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 John Updike

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rotko
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptyJeu 08 Mai 2008, 09:16

John Updike, terroriste, au Seuil, collection cadre vert.

John Updike Terr10
clic !


Ahmad Mulloy, fils d'une Américano-Irlandaise, abandonné par son père égyptien. devient un islamiste fanatique... il tombe sous la coupe de Charlie Chehab, pretendûment marchand de meubles . Qu'est-il capable de faire ? un kamikaze par exemple ?

Thriller et/ou roman critique sur l'Amerique ? faudra voir...
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptyVen 07 Nov 2008, 18:29

John Updike, terroriste, au Seuil, traduction Michèle Hechter.

Updike fait du jeune Ahmad un caractère entier hostile aux distractions futiles et aux mœurs relâchées de ses condisciples. L’influence d’un imam yéménite l’encourage à poursuivre son itinéraire de musulman qui refuse toute concession.

Le circonstances l’amènent à assister à un rassemblement dominical catholique (pp 55 à 72) ce qui donne lieu à un véritable morceau de bravoure de Updike dans la drôlerie.

Voilà pour le protagoniste principal, Il sera le fil dramatique du récit.

En arrière-plan une Amérique traumatisée par le 11 septembre, et un vide intellectuel sidérant.

L’épouse d’ un conseiller d’orientation passe son temps à regarder en peignoir les feuilletons débiles de la télé, et la caricature ne manque pas de piquant.

Citation :
La musique souligne les moments dramatiques, les aveux,les affrontements, quand les acteurs restent à se regarder, en un gros plan sidéré, les yeux brillants de tristesse ou de colère, petites passerelles constamment jetées sur le perpétuel lacis de leurs histoires. « Franchement, le bonheur de Kendall je m’en fiche complètement…. », « tu sais sûrement que Ryan n’a jamais voulu d’enfants ; il était terrifié par la malédiction familiale… », « J’ai l’impression que ma vie m’échappe,. Je ne sais plus qui je suis ni ce que je pense.. », « je le vois dans tes yeux ; tout le monde aime les gagnants… » « Aime-moi assez pour t’éloigner de cet homme ; laisse-le à ta mère si c’est ce qu’elle veut, ils vont bien ensemble »…

à suivre.
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptyLun 10 Nov 2008, 16:25

Inutile d'en dire plus :

le récit corrosif de Updike contre la société americaine n'est pas tendre non plus pour la lâcheté et les certitudes étroites des fondamentalistes qui n'ont aucun respect, au nom de la pureté (!), pour les vies humaines.


Lire le terroriste de Updike permet de comprendre la différence entre un roman de qualité et un thriller courant.

Dans ce dernier l’intrigue, haletante, repose sur des effets, des attentes, et des coups de théâtre ; les humains sont au service de l’action. Alors que chez Updike on attend les décisions que prendra un humain, aux abois, et souvent imprévisible.

On vit avec Ahmad, l'adolescent manipulé, ces ultimes moments douloureux où il est encore incapable de faire un choix.

Il y a de l'audace de la part d'Updike à choisir comme personnage principal l'un de ceux que l'Amérique de l'après 11 septembre refuse même d'imaginer comme êtres humains.

J'ai aimé le style de Updike parlant du jeune Ahmad :

Citation :
Son âme est comme ces mouches d’hiver qui, piégées dans une pièce chauffée dans laquelle elles ne tarderaient pas à mourir, bourdonnent et se cognent à la vitre saturée de lumière extérieure.
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptyMer 28 Jan 2009, 06:05

John Updike est mort.

"Rabbit est riche" (1981) et "Rabbit en paix" (1990) lui ont acquis à deux reprises le prestigieux prix Pulitzer de littérature en 1982 et 1991.
"The Witches of Eastwick" ("Les sorcières d'Eastwick"),adapté à l'écran avec Jack Nicholson, Cher et Susan Sarandon, avait suscité des critiques des mouvements féministes, selon l'AFP.
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MessageSujet: John Updike   John Updike EmptySam 19 Déc 2009, 11:33

C'est peut-être un peu présomptueux d'ouvrir une discussion sur un auteur dont on n'a lu que 2 livres, mais John Updike mérite d'après moi son fil, faisant pour moi des meilleurs écrivains de sa génération (du moins de ceux que j'ai lu).
J'ai découvert son existence à l'époque où je lisais pour la première fois un "géant" de la littérature américaine (dont je parlerai peut-être plus tard), Salinger.
Né en 1932 en Pennsylvanie, John Updike est surtout connu pour son recueil de nouvelles Coeur de lièvre (que je n'ai pas encore lu, mais qui m'attend dans ma bibliothèque).
De lui j'ai lu les plumes du pigeon, un recueil de nouvelles également, et La ferme, petit roman d'à peine 200 pages.
Peintre intimiste, il sait nous faire aimer les choses simples, un moment, un endroit insignifiants, qui nous parlent de la mort, des non dits des relations humaines, de la civilisation rurale américaine en perdition, du "gâchis d'être à un seul endroit limité, au lieu d'être partout, n'importe quand".
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptySam 19 Déc 2009, 11:48

Petit extrait de Bien à l'abri, in Les plumes du pigeon:

La neige tomba sur le collège toute la journéé, de gros flocons humides qui ne s'entassaient pas bien. Tout en taillant des crayons, William regardait un parc de stationnement qui avait l'air du négatif d'un tableau noir: les pneus des voitures avaient tracé des courbes noires sur le blanc et partout où un autobus d'école avait reculé, il avait laissé une imposante signature en forme de deux V. La neige, bien qu'à certains moments elle tombât en épais tourbillons, ne parvenait pas tout à fait à blanchir ces marques. Il devait faire exactement zéro degré. La fenêtre était entrouverte et un panneau mobile soufflait au visage de William l'air du dehors, recouvrant de la senteur de bois de cèdre des rognures de crayon l'odeur transparente du rebord de la fenêtre mouillée. A chaque tour qu'il faisait faire au crayon, ses jointures passaient à quelques millimètres de la fenêtre et le souffle froid qu'apportait cette proximité aiguisait encore son impression d'être bien à l'abri.


Dernière édition par fulcanelli le Dim 20 Déc 2009, 17:12, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptySam 19 Déc 2009, 12:23

Rien de présomptueux dans le fait de poster sur un auteur ! c'est la raison d'existence des forums, et à ma grande honte je retrouve un fil que j'avais crée avec le terroriste, un roman qui ne meritait pas mon oubli momentané, et que je recommande.

ton extrait est aussi de saison Wink
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptySam 19 Déc 2009, 12:46

Ah, il ne neige pas chez moi (snif), par contre froid .
Le terroriste donne bien envie. Il faudrait que je lise des trucs plus récents de Updike (c'est le problème quand on se fournit chez les bouquinistes)
Tu as écris qu'il était mort?
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptySam 19 Déc 2009, 12:50

John Hoyer Updike (18 mars 1932 - 27 janvier 2009).
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptyVen 04 Juin 2010, 05:38

« Les Veuves d'Eastwick », par John Updike,
traduit de l'anglais par Claude et Jean Demanuelli,
Seuil

Citation :
Après une traversée du désert de trente années, les trois héroïnes décident d'élargir leur champ d'action. Elles visitent les Rocheuses, le Canada, la Chine. Pas de nuage toxique, sauf celui de leurs mauvaises intentions, qu'elles vaporisent autour d'elles, tel un aérosol chargé de venin.

un article dans bibliobs

ce serait la suite des sorcières d'Eastwick paru chez Folio

John Updike Up10
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Si quelqu'un connaît bien Updike, qu'il se manifeste, ce que j'ai lu de cet écrivain m'avait bien plu.
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptyVen 23 Juil 2010, 14:07

Je viens de lire son premier, "Jour de fête à l'hospice", roman d'anticipation très particulier, que la critique et lui-même considéraient apparemment comme son chef-d'oeuvre. Je l'ai trouvé assez dostoïevskien dans les préoccupations, avec ce pessimisme sur le progrès et la modernité, étonnants chez un romancier de 25 ans.

Le récit oppose le directeur de l'hospice, incarnation du prométhéisme moderne, à un de ses pensionnaires, Hook, 94 ans, croyant conservateur et nostalgique, qui a souvent le beau rôle. J'en dirai plus après digestion.
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptySam 09 Avr 2011, 05:59


John Updike, Les Larmes de mon père, Seuil, 2011.

c'est un recueil de nouvelles "parmi les plus foudroyantes et productives de sa très longue carrière" dit Fluctuat.

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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptySam 07 Jan 2012, 20:57

Terroriste

Cela n’a beau être qu’une fiction, la lecture de ce roman donne la chair de poule, et nous remet face à une réalité : nous vivons chaque jour à la merci d’une poignée d’illuminé prête au pire au nom d’une idée, d’une croyance, ou d’un idéal. Cela s’est, l’histoire récente regorge d’exemples.
C’est d’ailleurs en référence à l’un d’eux que John Updike a imaginé le Terroriste. Jeune homme jusque-là tranquille, issue de l’immigration (comme on le dit) et d’un double culture, intelligent, vivant avec sa mère, un beau jour dérape, et se radicalise…Jusqu’où ira-t-il ? Entre toutes les forces contradictoires qui s’exercent sur lui, laquelle sera la plus forte ?
Si ce roman n’est pas répertorié comme un policier -et il ne l’est pas-il est, en revanche construit comme un policier tant la fièvre monte au fur et à mesure que nous avançons dans notre lecture. Et c’est le ventre noué que je lirai le dernier chapitre.
Au-delà de la tension qui s’installe, au-delà de l’envie de savoir qui tenaille, ce sont beaucoup de questions, et de réflexions qui viendront à moi tout au long de cette lecture.
Comment en arrive-t-on là ?
Est l’absence du père qui l’a amené à ces dérives ?
Citation :
« Il pensait trouver dans cette religion une trace du père magnifique qui s’est perdu juste là où commencent ses souvenirs. »
Comment un gosse né aux Etats-Unis, élevé à l’occidentale, ayant reçu un enseignement sensé en faire un être libre, lui dispenser les outils nécessaire pour se forger son libre arbitre et sa capacité de discernement, peut en arriver à ce stade-là ?
Comment cette mère n’a-t-elle pas vu venir les choses ?
Est-ce le cadre urbain, industriel, le mélange des populations qui puisse être incriminé ?
Comment parvient-on à autant d’obscurantisme, d’idées lapidaires, de jugements hâtifs sur les autres, de dénigrements systématiques ?
Citation :
« S’amuser n’est pas important dans la vie d’un bon musulman »
Comment une religion, ici la musulmane, parvient-elle à lessiver les cerveaux, et programmer des êtres vivants à des actes pareils ?
Citation :
« Le jeune homme se sait manipulé, mais cette manipulation, il l’accepte, car elle tire de lui une force sacrée. »
Que faire pour neutraliser de telles pratiques ?
Si j’ai parlé d’une religion en particulier, la force de ce livre est d’être universel .Il pourrait être transposé à d’autres époques, n’importe où sur terre, et concerner aussi bien la religion, la politique, la philosophie, la vie scientifique.
Si Ahmad est le plus cynique des personnages, tous les personnages de ce roman sont plus ou moins désabusés, signe des temps, me direz-vous. Roman universel, ai-je dit plus haut !!
Un livre à lire donc, qui pose plus de questions qu’il n’en résout, qui fait réfléchir, douter …

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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptyJeu 09 Fév 2012, 17:59

Coeur de Lièvre / Rabbit Run

Premier volet de la trilogie de Rabbit, un américain banal de la classe-moyenne, vivant une vie rangée mais bien fade dans une banlieue résidentielle. Ancien champion de basket-ball, il se marie et afin d'entretenir cette famille qu'il a mis sur pieds, accepte un travail aliénant : celui de commercial pour une entreprise de produits de cuisine. Un jour il rentre du travail et trouve sa femme, qui est enceinte de leur 2nd enfant, avachie sur le sofa en train de regarder du stupides programmes télé. Janice est une femme complètement à côté de ses pompes, elle n'a aucune volonté, aucune personnalité, aucun charme. Elle semble souffrir de ce que Betty Friedan appelle ''le problème qui n'a pas de nom", celui de ces femmes au foyer manquant matériellement de rien, mais manquant de tout, à tous les niveaux non quantifiables de la vie. Janice s'avère être une épouse et une mère exécrable. Rabbit, las d'une énième journée de travail, se doit de récupérer leur fils chez sa belle-mère, car Janice n'était visiblement pas en mesure de s'occuper de son enfant.
Sur le chemin qui le mène à son fils, il se remémore sa propre enfance, sa jeunesse, et réalise ce qu'il est devenu. Une fois arrivé devant la maison de sa belle-famille, il n'ose entrer, préfère observer son fils de l'extérieur.
Une pulsion s'empare soudainement de lui: celle de fuir, de tout quitter; il prend sa voiture et roule sans destination en tête. Après cette courte errance, il rentre chez lui. C'est l'occasion pour Updike de railler très implicitement le mythe de Kerouac. En réalité, quand vous décidez de partir, dans 90% des cas, vous retournez toujours au bercail.
C'est ce qui arrive à Rabbit, il retourne dans sa ville, et comme un pied de nez du sort, rencontre son ancien entraîneur de basket, qui lui, mène une vie assez dissolue. Pour le lecteur, l'entraîneur apparaît comme le double de Rabbit, celui que le ''héros'' risque de devenir.

L'entraîneur lui présente sa maîtresse et une amie, Ruth, une jeune femme ouverte et désinvolte avec qui la conversation est facile. Une complicité naît rapidement entre elle et Rabbit. Elle l'invite chez elle, et il comprend qu'elle a souvent des relations tarifées avec des hommes, sans pour autant se considérer comme une prostituée. Il expérimentera alors ce qu'est que de partager l'intimité d'une femme sans l'aimer. Ce qui finalement le renvoie à son histoire avec Janice. La différence majeure est que Ruth lui fait découvrir des pratiques sexuelles qu'il n'avait jamais connues auparavant et qu'il croyait être moralement mal. (Rabbit Run nous donnerait ici ou là quelques clés sur la sexualité masculine).

Ils essaient tout deux de mener une ralation normale. Mais rien de normal n'arrivera à Rabbit. Il prend la décision de retourner auprès de sa femme sur le point d'accoucher.
Il apprendra par la suite que Ruth est enceinte de lui (il se refusait d'utiliser des préservatifs pour atteindre l'osmose parfaite qu'il avait toujours rêvée). Le voilà pris entre deux feux, tout autant consumants l'un que l'autre. Des hommes de foi se mettront sur son chemin pour l'aider à reprendre le cours d'une vie raisonnable, un pasteur le persuade de reprendre sa famille en main jusqu'à ce que Rabbit se retrouve foudroyé par le désir de coucher avec sa femme.
L'univers du protestantisme américain est décrit sous un mauvais jour. Un pasteur n'est rien d'autre, aux yeux du protagoniste, qu'un homme se faisant un maximum d'argent sur le dos de sa ''communauté" et de ses problèmes.

La fin s'avère tragique pour tout le monde. Je laisse ceux qui n'ont pas encore lu l'oeuvre découvrir le dénouement.

Un roman facile à lire qui met le projecteur sur les deux grandes valeurs d'une société US puritaine schizophrénique: le sexe et l'argent.
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptyJeu 09 Fév 2012, 19:41



le thème me rappelle un peu Mort d'un commis voyageur d'après une pièce d'Arthur Miller, adapté à l'écran par Volker Schlöndorff : c'est là !
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptyVen 10 Fév 2012, 12:43

Oui, et d'ailleurs, je trouve que les deux ont un style assez similaire, même si l'univers d'Updike est plus noir.
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptyVen 31 Aoû 2012, 11:08

J'ai terminé la pentalogie de J. Updike mettant en scène ce drôle de personnage qu'est Harry ''Rabbit'' Amstrong. J'en étais restée au premier volet, mais les vacances m'ont permis de terminer les 4 derniers volumes.

Je ne ferai pas de résumé, car, ça serait trop long et parce qu'il y'a un vrai suspens qu'il ne faut pas déflorer. Si je résume l'épisode 3, on aura compris la fin du 2 etc...

Je vais donc me contenter de relever les grands thèmes abordés:

La foi
De nombreux personnages, dont Rabbit, rencontrent une crise de foi, deviennent sceptiques, et se questionnent sur l'hypocrisie du conservatisme protestant des petites villes américaines, où tout le monde donne l'apparence d'être ''bien qu'il faut'' alors que beaucoup mènent des doubles, voire triples vies.

L'amour
Le lecteur, comme le héros, se demande d'une aventure à l'autre qui Rabbit aime vraiment, et finalement s'il est capable d'aimer. Chez Updike, l'amour est une chose terrifiante.

Le mariage
Plusieurs familles sont mises en scène, presque toutes sont pathétiques, pourtant tous continuent de croire en cette institution. Sa 1ere épouse lui demande, "le mariage est-il vraiment chose sacrée''?; "Oui'' dit-il sans hésiter. "Même un mauvais mariage?'' continue-t-elle, ''oui, même''.

Le sexe
L'oeuvre d'Updike a été assez controversée lors de sa parution, en particulier les premiers volumes, car l'écrivain établit des descriptions très détaillés, presque graphiques dirons-nous, des relations sexuelles. C'est un thème qui, outre le côté quelques fois ''vulgaire'', est abordé de façon très originale car pour le narrateur, le sexe n'est pas simplement un acte de concupiscence et en même temps, il n'est jamais associé à l'amour. Il semble davantage le connecter à un niveau à la fois physique et métaphysique, spirituel même, ce qui est très subversif puisque, comme je l'ai dit, nous avons en toile de fond une vraie critique de la pastorale évangélique.

Le sport
Rabbit est sans cesse en train de courir. Il fut athlète mais il a abandonné sa carrière pour mener une vie de famille, qu'il va pourtant complètement bousiller. Le sport joue le même rôle que l'Eglise, mais en mieux, c'est une manière d'instiller un certain sens dans sa vie et dans ses actes. C'est aussi par le jeu que la communication semble être la plus efficace.
Thème également lié à un mythe de la mascunilité et de la force virile, mise à mal tout au long des volumes.

L'amitié
Elle ne résiste pas aux échecs. Dans la perspective de Rabbit, il est difficile, voire impossible, de garder en amitié des gens en perdition. Il se retrouve lui-même souvent seul à cause de ses déboires ce qui ne le conduit pas à avoir de la compassion pour les autres ''losers'' qu'il rencontre, au contraire, son regard se veut très cynique.

Le voyeurisme et le regard
Rabbit est très voyeur. Il est curieux, et aime tout scruter, le corps des femmes surtout, mais aussi l'intérieur des gens, les décors...

La mort
Des personnages meurent, de façon tragique, dont un enfant de Rabbit. Mais ce thème apparaît surtout à travers la volonté de reprendre sa vie à zéro. Rabbit est constamment en quête d'un nouveau départ, il comprend que c'est impossible.

La route et la voiture
la voiture est souvent présentée comme un symbole de masculinité. Elle symbolise la force, la liberté, la richesse d'un homme. Elle mène cependant le héros hors des sentiers battus où il ne fait que se perdre davantage, et même s'il roule où il désire, il a toujours l'impression d'être ''pris au piège'', sentiment diffus dans chaque texte.

C'est une littérature qui plaît généralement aux hommes, pour le contenu (mise en scène d'un homme dans tout ce qu'il a de plus exceptionnel et de plus ordinaire à la fois), et pour la forme (un discours très simple, sans fioriture, et très réaliste).

J'ai apprécié dans l'ensemble, certains volumes plus que d'autres, mais j'étais curieuse de savoir comment aller terminer ce ''pauvre garçon'' - auquel on finit par s'attacher malgré tout.

De par une description minutieuse et réaliste de scènes de la vie quotidienne, je rattache le style d'Updike à la plume de Woolf ou de Joyce.
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptyVen 31 Aoû 2012, 17:38


Je n'aavis pas pense que les livres de Updike sont groupes en pentalogie col, c'est cela?

La Pentalogie de Rabbit
1960 Rabbit, Run
1971 Rabbit Redux
1981 Rabbit Is Rich
1990 Rabbit at Rest
2002 Rabbit Remembered


Dans ma jeunesse, cet ecrivain etait acccepte en Bulgarie communiste, on s'en extasiait beaucoup, on avait lu peu de choses pareilles.
A cet age, je ne sais pas, par nostalgie, peut-etre, je m'y mettrai un jour non! .
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MessageSujet: Re: John Updike   John Updike EmptyDim 02 Sep 2012, 13:49

Oui Maya, c'est bien ça.

In French:
- Coeur de lièvre
- Rabbit rattrapé
- Rabbit est riche
- Rabbit en paix
- Souvenirs de Rabbit (je ne sais pas si celui-ci était nécessaire. Savoir ce qu'est devenue la progéniture d'Harry ne me semble pas indispensable, il est quand même intéressant de noter l'écart entre l'univers du 1er volume où l'histoire se déroule dans les années 50, et le contexte du dernier volet, début des années 2000: deux mondes diamétralement opposés qui voient cependant des schémas similaires se reproduire).
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