Gaston Chaissac,

Exposition "Gaston Chaissac, homme de lettres"
au musée de la poste à Paris
Du 11 avril au 22 juillet 2006

Plus de 200 oeuvres exposées dans la galerie du Messager.

sur gaston Chaissac, prince de l'art brut et artiste meconnu voir
http://www.lemondedesarts.com/Dossierchaissac.htm

J'aime Chaissac !
J'ai vu et apprécié ses oeuvres à Lausanne, au musée Collection de l'Art Brut http://www.artbrut.ch/

hé hé, on a les mêmes fréquentations, mais pas dans les mêmes endroits

Gaston Chaissac était un autodidacte : «

Citation :

Mes préférences vont d’emblée à la peinture rustique moderne. Peintre de village, je lui reste fidèle, trop sûr de faire fausse route si je cherchais à peindre à la façon des artistes peintres des capitales et sous préfectures

».

Ingénieux et imprévisible, il utilise les supports les plus divers : toile, carton ondulé, vieux journaux, souches, balais, serpillières, bidons d’huiles etc.… Il pratique aussi les techniques les plus diverses : buvardage, grattage, assemblage, mains alourdies par des poids pour rendre son trait plus malhabile et expérimenter de nouveaux procédés de création.

L’article de Philippe Dagen dans le monde du 20 avril fait apparaître un Chaissac vitupérant et railleur.
Il était prévisible que le musée de la poste attache une importance toute particulière à l’écrit notamment auxlettres insolentes que Chaissac envoyait à ses correspondants. Mais l’écrit existe aussi dans ses tableaux :

Citation :

Il y affirme son antipathie à l'égard des puissants de toutes sortes - artistes compris à en croire quelques variations graphiques à partir de Matisse. Il est le trublion sorti de rien et qui embarrasse les gens comme il faut :[…]
Il tient très souvent de la caricature, du grotesque scabreux, du graffiti mal intentionné. Des phrases serpentant en longs phylactères nomment ses haines, "enrichis du marché noir", "propriétaires" anticommunistes par "sadisme". Sur deux pauvres bonhommes beckettiens, il écrit : "Gaston Chaissac vous prie de venir voir son tableau, qu'il a récupéré aux hauteurs sur un tas d'ordures." Et sur une trogne monstrueuse de bedeau alcoolique : "à condition de ne pas se mêler aux foules hystériques, les pratiques catholiques sont certainement excellentes."

On découvre donc un Chaissac qui avait des convictions, un rebelle qui avait certainement de quoi râler en Vendée !

L'exposition Gaston CHAISSAC, homme de lettres présentée par
Le Musée de La Poste du 11 avril au 22 juillet 2006 au 34 Bd de Vaugirard à PARIS rassemble plus de 200 œuvres - peintures, collages, lettres, dessins, documents...

La majorité de ces œuvres sont montrées pour la première fois.

7 salles où on voit les courriers echangés avec Otto Freundlich, Dubuffet, pierre Gallimard, Gherasim Lucas.

un film qui dure près d'une 1 h 30 présente un homme plein d'humour et d'inventions.

On aura l'occasion de revenir sur des citations de Gaston Chaissac.

Gaston Chaissac de l'école des laids arts (sic)

Le critique serge fauchereau qui publie GASTON CHAISSAC À CÔTÉ DE L'ART BRUT de Serge Fauchereau. Ed. André Dimanche a connu Chaissac dans son enfance et raconte des anecdotes oersonnelles qui se mêlent à une parfaite connaissance des oeuvres du peintre savetier.

Citation :

Cette diversité des approches en fait le meilleur ouvrage sur celui qui se disait "vendéen, cordonnier, surréel, peintre et poète", détestait la Vendée, n'a pas ressemelé beaucoup de chaussures, doutait de ses relations avec le surréel - et le surréalisme plus encore -, mais était réellement peintre et poète.

dit lemonde des livres du 8/02/2008

fauchereau met à mal les categories d'art naïf et primitif, et notamment à propos de Chaissac.
A lire les textes que presentait le musée d e la poste ci-dessus, on voit plutôt un insolent et un roublard, et un homme qui a frequenté avec profit des peintres confirmés.

Il écrivait en 1948 :

Citation :

"Je ne suis plus l'ignorant des premières années de ma carrière artistique et mes tableaux récents se ressentent nettement de l'influence d'Auguste Herbin, Jean Dubuffet et Picasso."

un diaporama sur le site du musée de Grenoble;

Gaston CHAISSAC y expose jusqu'au 31 janvier.

Citation :

En fait d'études, il avait été apprenti chez un cuisinier, puis un bourrelier avant de se faire successivement fabricant de brosses, cordonnier, forain... Jusqu'à ce que, tentant sa chance à Paris, sa route croise celle du peintre Otto Freundlich, qui lui présente un autre artiste, un des théoriciens du cubisme, Albert Gleizes.

Voilà de quoi casser le cou à l'idée trop répandue de Chaissac, peintre naïf. Le rustaud sait ce qu'il fait. Et avec qui le faire : Jean Dubuffet, Raymond Queneau et Jean Paulhan entretiennent avec lui une correspondance, il est aussi grand lecteur de Jean Tardieu.

dit le Monde qui conclut :

Citation :

les objets, dont il s'empare : d'un fer de houe, il fait une "binette", en peignant un visage dessus. Un fond de panier devient masque, une autre bourriche, éclatée, se transforme en figure hilare.
Naïf, Chaissac ? Génial, plutôt.

le musée de la poste, près de la gare Montparnasse, fait beaucoup pour la reconnaissance de Gaston Chaissac.

 
D'un côté, Gaston Chaissac (1910-1964), né dans une famille ouvrière, ayant exercé différents petits métiers dont celui de cordonnier, ayant souffert de tuberculose. Il commence à dessiner et peindre vers 1937, sans être passé par une école des beaux-arts, mais sans être non plus un autodidacte, puisqu'il reçoit à ses débuts des conseils d'Otto Freundlich et d'Albert Gleizes.

De l'autre côté, Jean Dubuffet (1901-1985), issu d'une famille de marchands de vin en gros du Havre, bourgeoisie aisée. Elève de l'Académie Julian en 1918, il devient proche de Juan Gris, André Masson, Fernand Léger. Durant l'entre-deux-guerres et l'Occupation, il alterne les périodes où il développe son négoce en vin à Bercy et celles qu'il consacre à ses essais artistiques. Il s'est vanté plus tard, dans un texte autobiographique, d'avoir réalisé de substantiels profits en abreuvant la Wehrmacht.

Pendant ce temps, dans un village de Vendée, Chaissac, sa femme Camille et leur fille vivent tant bien que mal du salaire d'institutrice de Camille.
 
bientôt vous saurez ce que dit l'article

J'aime beaucoup ce qu'a peint Gaston Chaissac, Doineau l'a pris en photo à plusieurs reprises.

Philippe Dagen refuse l'idée d'art brut pour Chaissac: celui-ci connaît sees contemporains et execute ses peintures avec une grande minutie, qu'on dirait "narquoise". Ainsi des pastiches de Picasso.

quant à Dubuffet, il ne peut jouer les "simples ou primitifs", car trop conscient. Il travaille par séries, ses oeuvres sont nourries d'allusions.

Musée de la poste jusqu'au 28 septembre. J'aime beaucoup ce petit musée qui, en plus d'expositions interessantes et originales, présente des documents élaborés, clairs et toniques.