Friedrich Dürrenmatt (Suisse)

La panne



Un petit livre étonnant, pas assez connu en France, sauf des amateurs de théâtre, car l'histoire atypique se prête à la scène.

Un commerçant en textile, tombant en panne, passe la soirée dans une auberge en compagnie d'étranges personnages, anciens juristes, l'invitant à un jeu de société de leur cru : un procès privé.

Procès privé pour rire, pour de faux, quoique le doute s'installe dès le début.

Notre commerçant déroule donc sa vie banale face aux barbons, qui ne tardent pas à lui révéler qu'il est un criminel, et un criminel de grande classe car il a...tué son ex patron, pour lui voler sa place.

En réalité, celui-ci est décédé d'un infarctus mais les vieux briscards s'échinent à démontrer qu'il est dû à une forte émotion, dont le commerçant porte la responsabilité.

Celui-ci n'ayant pas du tout cette perception de ses actes passés passe par tous les sentiments de l'honnête homme.

Est-ce une farce ? Sont-ils fous ? Ou lucides ? Devient-il un héros ou un paria ?

Le discours est ambigu, se veut révélation d'un héroïsme réel ou inventé et exhorte le lecteur à s'interroger sur le sens et l'interprétation ambivalente de nos destins.

L'humour fait grincer les dents. On est littéralement "promené" par ce matois d'écrivain.

Une expérience...



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Editeur : LGF - Livre de Poche

Friedrich Dürennmatt est suisse né à Berne en 1921. Auteur prolifique et satiriste; il a écrit des romans , des pièces de théâtre, des essais et des discours politiques. Il est aussi peintre et a dessiné notamment des caricatures. Décédé en 1990.
Merci Crevette pour cette découverte.

Mazel a écrit:

Le juge et son bourreau de Friedrich Dürrenmatt, court roman de 124 pages.

Dans un petit bourg helvétique, un policier modèle est retrouvé assassiné. Baerlach, un vieux commissaire malade, amateur de cigares, de vodka et de bonne chère, enquête sur cette mort, tout en luttant contre la sienne qui s'annonce prochaine. Son supérieur cherche à ménager la susceptibilité des notables locaux, tandis que son adjoint, petit flic un rien minable mais dévoré d'ambition, tente de jouer ses propres cartes.

Dans l'ombre, le meurtrier, genre Méphistophélès, disserte sur le bien et le mal, qu'il tient pour étant de possibilités égales... Comme dans La Panne, Le Juge et son bourreau se déploie sur fond d'intrigue policière. Mort et maladie forment un diptyque tragique où se reflète la dérisoire pantomime de la comédie humaine.

j'ai l'impression que Dürrenmatt aime autant la Suisse que thomas Bernhard, l'Autriche. Tous deux traquent la mauvaise foi et la bonne conscience eleurs compatriotes.

Rien de tel qu'un peu de vitriol pour décaper...

oh ! les suisses !!! je commence à peine à approcher leur personnalité par le truchement de mon fils qui travaille à Genève. Il n'y a pas que du faux dans leur légende !

les portraits et auto-portraits de Dürrenmatt sont sur ce lien

Exposition : Portraits et autoportraits,
Centre Dürrenmatt, Neuchâtel. Jusqu’au 16 septembre 2012