There will be blood

l'évènement à Berlin, c'est "There will be blood" de Paul Thomas Anderson, avec Daniel Day-Lewis en magnat du pétrole.

Inspiré du roman "Pétrole!" d'Upton Sinclair, le film est une fresque épique de l'industrie pétrolière en Californie, au début du XXe siècle.



La presse vante l''interprétation exceptionnelle de Daniel Day-Lewis et des autres acteurs. La musique de Jonny Greenwood le guitariste de radiohead ajoute à l'étrange malaise d'une oeuvre "désespérante et pourtant lumineuse". 2 h 45 quand même.

Grand article dans lemonde 2 sur Daniel Day lewis, et par ricochet sur there will be blood.

Daniel Day-Lewis pourrait bien remporter à nouveau un oscar pour sa performance dans There will be blood, de Paul Thomas Anderson. L'acteur irlandais est passé maître dans le langage et la vérité du corps et dans l'art de se couler littéralement dans la peau des personnages qu'il incarne.

Extraits.

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Citation :

Pour incarner Daniel Plainview, le prospecteur qui achète, au début du xxe siècle, les droits d'exploitation des puits de pétrole d'une famille vivant au Texas, et personnage principal de son nouveau film, Day-Lewis s'est plongé dans le roman d'Upton Sinclair, Pétrole !

There Will Be Blood (éd. Gutenberg) est l'adaptation des cent cinquante premières pages de ce qui fut un best-seller lors de sa publication, en 1927. Le comédien s'est finalement plongé dans toutes les archives disponibles relatives à Edward Doheny, le nabab de l'or noir, grand artisan du boom pétrolier en Californie, et qui a servi de modèle à Upton Sinclair pour ce personnage de prospecteur.

Citation :

L'addition des scènes muettes, conjuguée à la performance extraordinaire d'un comédien qui tourne le dos aux mots, dessine l'une des visions les plus saisissantes jamais mise en scène du rêve américain : la découverte de l'or noir, la félicité qui l'accompagne, et la malédiction qui la ponctue.

L'article souligne la force de certaines scènes, quand le père et le fils communiquent par signes, ce montre le rôle du silence et raoppelle les meilleurs films muets.

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Citation :

On trouvera dans There Will Be Blood une métaphore de la grandeur tragique du capitalisme américain, actualisé pour notre époque, l'obsession de l'or noir étant couplée à une fascination pour l'évangélisme.

Hou hou ! Y’a quelqu’un dans la salle ? Pas beaucoup, semble-t-il… Dommage ! C’est un bon film…
Je l’ai vu pour ma part en DVD. Ce qui est dommageable pour la splendide photo. Des travellings intenses et secs, la brutalité des paysages, la transformation de ces plaines en paysages industriels, l’envahissement de ces régions sèches et arides par la population ouvrière (belle image de cette multitude qui descend du train dans cette gare au milieu de nulle part pour se précipiter vers la vie, le derrick et l’avenir).
Le film est intéressant aussi « ethnologiquement ». C’est un monde d’hommes. De longs plans sans parole renforcées par la présence physique des personnages (la longue séquence du début du film est muette on n’entend que les coups de pioche et les ahanements des hommes). La condition des pauvres fermiers et leur besoin de croire en un eldorado futur qui leur font céder leurs terres aux spéculateurs. Leur « acculturation » qui les fait tomber sous la coupe du premier prêcheur venu. La lutte et le courage, mais aussi la ruse et l’ambition, des pionniers, ici de l’or noir ; et comment ce pétrole est exploité (prospection, forage, transport, vie des ouvriers et dangers encourus, investissements et compétition…).
Daniel Day-Lewis incarne magistralement (Oscar du meilleur acteur 2007) Daniel Plainview, un pétrolier comme il se définit lui –même. Le self-man made cher aux américains. Il est courageux et profiteur, son ambition dévorante le pousse en avant, une revanche à prendre sur la vie. S’il peut être parfois tendre, comme avec son fils adoptif, ces failles se referment peu à peu, sa paranoïa le rattrape ; il craint ses semblables et les méprisent, il veut dominer et est prêt à tout. Un froncement de sourcil, un regard, le personnage crève l’écran.
En face de lui, une autre figure américaine : Eli Sunday, qui mise sur la puissance et la gloire de Dieu ; il s’empare des consciences par ses sermons et exorcistes, dans des « shows » qui préfigurent les télévangélistes modernes.
Entre les deux hommes, la confrontation ; Eli profiterait bien de la manne pétrolière et aimerait une part des profits de l’homme d’affaires ; mais Plainview perce vite son hypocrisie et un duel à mort s’engage entre les deux hommes.
Le film se terminera dans la maison qui concrétise les rêves de Plainview, mais où il est seul, alcoolique. Eli arrive, aux abois (les émissions de radio, les shows ne lui ont apporté ni gloire, ni argent). Une dernière séance, l’ultime face à face…Dans ce cadre grandiose, tout devient dérisoire ; rien finalement n’a été gagné ; l’ambiguité du propos trouve son aboutissement.

Je l'ai vu et j'ai beaucoup aimé ce film. La musique qui accompagnait les découvertes de pétrole, qui est l'un des héros du film, faisait vraiment froid dans le dos. Les images, les paysages et la manière de filmer les forages sont sublimes.
C'est surtout Daniel Day lewis qui marque, quel acteur, et il incarne un personnage tout autant incroyable.