Akutagawa - [Japon]

Akutagawa, La Magicienne, éditions philippe Picquier.ISBN 2 87730 419 1
5 nouvelles par l'auteur de "Rashomon et autres contes". Akutagawa (1982-1927) a publié une oeuvre immense : récits, pièces de theâtre, poemes etc..

"Un mari moderne" : Rien de tel qu'une estampe de Yoshitoshi pour faire naître chez deux visiteurs d'un musée "une forme de nostalgie mêlée d'un certain malaise". Ainsi l'un, romancier, raconte-t-il à l'autre, notre narrateur, l'histoire d'un sien ami, célibataire endurci, parce qu'il avait juré de ne faire qu'un mariage d'amour... or ce célibataire lui envoie un jour un faire-part car il s'est décidé à convoler ! Quelle est donc la perle rare ...?

"Un crime moderne", le 2é récit du recueil, est la confession du docteur Giichiro. Partagé entre deux sentiments, la haine de lui-même ou la pitié, il demande le jugement du lecteur.
Moi je lui pardonne tout, mais faut-il se fier à mon sens moral ?

je viens de récupérer Rashômon et autres contes. Un vrai délice, je vous en laisserai quelques extraits et impressions au cours de ma lecture.

En attendant que Queenieinlove nous fasse part de ses impressions, voici les miennes.

Quatre "contes". Je place les guillemets puisque ces petits textes admirables de précision ont, des contes traditionnels, la simplicité, les décors et les costumes anciens, mais ils sont aussi une expression très moderne de la vie intérieure des personnages.
Le narrateur est discret ; il interpelle le lecteur brièvement, de temps en temps. Il déroule l'histoire assez lentement, faisant cuire le lecteur à petit feu, et ne dévoilant jamais tout. Il se permet même des changements de perspectives abrupts, par exemple en nous parlant d'un personnage que nous avons suivi depuis quelques pages en des termes qui, de prime abord, laissent croire qu'on nous parle maintenant d'un autre personnage.

Un de ces contes, Dans le fourré, est la juxtaposition de différents témoignages et aveux de personnages liés à un évènement tragique. En très peu de mots l'on perçoit toute la difficulté de s'approcher de la vérité à partir des propos jamais neutres d'acteurs qui tentent de donner un vernis de morale à une conduite viscérale.

Rashomon
on pense au film japonais de Akira Kurosawa avec Toshirô Mifune, Machiko Kyô, Masayuki Mori, Takashi Shimura,

Citation :

Kyoto au 11ème siècle. Sous le portique d’un vieux temple en ruines, Rashômon, trois hommes s’abritent de la pluie. Les guerres et les famines font rage.

Pourtant un jeune moine et un vieux bûcheron sont plus terrifiés encore par le procès auquel ils viennent d’assister. Ils sont si troublés qu’ils vont obliger le troisième voyageur à écouter le récit de ce procès : celui d’un célèbre bandit accusé d’avoir violé une jeune femme et tué son mari, un samouraï. Le drame a eu lieu dans la forêt à l’orée de laquelle est situé le portique de Rashômon.

L’histoire est simple : Qui a tué le mari ? Le bandit Tajomaru, la femme, un bûcheron qui passait ou le mari lui-même qui se serait suicidé ? Autant d’hypothèses vraisemblables. Mais les dépositions des témoins devant le tribunal apportent à chaque fois une version différente du drame, et la vérité ne percera qu’après de nouvelles révélations surprenantes.

Donc le film Rashômon est l'adaptation du mélange de deux textes, Rashômon et Dans le fourré !

troglodyte a écrit:

Donc le film Rashômon est l'adaptation du mélange de deux textes, Rashômon et Dans le fourré !

Elle est superbe cette adaptation, mais je n'ai même pas terminé le recueil d'akutagawa que j'avais. Je vais y remédier.

(Tu vois le Troglo, je viens même répondre ici à ton appel!)