Corneille

ce dimanche 25 fevrier sur france culture à 14 heures mais il sera possible de l'ecouter en différé avec le podcast

Médée

En 1635, Corneille l emprunte le sujet à Sénèque.
Experte en l'art de la magie, magicienne et / ou sorcière, Médée a aidé Jason à conquérir la Toison d'Or. En hommage, Jason accorde à Médée le titre d'épouse.

Le thème de l'epouse délaissée qui se venge en tuant ses enfants hante beaucoup d'ecrivains et nourrit aussi l'interpretation des faits divers comme l'horreur absolue.

Médée, de pierre Corneille.

On est surpris dès le premier acte : les imprécations et menaces d’une magicienne redoutable, orgueilleuse et haineuse qui « veut faire un chef d’œuvre » de cruauté pour se venger d’un amant infidèle. Sa fureur n’a pas de limites et englobe tout le pays où elle avait trouvé refuge et qu’elle doit quitter.
A cette magicienne monstrueuse, correspondent bien les monstres mythologiques qu’elle a terrassés, dont le dragon qui gardait la toison d’or convoitée par Médée.

Si les hommes sont plus froids dans leurs calculs, Corneille fait de Creüse une créature tourmentée par le désir : non content d'arracher Jason à Médée, elle veut la dépouiller de sa robe :

Citation :

Elle fait un beau choix ! Jamais éclat pareil
Ne sema dans la nuit les clartés du soleil ;
Les perles avec l’or confusément mêlées
Mille pierres d prix sur ses bords étalées,
D’un mélange divin éblouissent les yeux ;
Jamais rien d’approchant ne se fit en ces lieux.
Pour moi tout aussitôt que je l’en vis parée,
Je ne fis plus d’ état de la toison dorée ;

Médée

On est étonné de trouver autant de passions, de spectacles horribles si peu en accord avec les fameuses convenances du grand siècle :

Citation :

Que vois-je, ici, grands dieux ! Quel spectacle d’horreur !

Car voir ces agonies, ces gémissements sur scène, ce suicide sous nos yeux, ne correspond guère à cette retenue, à ces litotes que Gide nous a tant vantés !

La réalisation fait intervenir un orage au début de la représentation, des bruitages moins heureux parfois, mais donner au char volant de Médée des bruits d’hélicoptère, voilà qui actualise la pièce non ?

Sauf erreur de ma part, cette emission ne peut être ecoutée en différé :
pas de podcast

Rectificatif !

on peut écouter Médée de Corneille sur le podcast

Médée d'Euripide chez Librio

La Médée de Sénèque est chez GF flammarion.

Vous pouvez télécharger la danse de médée de Samuel BARBER (1910-1981), Medea's Dance of Vengeance (Op. 23a)
Saint Louis Symphony Orchestra directed by Leonard Slatkin
Disque EMI Classics 7243 5 74287 2 9 (2001)

médée de Barber 15 Mo.

une étude de florence Dupont : MEDEE DE SENEQUE - OU COMMENT SORTIR DE L'HUMANITE est disponible chez Belinsup lettres.

rotko a écrit:

(...)
on peut écouter Médée de Corneille sur le podcast
(...) MEDEE DE SENEQUE - OU COMMENT SORTIR DE L'HUMANITE est disponible chez Belinsup lettres.

Merci Rotko !!! j'avais loupé ces programmes et je découvre un dossier sur France Culture aux adresses indiquées. Je n'ai pas encore eu le temps d'écouter les podcasts mais je le ferais un de ces prochains week-end.

Un des plus grands dramaturges du XVIIème siècle, et même de toute l'histoire littéraire, non ?

Bulma a écrit:

Un des plus grands dramaturges du XVIIème siècle, et même de toute l'histoire littéraire, non ?

Certes
Je te répondrais bien : je préfère Racine, mais on s'embarquerait dans une de ces sempiternelles discussions qui ont fait jadis l'objet de milliers de dissertations

quelles pièces connais-tu ?

rotko a écrit:

quelles pièces connais-tu ?

A qui poses-tu cette question ???
Pourquoi avoir déplacé le fil Corneille initié par Bulma en littérature française sur ce fil qui ne concernait que Médée ???
Corneille, c'est quand même surtout de la littérature française, non ??

maïa a écrit:

rotko a écrit:

quelles pièces connais-tu ?

A qui poses-tu cette question ???
Pourquoi avoir déplacé le fil Corneille initié par Bulma en littérature française sur ce fil qui ne concernait que Médée ???
Corneille, c'est quand même surtout de la littérature française, non ??

Bah, oui, je retrouvais plus le fil, il devrait rester en littérature française non ? Et moi aussi, je me demande à qui, de nous deux, la question est adressée..

la question est adressée à qui veut répondre.

Dans un premier temps j'ai reussi à mettre à la fois Corneille sur littérature française et sur scènes et tréteaux, forum consacré plus précisement au théatre.

C'est là qu on trouve Shakespeare, et non en littérature anglaise.
Corneille comme Molière sont essentiellement des auteurs de théâtre, non ?

mais si vous préférez que le fil soit en littérature français, je veux bien.
Que restera-t-il au forum théâtre ? et le fil littérature française n'est-il pas déja pléthorique ?

Corneille a sa place ici.
Peu importe la classification, honnêtement, déjà que celle par langue/pays est une des dernières à encore tenir la route de nos jours, tant que l'auteur est répertorié dans une des deux listes, la recherche n'est pas longue et puis voilà

rotko a écrit:

la question est adressée à qui veut répondre.

dans mon esprit, "Scènes et tréteaux", c'était pour les représentations théâtrales (les pièces en tant qu'elles sont jouées) plus que pour le théâtre (les pièces en tant qu'elles sont lues), un peu comme un livre serait en "Littérature" et le film qui en a été tiré en "Ecrans: cinéma"...
Mais ce n'est qu'une impression, vu que je ne vais jamais au théâtre (ni même à la rubrique Théâtre ).

PS: c'est pas un chanteur, Corneille? Allez, mettez-moi tout ça dans "GdS* a sa musique" !

J'ai bien aimé Le Cid, mais comme maïa je préfère Racine

Prince d'Aquitaine a écrit:

J'ai bien aimé Le Cid, mais comme maïa je préfère Racine

Le grand débat

Moi je préfère Corneille, parce que ça ne se finit pas toujours mal dans ses pièces

J'aime bien le Cid mais aussi l'Illusion Comique.
Horace n'est pas mal non plus.

J'ai beaucoup aimé Le Cid ; il faudrait que je le relise un de ces jours... ^^

Dernièrement, j'ai enfin lu L'Illusion Comique. J'ai beaucoup aimé. Il serait temps que j'aille voir un jour Corneille sur les planches ! Le caractère d'Isabelle m'a particulièrement plu ; cela change des jeunes filles bien obéissantes que l'on croise généralement dans le théâtre du XVIIe siècle - du moins à ma connaissance, car je ne suis pas une spécialiste... Ensuite, elle a vraiment le sens de la répartie. ^^

Citation :

ADRASTE
Hélas ! s'il est ainsi, quel malheur est le mien !
Je soupire, j'endure, et je n'avance rien,
Et malgré les transports de mon amour extrême,
Vous ne voulez pas croire encor que je vous aime.

ISABELLE
Je ne sais pas, Monsieur, de quoi vous me blâmez,
Je me connais aimable, et crois que vous m'aimez,
Dans vos soupirs ardents j'en vois trop d'apparence,
Et quand bien de leur part j'aurais moins d'assurance
Pour peu qu'un honnête homme ait vers moi du crédit,
Je lui fais la faveur de croire ce qu'il dit.
Rendez-moi la pareille, et puisque à votre flamme
Je ne déguise rien de ce que j'ai dans l'âme,
Faites-moi la faveur de croire sur ce point,
Que bien que vous m'aimiez je ne vous aime point.

une jeune fille pas obeissante du tout, qui crache sa colère et maudit sa famille, sa lignée, sa patrie, Camille dans Horace !

Citation :

Que le courroux du ciel allumé par mes vœux,
Fasse tomber sur elle[Rome] un déluge de feux !
Puissé-je de mes yeux y voir tomber ce foudre,
Voir ses maisons en cendres, et tes lauriers en poudre !
Voir le dernier Romain à son dernier soupir,
Moi seule en être cause, et mourir de plaisir.

Il faudra que je lise cette pièce alors ^^