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| | Constantin Cavafis | |
| | Auteur | Message |
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Provence pilier
Nombre de messages : 2166 Age : 63 Localisation : Au bord de la mer... Date d'inscription : 04/01/2006
| Sujet: Constantin Cavafis Mer 04 Oct 2006, 07:41 | |
| Poète alexandrin, né en 1863 et mort en 1933, Constantin Cafavis s'est élevé contre tous les intégrismes. Il est considéré comme l'un des plus grands de la Grèce contemporaine. Traduction de Dominique Grandmont Poèmes extraits de En attendant les Barbares et autres poèmes, NRF Poésie/Gallimard
Murs
Sans égards, sans pitié, sans scrupule, ils ont élevé de hautes murailles autour de moi.
Et maintenant je ne fais rien ici que me désespérer. D'un tel destin la pensée m'obsède et me ronge ;
car j'avais beaucoup à faire dehors. Pendant qu'on bâtissait les murs, ah, que n'ais-je pris garde.
Mais jamais je n'ai entendu le bruit des maçons ni leur voix. C'est à mon insu qu'ils m'ont enfermé hors du monde.
Autant que possible
Si tu ne peux pas mener la vie que tu veux, essaie au moins de faire en sorte, autant que possible : de ne pas la gâcher dans trop de rapports mondains, dans trop d'agitation et de discours.
Ne la galvaude pas en l'engageant à tout propos, en la traînant partout et en l'exposant à l'inanité quotidienne des relations et des fréquentations, jusqu'à en faire une étrangère importune.
En attendant les barbares
- Pourquoi nous être ainsi rassemblés sur la place ?
Il parait que les barbares doivent arriver aujourd'hui.
- Et pourquoi le Sénat ne fait-il donc rien ? Qu'attendent les Sénateurs pour édicter des lois ?
C'est que les barbares doivent arriver aujourd'hui. Quelles lois pourraient bien faire les Sénateurs ? Les barbares, quands ils seront là, dicteront les lois.
- Pourquoi notre empereur s'est-il si tôt levé, et s'est-il installé, aux portes de la ville, sur son trône, en grande pompe, et ceint de sa couronne ?
C'est que les barbares doivent arriver aujourd'hui. Et l'empereur attend leur chef pour le recevoir. Il a même préparé un parchemin à lui remettre, où il le gratifie de maints titres et appellations
- Pourquoi nos deux consuls et les prêteurs arborent-ils aujourd'hui les chamarrures de leurs toges pourpres ; pourquoi ont-ils mis des bracelets tout incrustés d'améthystes et des bagues aux superbes émeraudes taillées ; pourquoi prendre aujourd'hui leurs cannes de cérémonie aux magnifiques cisclures d'or et d'argent ?
C'est que les barbares doivent arriver aujourd'hui ; et pareilles choses éblouissent les barbares.
- Et pourquoi nos dignes rhêteurs ne viennent-ils pas, comme d'habitude, faire des commentaires, donner leur point de vue ?
C'est que les barbares doivent arriver aujourd'hui ; et ils n'ont aucun goût pour les belles phrases et les discours.
- D'où vient, tout à coup, cette inquiétude et cette confusion (les visages, comme ils sont devenus graves !) Pourquoi les rues, les places, se vident-elles si vite, et tous rentrent -ils chez eux, l'air soucieux ?
C'est que la nuit tombe et que les barbares ne sont pas arrivés. Certains même, de retour des frontières, assurent qu'ils n'y a plus de barbares.
Et maintenant qu'allons-nous devenir, sans barbares. Ces gens-là, en un sens, apportaient une solution. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Constantin Cavafis Mer 04 Oct 2006, 10:00 | |
| Cavafis et beaucoup d'autres ont raison de dénoncer tous les integrismes : il faut ecouter leur voix, et defendre des causes justes contre la dangereuse intolérance. Mais quelle différence entre l'oeuvre de poetes comme Cafavis, de romanciers comme Salman Rushdie, et l'article provocateur et minable de Redeker. - Citation :
- Beaux comme des morts qui n’ont point vieilli,
enfermés au milieu des larmes dans un mausolée splendide,
le front ceint de roses et jasmins aux pieds-
tels sont les désirs qui nous ont quittés
sans s’être accomplis ; sans qu’aucun n’atteigne
à une nuit de volupté ou à son lumineux matin. Constantin Cafavis
Dernière édition par le Mer 04 Oct 2006, 10:49, édité 1 fois | |
| | | Provence pilier
Nombre de messages : 2166 Age : 63 Localisation : Au bord de la mer... Date d'inscription : 04/01/2006
| | | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Constantin Cavafis Mer 04 Oct 2006, 10:48 | |
| - Citation :
- A la mémoire de Tahar Djaout, poète assassiné
Ce chant de naissance Que la peine incline Comme fuite d’orage Dans la gorge des moissonneurs Portera-t-il promesse de fruit Sur le versant aride du cœur Ce chant à proximité du ciel
Rabah Belamri, vendredi 4 juin 1993 ce poeme est tiré de pierres d’équilibre le dé bleu. La dedicace est de Rabah Belamri. Rappelons que Tahar Djaout fut l'un des premiers intellectuels algériens assassinés en 1993 par les islamistes.
Dernière édition par le Sam 07 Oct 2006, 11:33, édité 2 fois | |
| | | Utopie pilier
Nombre de messages : 11113 Date d'inscription : 12/06/2006
| Sujet: Re: Constantin Cavafis Ven 06 Oct 2006, 14:20 | |
| - Citation :
- Provence a écrit:
- Constantin Cafavis a écrit:
Murs - Utopie a écrit:
- J'aime beaucoup ce poème
| |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Constantin Cavafis Mer 11 Oct 2006, 13:47 | |
| J’ai tant contemplé…
J’ai tant contemplé la beauté Que mes yeux en sont tout emplis.
Lignes du corps. Lèvres vermeilles. Membres voluptueux. Chevelures dérobées à des statues grecques, Toujours belles ,même en désordre Et retombant, un peu, sur des fronts blancs. Visages de l’amour, tels que les désirait Ma poésie…Secrètement rencontrés Durant les nuits de ma jeunesse, durant mes nuits.
Constantin Cavafy, Jours anciens, Fata morgana. on trouve en effet les deux orthographes Cavafy et Cavafis | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Cavafy Dim 21 Oct 2007, 07:29 | |
| Qu'attendons-nous, ainsi rassemblés sur la place? Les barbares vont arriver aujourd'hui.
Pourquoi notre Empereur, levé dès l'aurore, siège-t-il sous un dais, aux portes de la ville, solennel, et la couronne en tête? C'est que les barbares arrivent aujourd'hui. L'Empereur s'apprète à recevoir leur chef.
Pourquoi nos deux consuls et nos prêteurs arborent-ils leurs toges rouges brodées? Pourquoi mettre ces bagues où flambent des émeraudes polies? C'est que les barbares arrivent aujourd'hui, et ces couteux objets éblouissent les barbares.
Et pourquoi subitement cette inquiètude et ce trouble? Comme les visages sont devenus graves! C'est que la nuit est tombée, et que les barbares n'arrivent pas. Et des gens sont venus des frontières et ils disent qu'il n'y a point de barbares.
Et maintenant, que deviendrons-nous, sans barbares? Ces gens-là, c'était quand même une solution.
CONSTANTIN CAVAFY 1863-1933 traduit du Grec | |
| | | Seb pilier
Nombre de messages : 950 Date d'inscription : 26/02/2008
| Sujet: Re: Constantin Cavafis Mer 30 Avr 2008, 08:19 | |
| Et que dites-vous de celui-ci : - Citation :
- "Quand soudain, aux environs de minuit,
tu entendras passer un cortège invisible, avec des mélodies sublimes, ponctuées de clameurs - alors sur ta fortune qui chancelle, sur tes oeuvres qui ont échoué, les projets de ta vie qui tous se sont révélés n'être que chimères, ne te lamente pas en vain. En homme prêt depuis longtemps, en homme courageux, une dernière fois salue Alexandrie qui s'éloigne. Surtout ne t'abuse pas, ne t'en va point dire que ce n'était qu'un rêve, que ton oreille s'est méprise; à d'autres d'aussi sottes espérances. En homme prêt depuis longtemps, en homme courageux, comme il convient à qui pareille cité s'est livrée, approche-toi résolument de la fenêtre, et avec émotion, certes, mais sans les plaintes et supplications des lâches, écoute, dans une ultime jouissance, les sons inouïs, les si doux instruments du mystérieux cortège, et salue-la, cette Alexandrie que tu perds." Les dieux désertent Antoine, Constantin Cavafis | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Constantin Cavafis Mer 30 Avr 2008, 09:53 | |
| très beau, effectivement et très bien traduit.
Pourrais-tu nous éclairer sur le titre : les dieux désertent Antoine. Quel Antoine ? d'autre part on attendrait un lieu plus qu'une personne avec le verbe déserter(#abandonner). | |
| | | Seb pilier
Nombre de messages : 950 Date d'inscription : 26/02/2008
| Sujet: Re: Constantin Cavafis Mer 30 Avr 2008, 18:58 | |
| - rotko a écrit:
- très beau, effectivement et très bien traduit.
La traduction est celle de Marguerite Yourcenar, qui a été souvent encensée, mais quelquefois aussi critiquée pour avoir "surtraduit" Cavafis et avoir levé ses ambiguïtés, quoique en usant d'un style français admirable. Précisons que les textes sont co-traduits par elle et par Constantin Dimaras, qui est entré en conflit avec elle car il aurait souhaité une traduction plus fidèle à l'original. Il écrira même : - Citation :
- "Il existe d'autres traductions en français qui sont plus fidèles, mais qui n'ont pas la même valeur littéraire. Cela dit, cette traduction de Marguerite Yourcenar ne donne pas vraiment le climat de la poésie de Cavafy. A mes yeux, elle demeure plutôt l'oeuvre d'une grande styliste française que l'oeuvre d'un poète grec."
Apparemment, dans le travail collectif qui était le leur, c'est Yourcenar qui avait fini par avoir le dernier mot en imposant ses vues à son co-traducteur avec beaucoup d'autorité. Source : Marguerite Yourcenar en poésie, d'Achmy Halley - rotko a écrit:
- Pourrais-tu nous éclairer sur le titre : les dieux désertent Antoine. Quel Antoine ?
C'est le Marc Antoine des Romains, celui qui se liera avec Cléopâtre, leur aventure est un vrai roman, qui toutefois se finira mal (par leur suicide). - Citation :
- En 42 av JC, Antoine obtient la direction de l'Empire d'Orient. Pour mener une expédition contre les Parthes menaçants, Antoine a besoin de l'appui de l'Egypte, il convoque Cléopâtre à Tarse, en Cilicie. La reine d'Egypte invite le général romain à un fastueux banquet sur son bateau resplendissant. Antoine, impressionné par cette mise en scène, tombe, comme César, dans les filets de Cléopâtre. Après avoir passé l'hiver à Alexandrie avec son amante, Antoine doit retourner à Rome au printemps 40 av JC car Octave s'oppose maintenant à lui. Antoine épouse Octavie, la soeur d'Octave, pour sceller la réconciliation. [...]
En 35 av JC, la reine égyptienne prend peur : Octavie, la femme d'Antoine arrive en Orient pour livrer des renforts de troupes à son mari. Antoine, sans doute peu rassuré par cette arrivée, demande à son épouse légitime, débarquée à Athènes, de retourner à Rome. La nouvelle campagne d'Antoine contre les Parthes se solde par quelques victoires. Antoine, en compagnie de Cléopâtre et de ses enfants, organise son triomphe à Alexandrie (et non à Rome comme il est de coutume). A l'issue de la cérémonie, Antoine étend l'Empire de Cléopâtre et ses enfants reçoivent, de façon peu réaliste, chacun une partie de l'Empire d'Alexandre. Antoine annonce ensuite son divorce avec Octavie, la soeur d'Octave. | |
| | | Bablier pilier
Nombre de messages : 396 Age : 55 Localisation : Chiken McWrap City Date d'inscription : 09/02/2009
| Sujet: Re: Constantin Cavafis Jeu 09 Avr 2009, 13:20 | |
| Je tombe sur ce fil par hasard au milieu de mes explorations. Je connais ce poète et je l'apprécie beaucoup. Je connais un poème de lui tiré de je ne sais pas quelle oeuvre, il est traduit par Jacques Lacarrière (prix de l'académie française pour l'ensemble de son oeuvre en 1991, mort en 2005) ; mais Yourcenar l'a sans doute traduit elle aussi. Il semble que ce poème ait été écrit en 1911 à Alexandrie. (Allez sur ce lien, il y a une petite introduction au poème par Lacarrière (apparement, hein, je n'en sais pas plus)).
Ithaque
Quand tu prendras le chemin vers Ithaque Souhaite que dure le voyage, Qu'il soit plein d'aventures et plein d'enseignements. Les Lestrygons et les Cyclopes, Les fureurs de Poséidon, ne les redoute pas. Tu ne les trouveras pas sur ton trajet Si ta pensée demeure sereine, si seuls de purs Émois effleurent ton âme et ton corps. Les Lestrygons et les Cyclopes, Les violences de Poséidon, tu ne les verras pas A moins de les receler en toi-même Ou à moins que ton âme ne les dresse devant toi.
Souhaite que dure le voyage. Que nombreux soient les matins d'été où Avec quelle ferveur et quelle délectation Tu aborderas à des ports inconnus ! Arrête-toi aux comptoirs phéniciens Acquiers-y de belles marchandises Nacres, coraux, ambres et ébènes Et toutes sortes d'entêtants parfums - Le plus possible d'entêtants parfums, Visite aussi les nombreuses cités de l'Égypte Pour t'y instruire, t'y initier auprès des sages.
Et surtout n 'oublie pas Ithaque. Y parvenir est ton unique but. Mais ne presse pas ton voyage Prolonge-le le plus longtemps possible Et n'atteint l'île qu’une fois vieux, Riche de tous les gains de ton voyage Tu n ’auras plus besoin qu'Ithaque t'enrichisse. Ithaque t'a accordé le beau voyage, Sans- elle, tu ne serais jamais parti. Elle n'a rien d'autre à te donner. Et si pauvre qu’elle te paraisse Ithaque ne t'aura pas trompé. Sage et riche de tant d'acquis Tu auras compris ce que signifient les Ithaques.
Moi, je vois ce poème comme un long chemin d'initiation, un guide de visite, un chemin de vie. Je l'aime beaucoup... Je vais essayer de vous en parler plus encore un de ces jours. Et vous, qu'en pensez-vous ? | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Constantin Cavafis Jeu 09 Avr 2009, 14:45 | |
| - Maëglin a écrit:
-
Moi, je vois ce poème comme un long chemin d'initiation, un guide de visite, un chemin de vie. Je l'aime beaucoup... Je vais essayer de vous en parler plus encore un de ces jours. Et vous, qu'en pensez-vous ? je pense comme toi ! ce n'est pas le but qu'on se fixe ou les promesses qu'on en attend, mais les à côtés, le cheminement qui nous enrichit. C'est vrai dans beaucoup de domaines, comme le disent certes les voyageurs, mais aussi les curieux. D'où l'interêt de rester disponible intellectuellement et de n'être pas dupe de certitudes ou de préjugés. - Citation :
- La Tzigane savait d'avance
Nos deux vies barrées par les nuits De ce puits sortit l'Espérance L'amour lourd comme un ours privé Dansa debout quand nous voulûmes Et l'oiseau bleu perdit ses plumes Et les mendiants leurs Avé
On sait très bien que l'on se damne Mais l'espoir d'aimer en chemin Nous fait penser main dans la main À ce qu'a prédit la tzigane Apollinaire. | |
| | | Genji pilier
Nombre de messages : 205 Date d'inscription : 07/06/2009
| Sujet: Re: Constantin Cavafis Mar 08 Sep 2009, 10:52 | |
| G. Savidis a trouvé une série de poèmes inédits, qui n'ont pas été publiés comme tous les autres du vivant de Cavafy. Savidis les fit publier en 1968 sous le titre de "C.P. Cavafy, Poèmes inédits, 1882-1923" (ce qui donne au poète entre 17 et 58 ans)
Ange S. Vlachos a fait un choix de 49 parmi les 72 poèmes publiés par Savidis et les a traduits en français.
Mars 1893: Les quatre murs de ma chambre:
je sais que tout est pauvre, qu'il leur seyait d'autres ornements à mes amis, plus nobles et plus nombreux et plus grands.
Mais que veulent dire ces mots? Mes murs ont de meilleures manières; ils ne m'aiment pas pour mes cadeaux. Ils ne sont pas comme les hommes.
Et puis ils savent; pour un instant seulement ils me tiendront moi et mes choses. Mes joies et mes peines et chaque chose que j'ai ici,
passeront bien vite. Les murs solides, peu se soucient de tels cadeaux. Ils vivent longtemps et n'exigent rien de ma petite vie.
Février 1897: Impossible:
Il n'y a qu'une joie mais elle est bénie, une consolation dans la tristesse même. De cette fin, venue, combien sont absents d'elle les ramas de jours vulgaires et d'ennuis.
Un poète a dit: "Elle est aimable la musique qui ne peut résonner". Et moi je crois que la vie la plus noble est celle qui ne peut vivre.
Juin 1907: La fin d'Antoine:
Mais quand il entendit les femmes pleurer, se lamenter sur sa déchéance, (la dame avec des gestes orientaux et les esclaves dans un grec barbarisé) la fierté releva la tête dans son âme et son sang italien se révolta et tout ce qu'il admirait aveuglément jusque ici - toute sa vie alexandrine, effrenée - lui parut étranger, indifférent. Et il dit: "Que l'on ne pleure pas. Pas de ces choses Il faut le glorifier plutôt car il fut un grand dominateur conquérant de tant de biens Et si maintenant il s'écroule, il n'est pas humilié mais Romain par un Romain vaincu." | |
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| | | | Constantin Cavafis | |
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