Young at heart : moyenne d'âge 80 ans, sur le papier et dans leur corps. Dans la tête, peut-être 15. Cette chorale composée d'une vingtaine de membres se produit dans le monde, agitant les salles de fous rires, de larmes et d'émotion.
Ils s'appellent Fred (81 ans), Eileen (92 ans), Dora (83 ans) ... et acceptent les ordres et remontrances d'un chef de chœur, Bob Cilman, aux allures d'un Georges Perec, gamin de 50 ans qui tirent d'eux des accents rocks et punks qu'ils n'auraient jamais imaginé chanter un jour.
Les réalisateurs, Sally Georges et Stephen Walker ont suivi les répétitions de la chorale pendant sept semaines. Sept semaines qui permettent de rencontrer les membres, comprendre leurs aspirations et sentir cette force de vie qui les anime, malgré l'âge, les os douloureux et parfois les maladies fatales.
On rit souvent du décalage entre ce que sont ces hommes et femmes, bercés d'opéra ou de comédies musicales belle époque, qui se lancent à chanter James Brown, Sonic Youth, The Clash, Hendrix ...
Les voix sont hésitantes, le regard parfois réprobateur, les sourcils se froncent mais ils y vont, en redemandent et ne ratent une répétition que contraints par leur corps qui flanche.
Comme dans tout groupe, il y a le boute-en-train, le charmeur, l'éternelle fleur bleue, l'étourdi qui se trompera toujours au même endroit malgré 50 répétitions.
Bien sûr, nous sommes en Amérique, il y a donc parfois des effets un peu appuyés, comme les témoignages d'amitié à la suite de la mort d'un des membres, réactions filmées en gros plan pour mettre bien en valeur les larmes. Bien sûr, Dieu n'est jamais loin et le couplet bien pensant se fait entendre et parfois l'image est lourdement symbolique (la route se perdant dans une lumière blanche). Le montage et l'ordre des chansons n'est pas innocent non plus.
La fraîcheur et la spontanéité sont à chercher chez les choristes.
On se laisse prendre, emporté par l'enthousiasme de ces chanteurs, qui tirent leur force de leur volonté de faire vivre le groupe et que le plaisir de tout donner sur scène maintient en vie.
Le documentaire est entrecoupé de clips que vous pouvez voir sur le site du film