poésie mexicaine contemporaine

Sujet: poésie mexicaine contemporaine Lun 29 Mar 2010, 23:30

Maliyel Revorido
Poésie Mexicaine
Maliyel Reverido
Personne Ne Sort Indemne Du Poème

Personne ne sort indemne du poème,
Je parle de la désépérance,
C’est certain.
Je crains autant l’espérance
que je crains de manquer d’ombre.
Maudite soit l’espérance
qui est deux fois douleur
et deux fois mort
et deux fois deux
comme mille infinis insaisissables

traduction DenysBelanger
A

Sujet: poésie mexicaine contemporaine Lun 29 Mar 2010, 23:41

Maliyel Revorido
Poésie Mexicaine

AUBE ETERNELLE

Le vide est injecté
d’une dense épaisseur de noirceurs.

La nuit détache sa coquille
et soudain je me sens illuminée
dans cette féroce étendue
qui s’écoule à ton baiser,
le jour se brise entre mes doigts,
s’éparpille en lucioles
et s’envole en tourbillons,

Soif d’herbe :
Eclatement.

Il y a des vagues de magma effervescent
qui embrasent le silence.

pilier Nombre de messages : 1650 Date d'inscription : 01/10/2009

L'autre

Pourquoi dire des noms de dieux, ces astres
écumes d'un océan invisible,
pollen des jardins les plus lointains ?
Si la vie nous fait mal, si chaque jour qui arrive
nous déchire le coeur, si chaque nuit tombe
convulsée, assassinée ?
Si nous fait mal la douleur de quelqu'un, d'un homme
qui nous est inconnu, mais est
présent à toute heure et est la victime
et l'ennemi et l'amour et tout
ce qui nous manque pour être entiers ?

Ne dis jamais qu'est tienne la ténèbre,
n'avale pas d'une gorgée le bonheur.
Vois, autour de toi : il y a l'autre,
il y a toujours l'autre.
Ce qu'il respire est ce qui t'asphyxie,
ce qu'il mange est ta faim.
Il meure avec la moitié la plus pure de la mort.

Rosario Castellanos

pilier Nombre de messages : 1650 Date d'inscription : 01/10/2009

… ce mourir entêté et incessant,
cette mort vivante,
qui te poignarde, ô mon Dieu,
dans ton travail rigoureux,
dans les roses, dans les pierres,
dans les étoiles indomptables,
et dans la chair qui se consume
comme un feu de joie allumé par une chanson,
un rêve,
une nuance de couleur qui attire l’oeil,

… et toi, toi-même,
tu es peut-être mort depuis une éternité, là-bas,
sans que nous le sachions,
nous qui sommes des résidus, des cendres, des fragments de toi ;
toi qui es encore présent,
comme une étoile cachée par sa propre lumière,
une lumière vide sans étoile
qui vient à nous,
camouflant
son désatre infini.

José Gorostiza

(Extrait de Mort sans fin et autres poèmes, Ed De La Différence)

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