Percival Everett

Diplômé de littérature et de philosophie, Percival Everett dirige actuellement le département de la littérature à la Southern California University.
Sur les quatorze romans écrit à ce jour (dont de nombreux récompensés par des prix littéraires), seul trois ont été traduits en France.

Ces romans traitent de la question de l'identité raciale, sexuelle, dans une Amérique où les minorités sont mises au banc. Une oeuvre où l'autodérision et l'ironie côtoient le lyrisme.

Dans son roman Blessés, c'est la question de l'homosexualité qui est abordée, mais aussi les relations pères-fils et de la nature (qui rappelle par endroits les larges espaces décrits par Toni Morrison). L'auteur évite le happy-end hollywoodien et préfère s'attacher à des personnages qui montrent à voir une vision de la vie loin de tout manichéisme.

Citation :

Voilà bien des années que John Hunt, qui a maintenant atteint la quarantaine, a choisi de se détourner de la société des hommes en allant vivre dans un ranch où, aux côtés d'un oncle vieillissant, il élève des chevaux. Mais le fragile éden, édifié en intime symbiose avec les rythmes naturels du monde animal par ces deux hommes noirs dans le grand Ouest américain, vient à se fissurer: un jeune homosexuel est retrouvé dans le désert battu à mort, un fermier indien découvre deux de ses bêtes sauvagement assassinées, et l'inscription Nègre rouge en lettres de sang dans la neige... C'est dans ce contexte menaçant que John s'interroge sur ses choix de vie depuis la mort tragique de sa femme, sur la nature de ses sentiments envers les uns et les autres, sur les silences coupables qui couvrent, dans la région, les agissements d'un inquiétant groupe néo-nazi, sur la fin imminente de l'oncle Gus, frappé par la maladie, sur l'amour, enfin, qu'une jeune femme vient réveiller en lui... Privilégiant une écriture de l'action qui exalte les puissances du non-dit, l'écrivain confère à ses personnages une attachante justesse et, fidèle au chemin d'écriture qu'il s'emploie à frayer au fil de son œuvre, propose, à travers une subtile dénonciation de toutes les haines - raciale, sexuelle - qui meurtrissent l'Amérique contemporaine, une variation chargée d'enseignements sur l'humaine condition, dans toute sa bouleversante vulnérabilité

(quatrième de couverture)

Actuellement, je lis Effacement :

Citation :

Présentation de l'éditeur
Thelonious Monk Ellison, romancier noir américain que la réussite n'a cessé de fuir, se voit un jour reprocher de ne pas écrire dans un style "assez black". Révolté par l'audience phénoménale d'un roman médiocre consacré à la réalité des ghettos, il en rédige, sous pseudonyme, une parodie incisive et vengeresse qu'il soumet par défi à un éditeur. Le succès est aussi fracassant qu'immédiat. Mais ce jeu schizophrène reste sans effet sur la vie du "vrai" Monk au moment d'affronter les tragédies personnelles et les crises familiales qui bouleversent son improbable existence d'artiste... Très politiquement incorrect dans son approche de la question raciale, ce roman, où l'autodérision et l'ironie côtoient le lyrisme, est pétri d'une érudition jubilatoire, d'une redoutable connaissance du milieu littéraire, et, plus que tout, d'une intime fréquentation des passions de l'âme...

Tu diras ce que tu as pensé d'effacement ! Il m'avait bien plu...
Il manipule bien le lecteur !

je ne connais pas cet auteur et ne puis donc rien en dire, mais par contre, l'écriture des quatrièmes de couverture.... et boum balalaboum la grosse caisse :

"ce roman, où l'autodérision et l'ironie côtoient le lyrisme, est pétri d'une érudition jubilatoire, d'une redoutable connaissance du milieu littéraire, et, plus que tout, d'une intime fréquentation des passions de l'âme..."

cette réclame ne me donne pas envie du tout du tout.

Premier roman de Percival Everett, dont les éditions Actes Sud se décident enfin à traduire les oeuvres en français. J'ai lu auparavant Blessés, qui traite aussi de l'identité raciale.

Ici, le personnage principal est Thelonius Ellison dit Monk, un auteur américain noir qui n'écrit que des oeuvres jugées obscures et trop complexes pour avoir du succès.
Agacé par le succès d'un roman qualifié de véritable chef d'oeuvre de la littérature black, Not'vie à nous au gettho, il décide de rédiger un pastiche du genre qu'il intitule Ma Pataulogie (sic). Mais contrairement à ce qu'il pensait, le livre est unanimement salué par la critique comme un immense roman de littérature afro-américaine et plébiscité par le public.

Un roman vraiment fort, qui ne peut laisser indifférent. L'auteur joue avec l'ironie, les mots et les conventions. Il insère à l'interieur du premier texte (Monk et ses démélés familiaux), des idées de livres, des dialogues imaginiares entre personnages célèbres de la littérature et de l'art et bien sûr, le fameux roman black écrit sous le pseudomyme de Stagg R. Leigh.
Cela donne au final un roman vraiment original et très réflexif. La condition de l'homme noir dans la société américaine contemporaine est finement abordée : car finalement, en acceptant l'argent de l'éditeur pour Ma pataulogie, Monk rentre dans un cercle vicieux. Lui qui n'a jamais connu le succès avec ses propres oeuvres, il accède à la reconnaissance et la gloire avec un pastiche qu'il avait rédigé pour justement se moquer de ce que certains nomment la littérature afro-américaine. En voulant lutter contre ce système de castes, l'auteur est pris à son propre jeu.

Un roman captivant que j'ai lu d'une traite. Une écriture fluide et imaginative. Pour moi, Percival Everett est vraiment un grand nom de la littérature américaine.

Je viens de terminer "BLESSES" de P.Everett que je ne connaissais pas...

J'en sors vraiment enchantée : une écriture rapide et claire, des dialogues pleins d'humour, des situations (étant donné le thème )justes, des personnages bien cadrés , sans bla-bla(juste leurs réactions et leurs pensées), les inquiétantes situations de "marginaux"ou de"nocifs" selon les "rednecks" du grand Ouest qui les conduisent au meutre des homos ou du bétail des amerindiens, ou à la menace de la vie des noirs ( Ici John et son oncle) bien intégrés dans la vie de la petite cité eux qui sont défenseurs de l'écologie et des animaux sauvages ou non...
PS : john est un excellent dresseur de chevaux dans le style "chuchoteurs"... je rajoute pour les amateurs de chevaux
A LIRE!!!
actes Sud


Ca se lit comme un policier,

Je viens de commencer "Effacement", j'ai lu une centaine de pages et je peux dire que je suis enchanté pour le moment. L'histoire est assez jubilatoire. C'est assez étrange, mais l'humour (très présent) me fait souvent croire que je suis en présence d'un auteur britannique. J'ai parfoisl'impression de lire un Lodge, un Coe ou un McLiam Wilson. Je ne sais pas si je suis complètement à côté de la plaque ou pas, mais ce que je sais, c'est que je prends un sacré plaisir à lire ce bouquin.

Personne n'a lu "glyphe ? ", roman écrit avant "effacement,
mais traduit recemment ?
je n'ai pas tout compris, mais j'ai quand même ri...

Effacement est un excellent roman. Il est assez jouissif de suivre les aventures de cet écrivain talentueux qui n'a aucun succès parce qu'il est noir et n'écrit pas ce qu'on attend d'un écrivain noir jusqu'au jour ou il écrit vite fait une daube dans le style roman réaliste du ghetto sous un pseudo et alors la, c'est le triomphe...

Citation :

Westerns, romans de vengeance, romans intellos et philosophiques autant que romans typiques des grands espaces, hard-boiled, réflexions sur les relations parents-enfants : c'est ce qui définit les romans de Percival Everett

annonce Rue 89 qui fait de lui l'ecrivain d'une "Amerique ethniquement incorrecte".

« Supplice de l'eau » paru en 2007 aux USA :

Un roman où, dès le début, le narrateur avoue tout. Un narrateur, Ismaël, dont la jeune fille a été assassinée. Notre homme va se lancer dans une entreprise de vengeance. On ne sait trop comment, il identifie un homme comme le coupable, et va le séquestrer. Il fait subir à son prisonnier le « supplice de l'eau » : ligoté à une planche, celui-ci étouffe progressivement sous une toile imbibée d'eau..

Pour lui, cet individu est l'homme qui a tué sa fille. C'est l'incarnation du coupable. L'incarnation de cette « nation de fieffés connards ». Sans oublier qu'il doit en être un lui aussi « par association, du moins, si ce n'est par fatalité génétique ». ]

suite de l'article.

Dans Glyphe (2007), l'agitateur Everett s'adressait aux Français, riant de notre goût pour la littérature d'idées, de nombril, lui opposant la puissance de la narration à l'américaine. Mais il faut le reconnaître, ce Californien sait conter des histoires. Avec Blessés (2006), il joue même dans la cour d'un Cormac McCarty ou d'un Jim Harrison

son héros ?

Citation :

Prénom : « Pas Sidney », nom : « Poitier » !

Évidemment, « Pas Sidney Poitier » est noir et ressemble à l'acteur du célèbre film des années 1960, Devine qui vient dîner ? Et Percival Everett s'amuse à balader ce héros-prétexte dans une Amérique où les préjugés raciaux ont survécu à l'élection d'Obama. « Pas Sidney » devient de plus en plus noir, au fur et à mesure qu'il s'enfonce dans les territoires sudistes. Mais, et cela change tout, il est millionnaire. L'argent n'empêche pas les contrôles abusifs de la police, mais paye de bons avocats pour s'en défaire...

c'est Ouest-France qui le dit.

Montée aux enfers

240 p. Actes sud.

A Plata, Nouveau-Mexique, Ogden Walker, shérif adjoint du comté, est chargé d'enquêter sur un meurtre dont il apparaît rapidement comme le principal suspect. Problème : c'est lui qui nous raconte l'histoire. Faut-il croire sa version des faits ?

Les sautes d'humeur du ciel se reflètent dans les aberations comportemenentales d'un heros à la méteo intime caractérielle disent les inrocks qui trrouve que ce récit "bouleverse les rassurantes balises du roman de genre".