Anne Sylvestre

Parce qu'elle m'a tenue compagnie longtemps et que je ne suis pas toute seule !

Je ne connais pas les récents albums (hummm ce n'est pas si drôle que ça )

Je trouve qu'avec Anne Sylvestre, lire les paroles est aussi une gourmandise.

Une de mes préférées, mais il y en a beaucoup, disons que celle-ci m'a marqué, je l'écoutais en boucle il y a quelques temps... si peu, l'association des mots autour du vent me fascinait.
L'adolescence

La femme du vent à écouter ici

Maman, le vent me fait la cour
Le vent me trousse et m'éparpille
Le vent me souffle des discours
Pardi c'est ennuyeux ma fille
Ça l'est bien plus encor Maman
Car le grand vent est mon amant

{Refrain:}
Fille folle amante du vent
Boucle ton corset
Baisse bien la tête
Méfie-toi qui aime le vent
Engendre la tempête
Engendre la tempête.

Maman le vent partout me suit
Le vent me presse et me bouscule
Il pousse mes volets la nuit
Pardi tu seras ridicule
De quoi ma fille a-t-on bien l'air
En accouchant d'un courant d'air

{Refrain}

Maman le vent m'aime si fort
Que je dois ouvrir les fenêtres
Il ne veut plus coucher dehors
Et je crois qu'un enfant va naître
Fille je m'en irai avant
D'être la grand-mère du vent

{Refrain}

Maman mon fils est né ce soir
J'en suis restée toute meurtrie
N'ai pas eu le temps de le voir
Il m'a laissé à ma folie
Et le voici parti Maman
Aux trousses de son père le vent

Mes amours ne sont que du vent
Est-ce aussi le vent que j'ai dans la tête
Puisque tu me fuis mon enfant
Je suivrai la tempête
Je suivrai la tempête.

Il me faudrait beaucoup de temps pour faire un post digne d'elle ici.
Pour beaucoup, elle est restée une chanteuse pour enfant
(oui, la petite Josette), si bien que beaucoup ignorent tout un
pan de sa discographie qui s'adresse bel et bien aux adultes.

Certaines chanson sont très drôles (les hormones Simone),
beaucoup sont poétiques (l'incontournable "Lazare et Cecile",
et "carcasse", sur la relation avec son corps),
et surtout, pas mal sont engagées ...
Dans mes préférées, "la faute à Eve", "ca ne se voit pas du tout"
(chanson plus récente, dont la video est visible sur son myspace),
et tout dernièrement, une chanson pour le mariage homo.
On retourvera aussi des chansons sur le viol,
la condition feminine, l'avortement, l'éducation, la solitude ...

Les chansons sont parfois inégales, mais elle a une belle discographie,
si bien qu'on peut tous se faire des mégas compils
avec celles qui nous touchent le plus.

Parmi les djeuns de ma génération, peu la connaissent,
quel désastre, excepté ceux qui ont eu une tante un brin féministe...

Et pour ceux qui voudraient découvrir, l'album "Olympia 86 (enregistrement public à L'Olympia)"
est celui qui m'a donné envie d'en écouter plus !

Une autre chanson sur un sujet sensible :

Citation :

Des fleurs pour Gabrielle


N'en parlez pas
N'y touchez plus
Vous avez fait assez de mal
Il ne sera jamais normal
Que par tristesse l'on se tue
Mais avoir vu tout mélanger
De grosses mains dans votre cœur
Dans votre âme des étrangers
Il y a de quoi prendre peur

Et c'était un amour peut-être
Un amour pourquoi, un amour comment
Un qu'on ne met pas aux fenêtres
Un qui ne ferait pas même un roman
En brandissant votre conscience
Vous avez jugé au nom de quel droit
Vos poids ne sont dans la balance
Pas toujours les mêmes
On ne sait pourquoi

Monsieur pognon peut bien demain
S'offrir mademoiselle Machin
Quinze ans, trois mois et quelques jours
On parlera de grand amour

N'en parlez pas
N'y touchez plus
Mais savez-vous de qui je parle ?
Il ne sera jamais normal
Qu'on tue et qu'on n'y pense plus
Mais avoir vu tout saccager
Et dans son âme et dans son corps
Mais trouver partout le danger
Il y a de quoi prendre mort
Et c'était un amour peut-être
Un amour printemps, un amour souci
Un qu'on ne met pas aux fenêtres
Un qui pouvait faire du mal à qui ?
Si j'avais su, si j'avais su
Que vous vous penchiez au bord de ce trou
D'un coup d'avion serais venue
Pour vous retenir là au bord de vous

Monsieur pognon ne mourra pas
Mam'zelle Machin, la bague au doigt
Étalera son grand amour
Avec quelques diamants autour

Et le printemps déplie ses feuilles
La liberté nous berce encore
Nous qui sommes toujours dehors
Il se pourrait bien que l'on veuille
Nous couper les ailes aussi
Je vous dédie ces quelques fleurs
J'aurais pu être comme vous
Et tomber dans le même trou
Je vous comprends si bien, ma sœur
Vous restez un de mes soucis

On n'a pas arrêté la meule
Où d'autres se feront broyer
Et vous ne serez pas la seule
Ça ne peut pas vous consoler

pour avoir l'histoire : clic !