collectionneur peut à sa manière devenir un artiste, quand sa collection fait oeuvre...

un entretien du collectionneur dans le Monde.