Minette Walters
Je suis un peu surprise de ne pas trouver de fil sur cette écrivain du polar reconnue dans son pays comme une des « grandes».
Minette Walters est née en 1949 au nord de Londres. Une licence de français en 1971 ; sept mois dans un kibboutz. Puis les petits boulots, quelques articles publiés et à 22 ans stagiaire dans une maison d’édition. Elle se marie en 1978, a deux enfants et se consacre à leur éducation. Ce n’est qu’en 1992 qu’elle publie son premier roman « Chambre froide » qui est aussitôt distingué. Son talent se confirma avec « Cuisine sanglante ». Le rythme de ses publications s’enchaîne à à peu près un livre par an.
L’auteur intercale dans un récit à l’écriture assez classique, des documents administratifs et officiels, des coupures et articles de presse, des rapports de police, des rapports médicaux, etc… ce qui confère réalité à l’histoire. La construction est la même d’un livre à l’autre. L’intrigue est toujours bien menée et l’histoire nous tient jusqu’à la fin. Minette Walters nous dresse des portraits bien campés, véridiques et attachants. Ses personnages sont souvent marqués par des traumatismes familiaux et doivent remonter dans leur passé et souvenirs pour s’assumer. Mais ils ont aussi souffert des traumatismes inhérents à leur époque. Dans chacun de ses volumes, on retrouve un ou plusieurs des problèmes sociétaux de la période. Toutes les classes, tous les milieux peuvent être évoqués : c’est une véritable radioscopie de la société anglaise, une évocation des troubles mondiaux et de leurs conséquences.
J’ai découvert cette auteur par hasard et depuis j’ai lu tous ses livres. Car outre un roman policier palpitant et plaisant, j’ai trouvé une approche psychologique et sociologique pertinente et intéressante.
Je viens de terminer « L’ombre du caméléon » que j’ai lu avec plaisir. Même s’il n’est pas celui que je préfère, j’y ai puisé une agréable lecture.