Chaïm Soutine

Chaïm Soutine

À la Pinacothèque de Paris, du 10 octobre 2007 au 27 janvier 2008

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retour de l'école.

exposition extraordinaire des tableaux de Soutine à la pinacotheque 28 place de la Madeleine à Paris jusqu'au 2 mars.

Une grande quantité de tableaux, très variés et disposés selon les différentes périodes de l'artiste. Les panneaux de présentation sont clairs et indispensables



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Les paysages de Céret offrent une vision hallucinée et terrifiée. Ces lignes que vous voyez se soulever font penser à des surgissements telluriques.

Les maisons agglutinées en haut d'une colline semblent prêtes a basculer dans le vide car Soutine qui ne donne pas dans ses tableaux de place pour le ciel, les situe sur un plan incliné.

ailleurs ce sont des arbres gigantesques à côte de passants réduits à l'echelle des insectes. Des arbres tordus par le mistral.

Dans l'homme bleu sur la route l'humain couché sur le ventre aurait pu être aplati par un bulldozer.
Ce n'est pas exactement ce tableau, encore qu'ils soient cousins germains voir le commentaire

Comment ne pas être sensible à la douleur qu’expriment les tableaux de Soutine ? Dans la souffrance muette de l’enfant (Aubier), Alice Miller y voit l’expression de l’intensité de la souffrance de l’enfance :

Citation :

« j’étais captivée par les personnages ces curieuses formes humaines déformées et torturées. En regardant ensuite les maisons les places et les rues, je m’aperçus qu’on aurait dit qu’elles tremblaient ».

« Une question s’imposa à moi : que se passe-t-il dans la tête d’un petit enfant que l’on bat, à plat ventre sur les genoux de celui qui le frappe, la tête en bas, de sorte qu’il voit le monde à l’envers ? Et ce monde tremble à chaque coup. Je ressentis cela dans les tableaux de Chaïm Soutine »

Rappelons que Soutine fut un enfant fréquemment battu et que dans le village inculte où il passa son enfance, il était interdit par la religion juive orthodoxe de représenter, sous peine de péché, "ce qui se trouve sur terre et ce qui se trouve dans l’eau sous terre"»

Le musée de l'Orangerie propose du 3 Octobre 2012 au 21 Janvier 2013 une rétrospective autour de 22 tableaux du peintre expressionniste.

L'exposition s'appelle ''L'ordre du Chaos'' et s'organise autour de 3 genres:

- les paysages où souvent ciel et terre s'entremêlent.

Des espaces torturés sont adoucis grâce à des couleurs chaudes et flamboyantes.

- la nature morte


La chair d'animaux se comprend comme une prolongation de la chair de l'Homme, dans le dernier tableau ci-dessus, c'est très parlant.

- la figure humaine, souvent dominée par l'angoisse, voir en dessous, l'expression du visage et les mains.


Pour l'anecdote, Soutine fut très ami avec Satie.

rappel

du 3 octobre 2012 au 21 janvier 2013, exposition soutine

Une analyse de Lunettes rouges, avec des illustrations.

Emission France Culture:

le samedi de 16h à 17h
Chaïm SOUTINE (1893-1943) 0
05.01.2013 - 16:00

par Françoise Estèbe

Réalisation : Jean-Claude Loiseau




Chaïm Soutine éditions Hazan © Radio France
La vie mal connue de Soutine et l'œuvre singulière de cet artiste venu de la lointaine Lituanie ont engendré bien des légendes et des stéréotypes. Lui-même n'a pas souhaité s'expliquer sur son travail et n'a pas laissé d'écrits théoriques. A une époque où le nationalisme était exacerbé, nombre de critiques ont fustigé l'œuvre dérangeante et inclassable de Soutine. Il déclarait ne pas connaitre avec exactitude sa date de naissance: 1893 1894? Soutine naquit vraisemblablement en 1893 à Smilovitchi, un village de Lituanie. D'une fratrie de douze enfants, fils d'un modeste ravaudeur juif, Soutine vécut une enfance misérable, hantée par la violence et la peur des pogroms. Très jeune, il se voua à la peinture, transgressant en cela un interdit majeur de la Loi juive. Il n'avait d'autre issue que la fuite. Il choisira pour exil Paris, ""ville lumière et liberté". Ce seront les années difficiles et divagantes de Montparnasse qu'il partage avec Modigliani et des compatriotes. La reconnaissance de son œuvre éclatera en 1922 grâce au collectionneur Barnes. Soutine crée sans relâche: paysages paniques et titubants, portraits aux regards interloqués, corps distordus, boeufs crucifiés... Que nous dit cette œuvre au sein de laquelle on peut décrypter de nombreux signes bibliques? Porteuse d'effroi pour certains, peinture fantasque et jubilatoire pour d'autres, liturgique pour Elie Faure qui loue en elle " le lyrisme de la matière", la pulsation religieuse qui conduit à la méditation. Et Soutine, dans sa recherche désespérée de la juste représentation de son univers intérieur, détruit, lacère, broie ses toiles, "assassinant" ses tableaux avec fureur. Mais il dit aussi "ne pas vouloir se noyer dans son sang." Le rouge Soutine, le sang de l'artiste, la peinture comme un rituel vital qui clame sans concession la liberté inaliénable de l'artiste.
Archives INA



Invité(s) :
Monique Frydman, peintre
Xavier Girard, écrivain, historien d'art
Sophie Krebs, conservatrice en chef au Musée d'Art Moderne de la Ville de Paris, auteure de "L'Ecole de Paris - l'atelier cosmopolite" (Découvertes Gallirmard)
Marie-Madeleine Massé, conservatrice au Musée de l'Orangerie, auteure de " Soutine et le lyrisme de la matière " Découvertes Gallimard
Olivier Renault, libraire, auteur de "Rouge Soutine"

Thème(s) : Arts & Spectacles| Exposition| Peinture

«Chaïm Soutine. L'ordre du chaos» , musée de l'Orangerie, Paris Ier, jusqu'au 21 janvier


Aux rassurantes épures géométriques du cubisme ou du constructivisme, garants d'ordre et de permanence, Soutine oppose une révolution permanente de la forme. A l'effacement de la figure dans l'abstraction qui pouvait apaiser le regard en rompant tout lien mimétique entre le spectateur et l'oeuvre, il oppose une exhibition abyssale de la figure en explorant sa peau et sa chair sans retenue.

Et s'il semble nous en donner une image déformée, c'est qu'il perçoit simplement sa fin prochaine à l'oeuvre dans chaque instant.

l'article du Figaro.