Frank Wedeking - société psychologique

Biographie :

Né à Hanovre en 1865 et mort à Munich en 1918, Franck Wedekind reçut sa formation d'acteur de l'Ibsen-Theater de Leipzig. L'Éveil du printemps, première pièce de cet auteur dramatique à la vie agitée, connut un succès de scandale.

Son théâtre conteste la société bourgeoise et les tabous sexuels. Il provoque dans un dessein d'émancipation des masses et en usant de nombreux procédés dramatiques, de la farce au vaudeville en passant par le drame et le cirque.

WEDEKIND FRANK
(1864-1918)

Dans l'Allemagne de son temps, Frank Wedekind a fait figure de provocateur, toujours prêt à violer les conventions esthétiques et morales de l'ère wilhelminienne. S'il fut en butte à la censure de son vivant, la consécration officielle lui est venue au lendemain de sa mort, sous la jeune République de Weimar, lorsque la génération expressionniste l'a adopté comme un précurseur. En France, Wedekind n'a longtemps été connu que par deux titres vedettes, L'Éveil du printemps et Lulu. Si le film de G. W. Pabst et l'opéra d'Alban Berg ont contribué à populariser cette dernière pièce, la récente traduction du Théâtre complet en 7 volumes, qui comprend 22 pièces achevées, révèle toutes les dimensions d'une œuvre inventive et pénétrante. On souscrira volontiers au jugement de Heinrich Mann, selon qui Wedekind ne fut pas seulement un poète bohème et un briseur de tabous, mais aussi un « pionnier en littérature de la carrure de Flaubert au seuil de l'époque moderne ». À cet hommage mérite d'être joint celui de Bertolt Brecht qui apparente Wedekind « aux grands éducateurs de la nouvelle Europe », aux côtés de Tolstoï et de Strindberg

source : http://www.universalis.fr/encyclopedie/frank-wedekind/


Citation : «Pourquoi le monde a-t-il des lois, Sinon pour qu'on les foule aux pieds ?» - L'Esprit de la terre


L'ÉVEIL DU PRINTEMPS :

Tragédie enfantine écrite de l'automne 1890 à Pâques 1891 [1974], trad. de l'allemand par François Regnault. Contient l'intervention de Freud sur L'Éveil du printemps à la Société psychologique du mercredi à Vienne en 1907 traduite par Jacques-Alain Miller , préface de Jacques Lacan, 112 pages, 110 x 165 mm. Collection Théâtre du monde entier, Gallimard -thea. ISBN 2070321487.

http://www.gallimard.fr/auteurs/Frank_Wedekind.htm



Je n'ai pas encore lu son ouvrage. J'ai découvert cet auteur en visionnant "L'éveil du printemps" (film inédit) ayant fait l'auteur d'un vrai scandale en1906.

Mon avis sur ce film :

Je ne puis dire que ce film m'ait plu ou déplu. J'ai été plutôt fascinée par la brutalité des scènes au travers d'un monde adolescent à la recherche de leur sexualité. Mais j'exprimerais un sentiment bien plus fort, allant au-delà de cette quête sexuelle. Car l'évidence de cette dernière est une quête d'eux-mêmes au travers de leur existence. Elle exprime la profondeur de celle-ci par le biais d'une fragilité imminente.
Ce film est d'une violence singulière mettant en exergue une certaine désolation ; un monde cahotique né du fantasme et de l'interdit entre vie et mort. Violence singulière dans la matérialité de leur existence faisant ressortir tous les aspects de la souffrance. Et en effet, chacun d'entre nous pourrait comprendre le choc scandaleux que cela à pu engendrer en 1906.
Bien que dans l'immaturité de l'existence adolescente, j'ai visité un monde (leur jeunesse) très vivant, mettant en avant une grande maturité, puisque celle-ci, est soutenue par la réalité de la vie et leur propre confrontation à elle-même.
Par ce film, j'ai retrouvé tous les aspects adolescents soit par vêcu soit par constatation.
Il y a de très belles métaphores, des phrases qui m'ont soufflée.

Pourrions nous nous poser cette question : Les adolescents d'hier et d'aujourd'hui ont-il véritablement changé ?

C'est une pièce de théâtre disponible aussi chez Actes Sud-Papiers

trad. et adapt. de Renée Wentzig, Yves Beaunesne

Elle fut créée le 4 novembre 1997 au Quartz Théâtre de Brest et le 12 novembre 1997 au Théâtre national populaire de Villeurbanne, puis reprise au Théâtre de la Ville à Paris.

je peux me la procurer, et j'aime bien lire du théâtre, même si certains jurent exclusivement par la mise en scène.

L'ÉVEIL DU PRINTEMPS

La pièce est "déconstruite" en ce sens que les différentes scènes ont l'air d'être autonomes : conversation entre les deux garçons, ou entre les deux filles, ou entre les parents, sans qu'il y ait une continuité.

On voit des adolescent(e)s soucieux(ses) de leur travail scolaire, mais surtout taraudé(e)s par des questions sur leur sexualité. A ces inquiétudes, le monde adulte répond par des fables ou un silence indifférent, pour ne pas dire puritain.

Or ces interrogations sont au sens propre "vitales". L' oeuvre gagne certainement à être mise en scène, car certaines figures restent obscures (pour moi), telles celle de l'"homme masqué" qui conclut la pièce.

Merci à Rosie de m'avoir indiqué cet auteur.

L'Eveil du printemps, de Frank Wedekind. Mise en scène de Guillaume Vincent. Théâtre national de la Colline, Paris XXe

C'est une réécriture pour aujourd'hui de la pièce de Wedekind (1864-1918), qui a fait scandale à sa création, à Berlin, en 1906. Montrer l'animal en chaque adolescent, non, cela ne pouvait pas passer. Ni l'appel à la liberté sexuelle, ni le "oui, vous avez raison de vouloir envoyer promener les aînés, l'école et la religion".

Cet aspect de L'Eveil du printemps n'est pas absent du spectacle de Guillaume Vincent. Mais ce n'est pas le plus important. Un sentiment domine, qui guide la représentation et lui donne sa tonalité : celui du temps affolé, comme le sont les corps et les esprits, au moment de l'adolescence.

Le compte rendu du Monde.

Jean-Pierre Vincent a crée une mise en scène diversement commentée, et il s'en explique sur son blog :

En travaillant avec des lycéens, je me suis rendu compte que les drames qui parcouraient la pièce (suicide, avortement, incarcération en maison de correction…) n’avaient rien perdu de leur actualité. Comme dans la pièce, on assiste à une faillite du système éducatif, simplement on n’éduque plus les enfants aujourd’hui comme il y a un siècle.
Je voudrais parler des enfants d’aujourd’hui.

L’écriture de Wedekind est radicale, il n’y a pas de complaisance, L’éveil du printemps flirte avec la cruauté, mais n’oublie jamais l’humour, la pièce s’autorise le lyrisme, mais ce n’est pas un lyrisme de pacotille. Les personnages ont des aspirations, encore faut-il qu’ils parviennent à résoudre leurs contradictions.

L’éveil du printemps : le titre porte en lui la problématique de la pièce. Éveil de la conscience, de la sensualité, de la sexualité…


Ses décors se souviennent des scènes imaginées par Henri Darger