Tourguéniev (Russie)

Je n'ai pas vu de fil consacré à cet auteur dans l'index.

Citation :

Tourguéniev (9 novembre 1818 du calendrier grégorien à Orel - 3 septembre 1883 à Bougival) était un écrivain et dramaturge russe.
Sa famille est aisée mais sa mère très autoritaire. Il vit de 1838 à 1841 à Berlin avant de retourner à Saint-Pétersbourg puis de partir pour Londres et s'installer à Paris.
Dostoïevski le caricatura sous le nom de Karmazinov dans Les Possédés.
Son livre le plus célèbre est Pères et fils qui met notamment en scène des nihilistes et auxquels il oppose le héros positif.

Citation :

Pères et fils est un livre écrit en 1862. Il y est largement traité de l'émergence des milieux révolutionnaires dans la Russie de la seconde moitié du XIXème et d'une apparition croissante de la contestation face au régime en place. Le titre évoque ainsi le nouveau rapport de la jeune génération à celle de ses pères, la première étant animée d'idéaux subversifs relatifs au progrès socio-politique.
Le roman fut publié pour la première fois dans Le Messager russe en 1862. Tourgueniev y employait pour la première fois le terme créé par lui de nihilisme. Ce roman suscita des polémiques passionnées dans la Russie d'Alexandre II.

Je lis en ce moment Pères et fils. J'aime beaucoup!
J'ai aimé l'analyse de la distance entre générations, l'opposition entre un père et son fils sur la vie.
Je comprends mieux aussi l'idée de nihilisme qui restait pour moi obscure même après la lecture des Possèdés de Dostoïevski.
Je trouve cependant le style parfois trop lourd mais l'ensemble reste agréable à lire.

Cleo a écrit:

Je n'ai pas vu de fil consacré à cet auteur dans l'index.

Exact, on a seulement fait une allusion aux rapports de Tourgueniev et de Maupassant.

Citation :

Exact, on a seulement fait une allusion aux rapports de Tourgueniev et de Maupassant.

Où? J'ai regardé rapidement sur le fil de Maupassant mais sans succès.

Je n'ai lu que Premier amour, mais cette histoire m'avait bien plu, elle est d'une férocité assez incroyable...

Potins russes sur Tourguéniev

Yvan Serguéïévitch Tourguéniev.
Vécut en grande partie à l’étranger. Notamment en Allemagne et en France. Eut pour maîtresse la cantatrice Pauline Viardot. Il lui acheta le domaine des Frênes à Bougival (en Normandie, près de Paris) où il se fit construire une datcha. Il y vécut de 1875 à sa mort en1883. Un musée lui y est maintenant consacré.
Référencé par les soviétiques comme un auteur social décrivant les conditions paysannes, il possédait néanmoins des serfs comme la plupart des nobles de l’époque…
Connut Bakounine et Biélinsky, aussi Tolstoï et Dostoievski.

cleo a écrit:

Citation :

Exact, on a seulement fait une allusion aux rapports de Tourgueniev et de Maupassant.

Où? J'ai regardé rapidement sur le fil de Maupassant mais sans succès.

juste une mention, donc inutile que je recherche le fil

J'ai fini Pères et fils et j'ai beaucoup aimé.
Pour les amateurs d'histoire d'amours, Tourgueniev glisse dans son roman plusieurs triangles amoureux.....Certains passages sont mignons comme tout! Certains diront qu'ils sont peut être mièvres, moi non.
La fin est aussi superbe. Elle est très mélancolique et remplie d'amertume. L'ensemble est bien raconté.

Pour entrer dans l’hiver et s’y installer douilletement en rêvant de grands espaces sous un ciel chagrin et d’amours contrariés, il n’y a en effet rien de mieux que de lire «Premier amour» de Tourgueniev...Campé dans la campagne russe, ce roman demeure un très beau moment de lecture tant par les émotions qu'il réveille que par les descriptions de la Russie campagnarde et des mentalités de l'époque.
Un très beau roman, triste, désespérant, mais ô combien éloquent ! « À présent que les ombres du soir commencent à envelopper ma vie, que me reste-t-il de plus frais et de plus cher que le souvenir de cet orage matinal, printanier et fugace ? »

Premier Amour

Marie Kiss La Joue a écrit:

Je n'ai lu que Premier amour, mais cette histoire m'avait bien plu, elle est d'une férocité assez incroyable...

Kad a écrit:

Un très beau roman, triste, désespérant, mais ô combien éloquent ! « À présent que les ombres du soir commencent à envelopper ma vie, que me reste-t-il de plus frais et de plus cher que le souvenir de cet orage matinal, printanier et fugace ? »

Plus triste que féroce ou cruel.
Un roman que je rapproche volontiers du Petit Héros de Dostoïevski : un premier amour de jeunesse, d'adolescence dirais-je, alors que le jeune garçon par sa fraicheur et sa naïveté n'est pas encore vraiment un homme. Age où les sentiments sont entiers, purs et extraordinaires. Age où tout est blanc ou tout noir. Ce premier amour qu'on croit le seul, l'unique... mais qui sera inévitablement suivi d'autres. Tout en laissant des traces indélébiles.

Ce jeune homme s'est brûlé les ailes, mais sera capable de surmonter sa déception. Quant à la jeune femme et au père, le mal est plus grand et beaucoup plus destructeur.

Bravo pour les citations-signatures, Harelde 78 et Marie kiss la joue

Honte sur moi, je n'ai lu aucun Tourgueniev, mais ce fil me donne très envie d'en lire. Surtout Pères et Fils.
Pour la petite histoire :
A la fin du XIXème siècle régnait la rage des "grandes théories" sur l'Homme, pour la plupart fumeuses, délirantes, racistes, épigones du darwinisme compris de travers. L'une de celle-ci était la théorie du Gros Cerveau = Grande Intelligence. On avait cru constater que certaines sommités scientifiques avaient une grosse tête, avec dedans un gros cerveau probablement (lire l'article très drôle de Stephen Jay Gould "Le chapeau de Cuvier" ). L'enthousiasme ne connut plus de bornes quand on vérifia statistiquement un écart de masse en moyenne entre le cerveau des femmes (1250 g) et celui des hommes (1450 g) ! la preuve était faite, puisqu'on avait là l'explication de l'"évidente" faiblesse mentale des femmes !!
On demanda alors à toute personne illustre l'autorisation, après sa mort, d'extraire et de peser la merveille. Beaucoup acceptèrent, flattées de l'hommage. Et Tourgueniev ne refusa point, on y vient. C'est ainsi qu'on tint enfin le recordman toutes catégories arts et sciences, car le massif engin à jugeote du Russe atteignait pratiquement les 2 kg . Alors que ce pauvre minable d'Anatole France ne grappillait que 880 g ...
Bon, cette lubie issue de bien sommaires intelligences dura jusqu'à la Seconde Guerre Mondiale.
On s'avisa enfin que rien ne permettait de considérer Anatole France comme un retardé mental par rapport à Tourgueniev (entre autres absurdités). Puis l'on constata tout simplement que le cerveau est un organe qui, comme les autres, est à peu de choses près proportionnel au corps où il est ; que Tourgueniev était un colosse et Anatole France un petit homme ; et que les femmes étant en moyenne plus petites que les hommes, il fallait refaire un calcul proportionnel, qui donna évidemment égalité parfaite.
La prochaine fois je m'intéresserai à l'entrejambe de Tourgueniev et à ce qu'on y trouvait

Le journal d'un homme de trop

L'oeuvre de Tourgueniev est vaste, je ne savais pas trop par quel bout commencer jusqu'à ce que ce titre équivoque me tombe sous le nez. Journal d'un homme de trop est en effet trompeur. Il ne s'agit pas d'une oeuvre autobiographique mais d'une nouvelle d'environ 70 pages. Cet « homme de trop » n'est donc pas Tourgueniev lui-même, mais un personnage fictif, condamné à brève échéance par la maladie, et qui couche sur le papier ses dernières sensations avant de mourir.

C'est le récit d'un homme désabusé qui voudrait croire une dernière fois. En l'amour, évidemment. Et à travers cela, croire en lui. Arrivé à la trentaine, il prend conscience que sa vie est un échec sur tous les plans. Son travail n'a aucun intérêt, il est seul et vit dans une ville déprimante.

C'est aussi l'histoire d'une jeune femme qui éclot. Celle dont le narrateur s'éprend. Et à travers cette histoire, c'est l'analyse assez minutieuse du comportement féminin au regard de l'amour et des hommes. Ignorant puis fuyant les chaînes que lui tend l'amoureux transi, pour se lier corps et âme à l'homme indifférent, flamboyant et prestigieux.

C'est le jeu de l'amour habituel : perdant-perdant, pour détourner une niaiserie de langage toute contemporaine.

Hank a écrit:

Le journal d'un homme de trop

Téléchargeable à cette adresse..
Me semble intéressant.
J'y jeterai un oeil dès que j'aurai un moment.
Merci Hank !

comme tu disais dans une autre vie, c'est contagieux

Hank a écrit:

comme tu disais dans une autre vie, c'est contagieux

Premier amour

Qui ne se souvient pas de ses premiers émois ?

Vladimir est éperdument amoureux, pour la première fois. Et comme un amoureux transis à peine sorti de l’enfance, il ne voit rien, ou du moins pas tout de suite. La belle est capricieuse, séductrice, elle sait y faire avec les hommes, elle les fait tourner en bourrique, les met à ses pieds. Vladimir, est jaloux, terriblement jaloux. Il supporte assez mal de voir ses rivaux autour d’elle. Mais au fond que sait-il de son rival ?
Cette Zénaïda, est ce qu’on appellerait de nos jours une allumeuse, mais qui n’éteint pas !! J’avais envie de prendre Vladimir entre 4 yeux et le faire réagir un peu, lui dire de ne pas s’emballer. La morale sera sauve, Vladimir saura tourner la page, pour les autres la vie leur sera plus cruelle

Sans m’avoir transportée, cette nouvelle m’aura, et ce n’est déjà pas si mal, remise sur le chemin des beaux mots, et des phrases joliment tournées, et, au final fait passer un agréable moment .J’ai apprécié la belle évocation de la campagne russe, imagée subtilement.

Je viens de finir le Journal d’un homme de trop.


Un opuscule qu’on dévore en étant porté par une langue fluide et raffinée.
Une prose envoûtante pour une histoire triste, dont on espère pourtant quelques moments de répit : on ne les a pas.

Il n’y a que les Russes pour porter le tragique à ce point ! (J’ai pensé à Bounine...)

A part tout ce qu’a dit Hank, ajoutons aussi l’évocation émouvante de la Nature et le regret de devoir s’en séparer à l’heure de la mort.


« Pendant qu’il vit l’homme ne sent guère sa propre existence ; elle ne lui devient perceptible, comme le son, qu’à une certaine distance, après un certain temps écoulé. »


Ce livre est un petit bijou...

rhô Crevette tu lis beaucoup et tu donnes beaucoup de pistes....je t'en remercie

je n'ai pas trouvé Hanff à ma bouquinerie

Ah mince ! Hanff, je l'ai trouvée à 1.50 en bouquinerie il y a 1 semaine. Si j'avais su, je te l'aurais pris...

C'est gentil, mais je finirai bien par le trouver