Tran Anh Hung. La ballade de l'impossible.

L'odeur de la papaye verte

Citation :

L'odeur de la papaye verte est pour moi un souvenir d'enfance des gestes maternels.

dit Tran Anh Hung de son film (1993)
Avec Tran Nu Yen Khe, Nguyen Nhu Quynh, Le Khanh.

C'est un film splendide aux décors soignés où les interieurs foisonnet de végétal et des petits animaux qui s'y cachent. Certains sont en cage, comme dans une cage plus élaborée mais aux mêmes motifs, la jeune servante ou l'epouse abandonnée par un mari qui s'adonne au jeu.

Citation :

Mui, une petite paysanne de dix ans, est placée comme servante à la ville. Très vite, elle découvre le drame d'une famille abandonnée par un père volage et assiste pendant dix ans aux efforts de la femme pour faire vivre les siens. Ce spectacle ne l'empêchera pas, une fois renvoyée, de connaître l'amour avec son nouvel employeur.

Dans ce film tout est suggéré et exprimé de manière poétique et sensuelle.

Voilà un film que j'ai longtemps voulu voir (j'avais été envoûtée par la bande-annonce), et je m'en suis fait une telle idée, avec le temps, que je ne sais pas, si j'en avais la possibilité, si je voudrais maintenant troquer la belle idée que je m'en fais contre la réalité des images.

Le goût du Thé, La saveur de la Pastèque, L'odeur de la Papaye verte... Bientôt en Belgique : L'arôme de la Frite jaune !

Là encore, il y a des mythes auxquels j'hésiterai à goûter.
^^

je vote pour la papaye ;
le DVD Arte video comprend deux films dont Cyclo : le scénario me rappelle beijing bicycle.
J'ai une grande sensibilité pour les deux roues sans moteur

rotko a écrit:

.... le DVD Arte video comprend deux films dont Cyclo : le scénario me rappelle beijing bicycle.

Je trouve le DVD sur Arte mais je ne trouve pas l'info sur Cyclo

J'ai un excellent souvenir de Beijing bicycle, c'est un très bon film.

Article intéressant sur Cinéasie

Lorsque j'ai écrit L'odeur de la papaye verte, je voulais parler du problème de la servitude qui est au coeur de la condition de la femme vietnamienne.

Cette servitude étant très liée à la tradition et à l'éducation, elle se perpétue par un recommencement continuel. Ce mécanisme m'offrait naturellement une construction narrative en boucle que je n'ai finalement pas adoptée.

C'est ainsi que, tout en cherchant à maintenir cette idée de recommencement, j'ai préféré un récit en deux mouvements, dont le premier décrit le fonctionnement de cette servitude depuis son apprentissage, Jusqu'à son acceptation totale, érigée en tradition, en passant par le moment où, vieillissante et abandonnée par l'homme, la femme continue pourtant à le servir.
A dessein, J'ai omis dans ce premier mouvement l'étape essentielle que je décris dans le second, celle, lumineuse où la femme rencontre l'amour d'un homme.

L'amour va vider la servitude de son contenu aliénant et, la transcendant, lui fera accéder à un état spirituel où elle devient sacrifice et don de soi.

Cette construction rend mieux compte de l'extrême complexité des rapports ambigus entre la servitude et l'amour."
C'est une manière de montrer à quel point l'amour libère la femme de sa servitude tout en l'y enfermant davantage.

(source ici)

je viens de mettre un mot sur cineasie qui a du intervertir des résumés de films de tran anh Hung. Mais les commentaires sont pertinents.

Le DVd dont je parle comprends deux films, Cyclo est sur le disque 1, face B alors que l'odeur est sur la face A.

le deuxième disque est de bonus et de courts métrages.

La beauté des images et la retenue des comportements, leurs symboles font que ce film est à conseiller. je ne crains pas que tu sois déçue Ekwerke. Même si la fin a des allures de romance, le premier séjour de Muy comme servante est remarquable.

Les taquineries des enfants, parfois méchante envers une jf à peine plus agée qu'eux est bien rendue, ainsi que les métaphores des comportements envers les petits animaux : une fourmi écrasée, une grenouille observée, les images sont belles en tant que telles, mais aussi signifiantes.

rotko a écrit:

je viens de mettre un mot sur cineasie qui a du intervertir des résumés de films de tran anh Hung. Mais les commentaires sont pertinents.

Tout à fait, par contre c'est un film vietnamien et non coréen ...

Utopie a écrit:

rotko a écrit:

je viens de mettre un mot sur cineasie qui a du intervertir des résumés de films de tran anh Hung. Mais les commentaires sont pertinents.

Tout à fait, par contre c'est un film vietnamien et non coréen ...

ben oui ! où ai-je la tête ?,

L'odeur de la papaie verte
J'ai un souvenir ému de ce film ,je l'ai vu pr la 1ère fois à une période (difficile) de ma vie et ce film plein de finesse et de poésie m'avait apporté de l'apaisement Je l'ai en cassette je vais le revoir pr voir comment je réagis maintenant

J'ai vu Cyclo de Tran Anh Hung, avec
Le Van Loc (Cyclo)
Tony Leung Chiu Wai (Poête)
Tran Nu Yên-Khê (Soeur)
Nhu Quynh

Citation :

Au Vietnam, à Ho Chi Minh-Ville, un jeune homme de 18 ans exerce le métier de Cyclo. Il vit avec son grand-père et ses deux sœurs dans un quartier pauvre. Un jour, on lui vole son instrument de travail, véhicule qu’il loue à sa patronne. Pour rembourser ce véhicule, il est forcé de commettre quelques sabotages. Mais très vite, il est pris dans l’engrenage du monde du crime...

Beauté et horreur ! des moments esthétiques montrent la ville dans tous ses milieux, la rue à tous les moments ; les "nocturnes" sont remarquables : lumières mouvantes ou clignotantes, mouvements de vehicules et de population...

En même temps certaines scènes sont quasi insoutenables, avec des hommes saignés comme des porcs. L'ombre maléfique de la guerre explique une cruauté devenue quotidienne.

la camera sait varier les rythmes : promenades sur les façades des immeubles ou instantanés sur la rue par la fenêtre, puis elle s'emballe et devient même lyrique dans une sorte de danse de mort.

Rien du classicisme et de l'unité de l'odeur, mais un film débridé, et chaotique, à l'image de l'évolution du Vietnam.

Cyclo deuxième long métrage de Tran Anh Hung a obtenu le Lion d'Or du meilleur long métrage au Festival de Venise en 1995.



un début bien sage, mais marqué par la misère



une image de fin qui fait allusion à Pierrot le fou ?

Il va bien falloir que j'arrive à parler des deux films que j'ai vus et adorés. Pas de panique cela ne sera pas encore pour ce soir, juste un mot pour dire que j'ai beaucoup aimé "L'odeur de la papaye verte"... il ne manque que l'odeur pour marquer ma mémoire et "A la verticale de l'été", le premier est peu bavard, l'autre plus mais je me sens imprégnée de l'atmosphère de ces deux films.

Le visuel, oui les images sont somptueuses plus encore que celles du film de Kim Ki Duk, Printemps, été, automne, hiver ... et lorsque j'avais été un petit peu mitigée sur les images de ce dernier, pourtant très belles, c'est sans doute que des films comme ceux de Tran Anh Hung sont encore plus somptueux.

Et puis il y a l'histoire qui nous est contée, dans ces deux films, l'histoire de femmes, ni graves, ni sereines... juste vivantes, magnifiquement vivantes, somptueuses aussi et la musique dans "A la verticale de l'été" somptueuse aussi.

Vous voyez bien qu'en parler me met dans un état d'extase qu'il est difficile d'étaler

Je ne sais pas pourquoi ...

Il y a des rencontres brèves mais inoubliables qui remplissent une vie, non

Vu Cyclo, un film fort, vraiment puissant, totalement différent dans les thèmes abordés que les deux autres films que j'ai vus mais on retrouve la touche sur des images esthétiques même dans l'horreur et la cruauté

Cyclo aborde la pauvreté, l'amour et les situations violentes qui en découlent, les clans, le meurtre, la prostitution.
Ce film comporte des scènes violentes mais pas uniquement, elle n'est pas gratuite pour faire de "l'effet" et la dureté vient plus de l'atmosphère, des histoires qui se créent lentement durant les deux heures, les acteurs sont excellents.
J'ai beaucoup apprécié ce film qui dénonce la pauvreté, les destins de ces hommes et femmes, mais qui montre aussi leur fierté, leur bataille, la famille. C'est vraiment un film à voir, pas si courant de faire un film sur ces thèmes sans tomber dans des travers que l'on voit trop souvent.
Il y a aussi des idées très imagées comme souvent chez ce réalisateur, douleur, violence, mais aussi douceur et amour.

Suite à mon message des mots sur Cinéasie :

Citation :

Une odeur de la papaye verte qui joue vraisemblablement pour Tran Anh Hung le rôle que la madeleine avait chez Proust. Cependant ce paysage n'est plus ce qu'il était. Et c'est avec "Cyclo" qu'en 1995, Hung retourne pour la première fois à Saïgon , aujourd'hui devenue Ho Chi Minh Ville, une ville de feu et de sang qui transpire la rudesse du travail et l'humilité de ses habitants.

Le contraste est saisissant et c'est le but avoué de ce film, que ce contraste entre une certaine douceur filmique, une caméra étourdie par les vapeurs épicées se mêlant aux essences et la violence avérée des actes qui ponctuent le film.

Citation :

" Cyclo" choque parce qu'il prend le parti de nous montrer une violence inopinée mais non incongrue bercée par l'atmosphère moite d'une ville post-war et saisie du contraste des sentiments qui l'animent. En cela certainement, le film est des plus engagés et mérite attention.

Un article intéressant sur le réalisateur, sa façon de travailler, de voir et sur les trois films ... par ici !

La ballade de l'impossible avec Rinko Kikuchi, Kenichi Matsuyama, Kiko Mizuhara, Reika Kirishima.

fidèle adaptation du best-seller de Murakami, Tran Anh Hung se lance dans la romance :



le film relate l'amour impossible de deux étudiants au cours des années 1960 et 1970. A la suite du suicide de leur ami commun, elle s'égare dans une clinique pour soigner sa dépression. Lui rencontre une jolie fille, sans oser s'engager. Pendant une heure, le film a belle allure grâce aux décors, costumes et autres coupes de cheveux sortis d'une brocante vintage. Mais la mise en scène tourne en rond. L'auteur de « L'Odeur de la papaye verte » et de « Cyclo » abuse de la musique de Jonny Greenwood (du groupe Radiohead), multiplie les travellings sur les pans de mur, les nuques dans les couloirs, les femmes sophistiquées et autres tics asiatiques post-Wong Kar-wai.

les Echos.

Appréciations diverses.

Ballade de l'impossible, le film, traque avec une langueur méthodique ces moments qui arrachent la vie au quotidien. Cette volonté de capture n'est pas toujours couronnée de succès, l'ineffable passe parfois à travers les mailles du filet qu'ont tendu Tran Anh Hung, son directeur de la photographie Marl Lee Ping-bin et le compositeur Jonny Greenwood.

Le Monde.

Je donne mon avis sur La Ballade de l'impossible avec un poil de retard :

Un film douloureux qui aborde tout à la fois les questions du deuil, de l'amour, de la folie, du sexe et du bonheur. J'ai eu l'impression d'avoir une enclume dans ma poitrine durant toute la diffusion, et au bout d'un moment, je n'ai plus pu retenir mes larmes. Mlle Madeleine, le retour ! Veillez donc à ne pas être déprimé(e) avant de le visionner. L'ambiance est très intimiste, et le réalisateur joue beaucoup avec les silences et avec les contrastes, qu'il s'agisse de contrastes sonores ou encore d'un contraste entre la pudeur de la caméra et l'impudeur de certains propos. Le personnage de Midori est particulièrement attachant ; on s'y raccroche comme à une bouée de sauvetage : face à Naoko, qui incarne le passé et, quelque part, la mort, Midori incarne la vie et l'avenir. Pour finir en un mot, c'est le genre de film que je vois une fois, mais que je vois rarement une deuxième fois, car j'en souffre d'avance.