Leonard Cohen

J'ai été surpris de ne pas trouver de sujet sur Léonard Cohen, donc en voilà un

Personnellement, c'est mon chanteur préféré, et loin au dessus de tous.

Léonard Cohen est né en 1934 à Montréal et appartient à la vague post-moderniste de la littérature canadienne. D'abord poète et prosateur, il se fait connaître par son Let us compare mythologies, puis ses The Spice-box of Earth, Flowers for Hitler, tous trois recueils de poèmes, et ensuite par ses romans : The Favorite Game et le célébrissime Beautiful Losers.

Poussé par des amis du Greenwich Village, notamment Judy Collins, Cohen se lance dans la musique et sort son premier album, Songs of Léonard Cohen, en 1967. Ensuite viendront Songs from a room, le sublime Songs of love and hate et plusieurs autres albums. Il est notamment connu pour son célèbre morceau "Hallelujah", repris par Jeff Buckley quelques années plus tard. Il est adoubé par Dylan, même si celui-ci déclare que "plus le temps passe, plus ses chansons ressemblent à des prières". On pourra lire sur sa vie et son œuvre la Vie de Léonard Cohen par Ira B. Nadel, qui a obtenu la UBCMedal for Canadian Biography pour ce livre.

Son œuvre poético-musicale aborde des thèmes chers à Cohen : amour, trahison, érotisme, religion, haine, élévation vers une spiritualité, engagement politique (notamment pour le Proche-Orient, étant lui-même issu de l'une des plus grandes familles juives de Montréal)... tout en conservant cet aspect post-moderne de ses débuts.

Il vient de remonter sur scène à 74 ans, et le DVD de son concert à Londres est tout simplement sublime. Un chroniqueur d'Europe 1 a résumé ainsi ce spectacle : "Esthétique parfaite. Moment sublime de poésie."

Mon penchant personnel me pousse vers son album le plus tourmenté et profond, Songs of love and hate.

On a parlé de lui, assez souvent, mais c'est vrai, tu as bien fait de créer le fil, et le succès est tel qu'aussitôt ton message, les fenêtres de pub se mettent en haut de GDS* à vanter leonard Cohen

on écoute le partisan ?

Prince d'Aquitaine a écrit:

Mon penchant personnel me pousse vers son album le plus tourmenté et profond, Songs of love and hate.

Ce fut aussi mon préféré pendant longtemps, mais j'en suis venu à lui préférer Songs from a room, même si je le trouve inégal et plus hétéroclite...

voici un de mes préférés et Suzanne:

Ça me fait plaisir de voir que je ne suis pas le seul à aimer celui dont les chansons sont "à s'ouvrir les veines", dixit les critiques de l'époque.

J'ai du mal à donner ma chanson préférée, même si j'adore "Hey that's no way to say goodbye", l'une des plus belles chansons d'amour; les paroles sont à tomber :



J'aime aussi beaucoup "Suzanne", reprise d'ailleurs en français par Bashung sur Bleu pétrole, et surtout "If it be your will" :



Pour Songs of love and hate, j'aime l'ensemble, tout semble magnifiquement ordonné, contrairement aux autres albums, comme le dit Furtif.

j'ai live in london mais pas possible de le copier, c'est un DVD video.

ah si je peux le graver !

Le DVD est magnifique à regarder. Je trouve Cohen très beau pour son âge, il dégage grâce et mélancolie; je ne m'intéresse pas souvent au physique des hommes mais lui est envoûtant. Sa voix y est aussi pour beaucoup...

Puisque je m'abaisse à parler de physique, je te conseille, rotko, de regarder la très belle harpiste, notamment au moment de "If it be your will".

J'attends les premiers messages pour réagir, puisque j'ai le concert en CD et DVD, ainsi que tous ses autres albums

Je n’ai vu que des extraits, mais immédiatement j’ai pensé à Bashung dans sa dernière tournée: le chapeau, la maigre silhouette voûtée, personnage raide et fatigué, mesurant ses gestes, en même temps tellement digne, imposant une aura de respect pharaonique...
J’aime beaucoup ce morceau qui a des allures de chant yiddish avec son refrain qui oscille entre joie et tristesse, et sa mélodie qu'on a l'air de connaître depuis longtemps...

[

je l'ecoute actuellement avec plaisir.
Le DVD video, qui ne passe pas sur un lecteur de CD, n'est pas gravable. Assez étonnant de voir quelqu'un chanter avec un tel chapeau. je donnerai mes impressions plus tard; après plusieurs écoutes.

Difficile d’imaginer Leonard Cohen sur une moto, et pourtant c’est bien ce qui illustre la couverture de “Poèmes et chansons”, que j’ai trouvé chez le bouquiniste du coin en même temps que “Les perdants magnifiques” dans la même collection dont l’ancienneté n’a pas augmenté sa valeur marchande (4 euros les deux bouquins, une aubaine !)
Le premier est un recueil de chansons qu’on connait (“Suzanne takes you down to her place near the river...”) auxquelles s’ajoutent quelques poèmes inédits assez forts, comme celui-ci que j’adore:

"On m’a parlé d’un homme
qui dit les mots avec tant de beauté
qu’il lui suffit de prononcer leur nom
pour que les femmes se donnent à lui.

Si je suis muet près de ton corps
quand le silence fleurit comme des tumeurs sur nos lèvres
c’est que j’entends un homme monter l’escalier
et s’éclaircir la voix derrière notre porte."

(traduction: Jacques Vassal et Jean-Dominique Brierre)

Le deuxième est un roman expérimental (titre original: “Beautiful Losers”) comme on en faisait à l’époque (1966), peut-être sous l’influence de certaines substances psychotropes, en tout cas c’est plus qu’étrange, ça rappelle un peu Allen Ginsberg ou Leroy Jones, en tout cas il y a des envolées lyriques assez hallucinantes, du genre:

"Rouge et blanc, et boutons, marguerites épanouies et herbe brûlée - du calme, vieil ami et vous tous, tas de racistes. Que ce soit notre talent de créer des légendes par la disposition des étoiles, mais que ce soit notre gloire d’oublier les légendes pour contempler la nuit vide. Que l’Eglise mondaine serve la Race Blanche par un changement de couleur. Que la Revolution mondaine serve la Race Grise par une Eglise brûlante. Que les manifestes attachent toute notre propriété. Nous sommes amoureux d’une vue panoramique d’arc-en-ciel. Supporte le changement du rouge et blanc, avec vos insignes, c’est-à-dire nous tous dans notre nuit... "(traduction: Michel Doury)





Note pour l’admin. Je poste ça ici, ne sachant pas s’il faut créer un fil Cohen dans “littérature anglo-saxone” ou “poésie”, vu que l’homme est plus connu en tant que chanteur/musicien.

Nouvel album pour fevrier 2012.

Old Ideas, comportera dix chansons qui parleront d'amour, de sexualité, du sentiment de perte et de la mort.

Il est présenté comme son opus le plus ouvertement spirituel depuis ses premiers enregistrements remontant à il y a 40 ans. Leonard Cohen, qui est âgé de 77 ans, s'était retiré du monde au milieu des années 1990 pour devenir moine bouddhiste.

le dernier album de leonard cohen

« L’album s’appelle Old Ideas. Il s’agit juste des thèmes éternels que je traite depuis toujours et qui nous concernent tous, je pense. Des interrogations ordinaires et quotidiennes, rien de plus. »

on peut l'ecouter ici, et ça vaut le coup, amha.

merci, ton Excellence !
il semble qu'il y en ait beaucoup qui n'arrivent pas à ouvrir leurs volets, ce matin

Oh! Oui, Cohen, il est vraiment bien, j'ai adoré l'album Songs of Love and Hate, surtout Dress Rehearsal Rag. Je crois que c'est ma préférée. C'est assez dûr d'écouter ce morceau sans se laisser submerger par le désespoir et la haine dirigée contre soi qu'il dégage.

Par exemple:

« I thought you were a racing man,
« ah, but you couldn't take the pace.
« That's a funeral in the mirror
« and it's stopping at your face. »

Traduction approximative (pas évident de traduire de la poésie...) :

« Je croyais que tu étais taillé pour la course,
« Ah, mais tu n'as su garder le rythme.
« C'est un cortège funéraire qui défile dans le miroir,
« Et il emprunte ton visage. »

Je dois aussi avouer que j'ai un faible pour The Partisan... bref. Un grand artiste et, de surcroît, un Montréalais.

oui, un excellent artiste et interprète.

Leonard Norman Cohen, né le 21 septembre 1934 à Montréal (Québec), est un poète, romancier et auteur-compositeur-interprète canadien. Son premier recueil de poésies paraît à Montréal en 1956 et son premier roman en 1963.

Les premières chansons de Cohen (principalement celles de Songs of Leonard Cohen, 1967) sont ancrées dans la musique folk, et chantées avec une voix grave. Dans les années 1970, ses influences se multiplient : musique pop, de cabaret, et du monde. Depuis les années 1980, Cohen chante accompagné de synthétiseurs et de choristes.

Dans tous ses travaux, Cohen reprend souvent les mêmes thèmes : l'amour-passion, la religion, la solitude, la sexualité et la complexité des relations interpersonnelles. Leonard Cohen assume sa dépression chronique depuis longtemps, et ne se l'est jamais caché, ni ne l'a jamais caché, allant jusqu'à en parler aux journalistes rassemblés à l'occasion de la conférence de presse pour parler de son album, Old Ideas[1].

La poésie et les chansons de Cohen ont influencé beaucoup d'autres auteurs-compositeurs-interprètes, et on compte à l'heure actuelle plus de 1 500 reprises de ses chansons[2]. Cohen est introduit au Panthéon de la musique canadienne en 1991, au Panthéon des Auteurs et Compositeurs canadiens en 2006, au Rock and Roll Hall of Fame en 2008. Il est un Compagnon de l'Ordre du Canada (CC) depuis 2003, la plus haute distinction civile canadienne.

L'année 2008 marque son retour sur scène.

Son œuvre poétique est récompensée par le Prix Prince des Asturies des Lettres 2011
source Wikipêdia

Ah Léonard Cohen, je l'écoute assez régulièrement ... A mon avis, il est, pour moi, l'un des plus grands poètes de ces 100 dernières années. Merci Leonard. Une source d'inspiration!

Merveilleux chanteur !

In my secret life, Famous Blue Raincoat, Dance me to the end of love, Light as the Breeze, Go no more a roving, Avalanche, Suzanne, Our Lady of Solitude...

Son roman Beautiful Losers vaut le détour aussi... j'ai créé ici un fil pour son oeuvre littéraire : https://grain-de-sel.1fr1.net/t12156-leonard-cohen

Suzanne takes you down to her place near the river
You can hear the boats go by
You can spend the night beside her
And you know that she's half crazy
But that's why you want to be there
And she feeds you tea and oranges
That come all the way from China
And just when you mean to tell her
That you have no love to give her
Then she gets you on her wavelength
And she lets the river answer
That you've always been her lover
And you want to travel with her
And you want to travel blind
And you know that she will trust you
For you've touched her perfect body with your mind.
And Jesus was a sailor
When he walked upon the water
And he spent a long time watching
From his lonely wooden tower
And when he knew for certain
Only drowning men could see him
He said "All men will be sailors then
Until the sea shall free them"
But he himself was broken
Long before the sky would open
Forsaken, almost human
He sank beneath your wisdom like a stone
And you want to travel with him
And you want to travel blind
And you think maybe you'll trust him
For he's touched your perfect body with his mind.

Now Suzanne takes your hand
And she leads you to the river
She is wearing rags and feathers
From Salvation Army counters
And the sun pours down like honey
On our lady of the harbour
And she shows you where to look
Among the garbage and the flowers
There are heroes in the seaweed
There are children in the morning
They are leaning out for love
And they will lean that way forever
While Suzanne holds the mirror
And you want to travel with her
And you want to travel blind
And you know that you can trust her
For she's touched your perfect body with her mind.

Suzanne.

Et Graeme Allwright a donné une excellente interprétation de cette même chanson, d'ailleurs :

2 belles interprétations dans le film suzanne de katell quillévéré, entendues à la radio...