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 Robert Guédiguian

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MessageSujet: Robert Guediguian   Robert Guédiguian EmptyJeu 11 Jan 2007, 12:57

Revu cette nuit (ou la précédente ? Laughing )
Mon père est ingénieur
Une parabole lumineuse qui utilise l'histoire de la nativité pour parler de l'engagement, engagement personnel, intime, engagement politique et amoureux.

Il faudra parler plus longuement de l'oeuvre de Guidiguian, sur laquelle je suis quand même partagée.

Mais si je tenais à parler de ce film aujourd'hui, c'est pour la citation d'un poème de Nazim Hikmet, que l'un des héros du film, Jean-Pierre Daroussin, lit à haute voix :
Je suis communiste,
je suis amour des pieds à la tête
amour : voir, penser, comprendre,
amour : l'enfant qui nuit
la lumière qui avance,
amour : accrocher une balançoire aux étoiles,
amour : tremper l'acier avec mille peines.
Je suis communiste,
je suis amour des pieds à la tête...
(extrait de La vie est belle mon vieux)

J'avais ouvert un fil Nazim Hikmet
Je vais y rajouter quelques liens, trouvés dans mes recherches ausujet de ce film et de ce poème.

A propos du film, lire aussi un entretien avec Guédiguian sur le web de l'Humanité.
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MessageSujet: Re: Robert Guédiguian   Robert Guédiguian EmptyMer 16 Sep 2009, 05:01

Dans « l’Armée du crime » de Robert Guédiguian, Simon Abkarian interprète le chef résistant Manouchian, le chef du groupe de résistants fusillés par les nazis.

Citation :
En 1943, Missak Manouchian (Simon Abkarian), réfugié arménien, fut chargé par la direction communiste de former un groupe armé, sous l'autorité de la Main-d'oeuvre immigrée, organisation communiste regroupant les travailleurs nés ailleurs qu'en France.

La bande rassemblée par Manouchian comptait dans ses rangs nombres de juifs originaires d'Europe de l'Est, mais aussi des Italiens antifascistes et des républicains espagnols. Dans ces rangs, Guédiguian a choisi quelques figures pour leur jeunesse, leur violence. Thomas Elek (Grégoire Leprince-Ringuet) et Marcel Rayman, un lycéen doué en chimie et un ouvrier champion de natation, deviennent des tueurs.
Parce que Guédiguian - l'affiche du film en témoigne - ne fait pas mystère des buts de guerre du groupe Manouchian. Il fallait tuer des Allemands, les plus gradés possible, à défaut le plus grand nombre possible, autant pour démoraliser l'ennemi que pour montrer aux Français que la lutte armée était possible.

Le Monde

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MessageSujet: Re: Robert Guédiguian   Robert Guédiguian EmptyMer 16 Sep 2009, 09:07

Citation :
Avec son image lisse et ses représentations schématiques, le film a un aspect Légende dorée, que Robert Guédiguian ne renie pas

le figaro

Robert Guédiguian Larmee10
clic !


Lexpress n'aime pas.(emphase)

ouest-France :

Citation :
Robert Guédiguian [fait] du réalisme humaniste, qui lui fait signer un récit d'une palpitante authenticité. Il embarque avec lui une équipe enthousiaste (Simon Abkarian, Virginie Ledoyen, Louis Leprince-Ringuet, Adrien Jolivet, Robinson Stévenin, Jean-Pierre Darroussin) qui anime une chronique engagée mais toujours abordée avec délicatesse, subtilité et finesse.
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MessageSujet: Re: Robert Guédiguian   Robert Guédiguian EmptyMer 23 Sep 2009, 23:11

J'ai vu L'armée du Crime et par rapport à une grosse attente que j'avais sur le sujet - c'est une vraie épopée moderne - je dois dire que je suis assez déçu.
Le film se laisse voir sans déplaisir, mais il y a très peu de surprises. J'avais déjà vu autrefois un documentaire sur les FTP-MOI qui faisait passer bien davantage d'émotion. POurtant, le passage par la fiction - même si Guédiguian est apparemment assez fidèle à la vérité historique - aurait dû contribuer à créer des scènes bien plus poignantes.
Si les acteurs (notamment Simon Abkarian et Ariane Ascaride) ont mis tout leur coeur dans le film, celui-ci reste très manichéen. Certes, il était difficile de ne pas l'être sur ce sujet, mais du coup, les personnages incarnent des idéaux plus que des êtres de chair et de sang. Par exemple, le personnage de Mélinée Manouchian, qui devait être une sacrée bonne femme, est un peu fade.
Seul le commissaire Pujol (interprété par Jean-Pierre Darroussin), un petit commissaire de la police française recruté chez les gestapistes et un peu dégoûté par leurs méthodes, apporte un peu de complexité.
En conclusion, il semblerait que Guédiguian ait été un peu paralysé par son sujet. Cela étant, pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire des FTP-MOI, c'est une bonne reconstitution de l'histoire de ce mouvement mythique, qui n'a jamais été reconnu à sa juste valeur.
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MessageSujet: Re: Robert Guédiguian   Robert Guédiguian EmptyJeu 24 Sep 2009, 05:10

L'armée du Crime

C'est aussi le sentiment qui ressortait de la lecture de la presse.

l'Affiche rouge de Cassenti reste un très beau film sur le sujet. Voir ici

la vraie affiche rouge des nazis :

Robert Guédiguian Affich10
clic !
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MessageSujet: Re: Robert Guédiguian   Robert Guédiguian EmptyJeu 01 Oct 2009, 21:17

Vous n'avez réclamé la gloire ni les larmes
Ni l'orgue ni la prière aux agonisants
Onze ans déjà que cela passe vite onze ans
Vous vous étiez servi simplement de vos armes
La mort n'éblouit pas les yeux des Partisans

Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes
Noirs de barbe et de nuit hirsutes menaçants
L'affiche qui semblait une tache de sang
Parce qu'à prononcer vos noms sont difficiles
Y cherchait un effet de peur sur les passants

Nul ne semblait vous voir français de préférence
Les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant
Mais à l'heure du couvre-feu des doigts errants
Avaient écrit sous vos photos MORTS POUR LA FRANCE
Et les mornes matins en étaient différents

Tout avait la couleur uniforme du givre
À la fin février pour vos derniers moments
Et c'est alors que l'un de vous dit calmement
Bonheur à tous Bonheur à ceux qui vont survivre
Je meurs sans haine en moi pour le peuple allemand

Adieu la peine et le plaisir Adieu les roses
Adieu la vie adieu la lumière et le vent
Marie-toi sois heureuse et pense à moi souvent
Toi qui vas demeurer dans la beauté des choses
Quand tout sera fini plus tard en Erivan

Un grand soleil d'hiver éclaire la colline
Que la nature est belle et que le coeur me fend
La justice viendra sur nos pas triomphants
Ma Mélinée ô mon amour mon orpheline
Et je te dis de vivre et d'avoir un enfant


Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient leur coeur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant


Strophes pour se souvenir, le magnifique poème qu'Aragon a consacré au martyre des FTP-MOI (in Le roman inachevé)
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MessageSujet: pour Seb   Robert Guédiguian EmptyDim 01 Nov 2009, 21:12

Bonjour
un grand merci pour le magnifique poème de Aragon. Il m'a émue. Sur le film ,on m'a très bien parlé. Je devrai le voir et dnner mon propre avis
merci de nouveau
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MessageSujet: Re: Robert Guédiguian   Robert Guédiguian EmptyMar 15 Nov 2011, 06:07



Les Neiges du Kilimandjaro : les personnages de Guédiguian, toujours militants solidaires.

Film de Robert Guédiguian avec Jean-Pierre Darroussin, Ariane Ascaride, Grégoire Leprince-Ringuet

Un couple de syndicalistes agressé par deux hommes masqués qui s'emparent des billets d'avion et des cartes bancaires. Le traumatisme est d'autant plus violent que l'un des "voyous" est un jeune ouvrier licencié en même temps que Michel...

Citation :
"Pour moi, l'une des choses les plus graves dans la société actuelle est qu'il n'y a plus de conscience de classe. Il n'y a plus de "classe ouvrière", il y a des "pauvres gens". Hier, on pouvait être ensemble, avec des intérêts communs.

Aujourd'hui, il y a deux peuples, l'un autochtone, salarié, syndiqué, pavillonnaire, l'autre chômeur, immigré, délinquant, banlieusard. Je veux démasquer cette imposture intellectuelle."

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MessageSujet: Re: Robert Guédiguian   Robert Guédiguian EmptyMer 16 Nov 2011, 06:03




Elles font chaud au cœur Les Neiges du Kilimanjaro de Robert Guédiguian. [...]
L'humanité de ce beau film fait monter le spectateur au sommet de l'émotion en faisant fondre son cœur de tendresse. On a affaire au très beau film d'un grand honnête homme.


l'article de 20 minutes.
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MessageSujet: Re: Robert Guédiguian   Robert Guédiguian EmptyMer 16 Nov 2011, 06:54

“La crise actuelle va provoquer une révolution intellectuelle. De ce point de vue, la période
qui s'ouvre est exaltante. Je souhaite qu'elle redonne aux gens le goût de la politique et de l'engagement.”


guediguian à Télérama
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MessageSujet: Re: Robert Guédiguian   Robert Guédiguian EmptyJeu 05 Avr 2012, 18:38

Ce soir jeudi 5/4 sur la 3 :

L'Armée du crime de Guédiguian...

SYNOPSIS

Dans Paris occupé par les allemands, l'ouvrier poète Missak Manouchian prend la tête d'un groupe de très jeunes juifs, Hongrois, Polonais, Roumains, Espagnols, Italiens, Arméniens, déterminés à combattre pour libérer la France qu'ils aiment, celle des Droits de l'Homme. Dans la clandestinité, au péril de leur vie, ils deviennent des héros. Les attentats de ces partisans étrangers vont harceler les nazis et les collaborateurs. Alors, la police française va se déchaîner, multiplier ses effectifs, utiliser filatures, dénonciations, chantages, tortures...
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MessageSujet: Re: Robert Guédiguian   Robert Guédiguian EmptyJeu 05 Avr 2012, 19:03

Bill a écrit:
L'Armée du crime de Guédiguian...
Elle me fiche toujours la chair de poule :

La dernière lettre de Missak Manouchian, écrite à Mélinée, la femme qu'il aime.

« 21 février 1944, Fresnes.

Ma chère Mélinée, ma petite orpheline bien aimée. Dans quelques heures je ne serai plus de ce monde.

On va être fusillé cet après midi à 15 heures. Cela m'arrive comme un accident dans ma vie, je n'y crois pas, mais pourtant, je sais que je ne te verrai plus jamais. Que puis-je t'écrire, tout est confus en moi et bien clair en même temps. Je m'étais engagé dans l'armée de la Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la victoire et de but. Bonheur ! À ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la liberté et de la Paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. Au moment de mourir je proclame que je n'ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit. Chacun aura ce qu'il méritera comme châtiment et comme récompense. Le peuple Allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur ! À tous !

J'ai un regret profond de ne t'avoir pas rendu heureuse. J'aurais bien voulu avoir un enfant de toi comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier après la guerre sans faute et avoir un enfant pour mon honneur et pour accomplir ma dernière volonté. Marie-toi avec quelqu'un qui puisse te rendre heureuse. Tous mes biens et toutes mes affaires, je les lègue à toi et à ta sœur et pour mes neveux. Après la guerre, tu pourras faire valoir ton droit de pension de guerre en temps que ma femme, car je meurs en soldat régulier de l'Armée française de la Libération. Avec l'aide des amis qui voudront bien m'honorer, tu feras éditer mes poèmes et mes écris qui valent d'être lus. Tu apporteras mes souvenirs, si possible, à mes parents en Arménie. Je mourrai avec mes 23 camarades tout à l'heure avec le courage et la sérénité d'un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n'ai fais mal à personne et si je l'ai fais, je l'ai fais sans haine.

Aujourd'hui il y a du soleil. C'est en regardant le soleil et la belle nature que j'ai tant aimé que je dirai Adieu ! À la vie et à vous tous, ma bien chère femme et mes bien chers amis. Je pardonne à tous ceux qui m'ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal, sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus. Je t'embrasse bien bien fort ainsi que ta sœur et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près, je vous serre tous sur mon cœur. Adieu. Ton ami, ton camarade, ton mari Manouchian Michel (djanigt).

P.S. J'ai quinze mille francs dans la valise de la rue de Plaisance. Si tu peux les prendre, rends mes dettes et donne le reste à Armène. M.M. »

Quelqu'un sait-il ce que veut dire "djanigt" ?
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MessageSujet: Re: Robert Guédiguian   Robert Guédiguian EmptyJeu 05 Avr 2012, 20:24

Luca a écrit:

Quelqu'un sait-il ce que veut dire "djanigt" ?

j'ai parcouru le net, ce serait un prénom arménien, sans plus, je ne sais si c'est juste...
Ce film m'amène la réflexion suivante : Le groupe Manouchian était constitué d'étrangers, ils ont résisté pour notre pays. Des milliers d'hommes sont venus de l'étranger pour aider les français à se libérer. De nos jours ont attise la haine de l'étranger, c'est une honte au vue du passé, sans plus...
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MessageSujet: guediguian   Robert Guédiguian EmptyVen 06 Avr 2012, 07:23

comme toi Lucas, j'ai regardé le film sur Fr3.J'ai aimé.Oui, la lettre donne la chair de poule.
Très belle oeuvre, belle réalisation
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MessageSujet: Re: Robert Guédiguian   Robert Guédiguian EmptyVen 06 Avr 2012, 09:31

je ne l'ai pas vu, mais sur le même thème, j'ai vu l'affiche rouge de Cassenti. J'en ai retenu, de toute cette affaire, qu'il y avait eu sans doute trahison, et manipulation.

Ce qui rend l'histoire encore plus dramatique.

Disons-le franchement, j'ai cru comprendre que la resistance communiste avait trahi les siens. Mais je n'ai aucune lueur sur l'affaire sinon qu'on y revient toujours parce qu'elle est très dérangeante.
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MessageSujet: Re: Robert Guédiguian   Robert Guédiguian EmptyVen 06 Avr 2012, 09:44

oui l'affiche rouge c'est le m^me thème , d'ailleurs le présentateur en parle avant la diffusion du film.
Oui, il y a eu trahison et c'est une jeune fille..
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MessageSujet: Re: Robert Guédiguian   Robert Guédiguian EmptyVen 06 Avr 2012, 10:03

Seb a écrit:
Si les acteurs (notamment Simon Abkarian et Ariane Ascaride) ont mis tout leur coeur dans le film, celui-ci reste très manichéen. Certes, il était difficile de ne pas l'être sur ce sujet, mais du coup, les personnages incarnent des idéaux plus que des êtres de chair et de sang. Par exemple, le personnage de Mélinée Manouchian, qui devait être une sacrée bonne femme, est un peu fade.
À part pour Mélinée, je ne suis pas d'accord en ce qui concerne les personnages du film. Tous différents, tous obéissant à des motivations différentes : des foncièrement politiques, des jeunes chiens fous, des qui n'envisagent même pas avoir le choix de ne rien faire... et les autres... Guédiguian construit une humanité toute entière. Face à n'importe quelle tragédie, chaque époque terrible, on retrouvera la même humanité. Un microcosme qui figure tout macrocosme. L'Affiche Rouge.

Et puis... il y a cette scène. LA scène. Rien que pour ce moment insoutenable, ce film ne peut pas se rater. Missak Manouchian, le poète. Poète d'abord. Manouchian qui refuse de porter une arme et de donner la mort. Pourtant.. il finit pas envoyer une grenade sur une patrouille allemande. Puis il revient sur ses pas. Il voit - regarde - ce qu'il a fait, le terrible résultat. Parce que ces allemands, avant d'être ses ennemis, étaient des hommes. Tout cela sur la musique de Bach, s'il vous plaît : Matthaus Passion - 39. Aria A - Erbarme dich
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MessageSujet: Re: Robert Guédiguian   Robert Guédiguian EmptyVen 06 Avr 2012, 12:06

rotko a écrit:

Disons-le franchement, j'ai cru comprendre que la resistance communiste avait trahi les siens. Mais je n'ai aucune lueur sur l'affaire sinon qu'on y revient toujours parce qu'elle est très dérangeante.

c'est ce qui est suggéré en effet, d'ailleurs dans les locaux de Police avant l'arrestation du groupe celui qui parle sous la torture est le chef communiste (je ne me souviens plus du nom malheureusement..)...
Ceci m'amène à un parallèle avec la guerre d'espagne où les anarchistes auraient été abandonnés par les communistes également....
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MessageSujet: Re: Robert Guédiguian   Robert Guédiguian EmptyVen 06 Avr 2012, 12:53

Les films de Guédiguian :

1980 : Dernier Été
1985 : Rouge Midi
1985 : Ki lo sa ?
1989 : Dieu vomit les tièdes
1993 : L'argent fait le bonheur
1995 : À la vie, à la mort !
1997 : Marius et Jeannette
1998 : À la place du cœur
2000 : À l'attaque !
2000 : La ville est tranquille
2002 : Marie-Jo et ses deux amours
2004 : Mon père est ingénieur
2005 : Le Promeneur du Champ-de-Mars
2006 : Le Voyage en Arménie
2008 : Lady Jane
2009 : L'Armée du crime
2011 : Les Neiges du Kilimandjaro

J'ai une tendresse pour Marius et Jeannette d'ailleurs douze ans plus tard on retrouve ses acteurs dans l'Armée du Crime, dont Gérard Meylan qui l'a suivi depuis son premier film...
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MessageSujet: Re: Robert Guédiguian   Robert Guédiguian EmptyVen 06 Avr 2012, 21:02

Le thème du film de Guédiguian "les neiges du kilimandjaro" a pour origine le poème de Victor Hugo : "les pauvres gens", je vais tâcher de le copier sur ce post, sinon sur deux posts car il est tres long :
Les pauvres gens

Il est nuit. La cabane est pauvre, mais bien close.
Le logis est plein d'ombre et l'on sent quelque chose
Qui rayonne à travers ce crépuscule obscur.
Des filets de pêcheur sont accrochés au mur.
Au fond, dans l'encoignure où quelque humble vaisselle
Aux planches d'un bahut vaguement étincelle,
On distingue un grand lit aux longs rideaux tombants.
Tout près, un matelas s'étend sur de vieux bancs,
Et cinq petits enfants, nid d'âmes, y sommeillent
La haute cheminée où quelques flammes veillent
Rougit le plafond sombre, et, le front sur le lit,
Une femme à genoux prie, et songe, et pâlit.
C'est la mère. Elle est seule. Et dehors, blanc d'écume,
Au ciel, aux vents, aux rocs, à la nuit, à la brume,
Le sinistre océan jette son noir sanglot.

II

L'homme est en mer. Depuis l'enfance matelot,
Il livre au hasard sombre une rude bataille.
Pluie ou bourrasque, il faut qu'il sorte, il faut qu'il aille,
Car les petits enfants ont faim. Il part le soir
Quand l'eau profonde monte aux marches du musoir.
Il gouverne à lui seul sa barque à quatre voiles.
La femme est au logis, cousant les vieilles toiles,
Remmaillant les filets, préparant l'hameçon,
Surveillant l'âtre où bout la soupe de poisson,
Puis priant Dieu sitôt que les cinq enfants dorment.
Lui, seul, battu des flots qui toujours se reforment,
l s'en va dans l'abîme et s'en va dans la nuit.
Dur labeur ! tout est noir, tout est froid ; rien ne luit.
Dans les brisants, parmi les lames en démence,
L'endroit bon à la pêche, et, sur la mer immense,
Le lieu mobile, obscur, capricieux, changeant,
Où se plaît le poisson aux nageoires d'argent,
Ce n'est qu'un point ; c'est grand deux fois comme la chambre.
Or, la nuit, dans l'ondée et la brume, en décembre,
Pour rencontrer ce point sur le désert mouvant,
Comme il faut calculer la marée et le vent !
Comme il faut combiner sûrement les manoeuvres !
Les flots le long du bord glissent, vertes couleuvres ;
Le gouffre roule et tord ses plis démesurés,
Et fait râler d'horreur les agrès effarés.
Lui, songe à sa Jeannie au sein des mers glacées,
Et Jeannie en pleurant l'appelle ; et leurs pensées
Se croisent dans la nuit, divins oiseaux du coeur.

III

Elle prie, et la mauve au cri rauque et moqueur
L'importune, et, parmi les écueils en décombres,
L'océan l'épouvante, et toutes sortes d'ombres
Passent dans son esprit : la mer, les matelots
Emportés à travers la colère des flots ;
Et dans sa gaine, ainsi que le sang dans l'artère,
La froide horloge bat, jetant dans le mystère,
Goutte à goutte, le temps, saisons, printemps, hivers ;
Et chaque battement, dans l'énorme univers,
Ouvre aux âmes, essaims d'autours et de colombes,
D'un côté les berceaux et de l'autre les tombes.

Elle songe, elle rêve. - Et tant de pauvreté !
Ses petits vont pieds nus l'hiver comme l'été.
Pas de pain de froment. On mange du pain d'orge.
- Ô Dieu ! le vent rugit comme un soufflet de forge,
La côte fait le bruit d'une enclume, on croit voir
Les constellations fuir dans l'ouragan noir
Comme les tourbillons d'étincelles de l'âtre.
C'est l'heure où, gai danseur, minuit rit et folâtre
Sous le loup de satin qu'illuminent ses yeux,
Et c'est l'heure où minuit, brigand mystérieux,
Voilé d'ombre et de pluie et le front dans la bise,
Prend un pauvre marin frissonnant, et le brise
Aux rochers monstrueux apparus brusquement.
Horreur ! l'homme, dont l'onde éteint le hurlement,
Sent fondre et s'enfoncer le bâtiment qui plonge ;
Il sent s'ouvrir sous lui l'ombre et l'abîme, et songe
Au vieil anneau de fer du quai plein de soleil !

Ces mornes visions troublent son coeur, pareil
A la nuit. Elle tremble et pleure.

IV
Ô pauvres femmes
De pêcheurs ! c'est affreux de se dire : - Mes âmes,
Père, amant, frère, fils, tout ce que j'ai de cher,
C'est là, dans ce chaos ! mon coeur, mon sang, ma chair ! -
Ciel ! être en proie aux flots, c'est être en proie aux bêtes.
Oh ! songer que l'eau joue avec toutes ces têtes,
Depuis le mousse enfant jusqu'au mari patron,
Et que le vent hagard, soufflant dans son clairon,
Dénoue au-dessus d'eux sa longue et folle tresse,
Et que peut-être ils sont à cette heure en détresse,
Et qu'on ne sait jamais au juste ce qu'ils font,
Et que, pour tenir tête à cette mer sans fond,
A tous ces gouffres d'ombre où ne luit nulle étoile,
Es n'ont qu'un bout de planche avec un bout de toile !
Souci lugubre ! on court à travers les galets,
Le flot monte, on lui parle, on crie : Oh ! rends-nous-les !
Mais, hélas ! que veut-on que dise à la pensée
Toujours sombre, la mer toujours bouleversée !

Jeannie est bien plus triste encor. Son homme est seul !
Seul dans cette âpre nuit ! seul sous ce noir linceul !
Pas d'aide. Ses enfants sont trop petits. - Ô mère !
Tu dis : "S'ils étaient grands ! - leur père est seul !" Chimère !
Plus tard, quand ils seront près du père et partis,
Tu diras en pleurant : "Oh! s'ils étaient petits !"



Dernière édition par Bill le Ven 06 Avr 2012, 21:04, édité 1 fois
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Robert Guédiguian Empty
MessageSujet: Re: Robert Guédiguian   Robert Guédiguian EmptyVen 06 Avr 2012, 21:04

V

Elle prend sa lanterne et sa cape. - C'est l'heure
D'aller voir s'il revient, si la mer est meilleure,
S'il fait jour, si la flamme est au mât du signal.
Allons ! - Et la voilà qui part. L'air matinal
Ne souffle pas encor. Rien. Pas de ligne blanche
Dans l'espace où le flot des ténèbres s'épanche.
Il pleut. Rien n'est plus noir que la pluie au matin ;
On dirait que le jour tremble et doute, incertain,
Et qu'ainsi que l'enfant, l'aube pleure de naître.
Elle va. L'on ne voit luire aucune fenêtre.

Tout à coup, a ses yeux qui cherchent le chemin,
Avec je ne sais quoi de lugubre et d'humain
Une sombre masure apparaît, décrépite ;
Ni lumière, ni feu ; la porte au vent palpite ;
Sur les murs vermoulus branle un toit hasardeux ;
La bise sur ce toit tord des chaumes hideux,
Jaunes, sales, pareils aux grosses eaux d'un fleuve.

"Tiens ! je ne pensais plus à cette pauvre veuve,
Dit-elle ; mon mari, l'autre jour, la trouva
Malade et seule ; il faut voit comment elle va."

Elle frappe à la porte, elle écoute ; personne
Ne répond. Et Jeannie au vent de mer frissonne.
"Malade ! Et ses enfants ! comme c'est mal nourri !
Elle n'en a que deux, mais elle est sans mari."
Puis, elle frappe encore. "Hé ! voisine !" Elle appelle.
Et la maison se tait toujours. "Ah ! Dieu ! dit-elle,
Comme elle dort, qu'il faut l'appeler si longtemps!"
La porte, cette fois, comme si, par instants,
Les objets étaient pris d'une pitié suprême,
Morne, tourna dans l'ombre et s'ouvrit d'elle-même.

VI

Elle entra. Sa lanterne éclaira le dedans
Du noir logis muet au bord des flots grondants.
L'eau tombait du plafond comme des trous d'un crible.

Au fond était couchée une forme terrible ;
Une femme immobile et renversée, ayant
Les pieds nus, le regard obscur, l'air effrayant ;
Un cadavre ; - autrefois, mère joyeuse et forte ; -
Le spectre échevelé de la misère morte ;
Ce qui reste du pauvre après un long combat.
Elle laissait, parmi la paille du grabat,
Son bras livide et froid et sa main déjà verte
Pendre, et l'horreur sortait de cette bouche ouverte
D'où l'âme en s'enfuyant, sinistre, avait jeté
Ce grand cri de la mort qu'entend l'éternité !

Près du lit où gisait la mère de famille,
Deux tout petits enfants, le garçon et la fille,
Dans le même berceau souriaient endormis.

La mère, se sentant mourir, leur avait mis
Sa mante sur les pieds et sur le corps sa robe,
Afin que, dans cette ombre où la mort nous dérobe,
Ils ne sentissent pas la tiédeur qui décroît,
Et pour qu'ils eussent chaud pendant qu'elle aurait froid.

VII

Comme ils dorment tous deux dans le berceau qui tremble !
Leur haleine est paisible et leur front calme. Il semble
Que rien n'éveillerait ces orphelins dormant,
Pas même le clairon du dernier jugement ;
Car, étant innocents, ils n'ont pas peur du juge.

Et la pluie au dehors gronde comme un déluge.
Du vieux toit crevassé, d'où la rafale sort,
Une goutte parfois tombe sur ce front mort,
Glisse sur cette joue et devient une larme.
La vague sonne ainsi qu'une cloche d'alarme.
La morte écoute l'ombre avec stupidité.
Car le corps, quand l'esprit radieux l'a quitté,
A l'air de chercher l'âme et de rappeler l'ange ;
Il semble qu'on entend ce dialogue étrange
Entre la bouche pâle et l'oeil triste et hagard :
- Qu'as-tu fait de ton souffle ? - Et toi, de ton regard ?

Hélas! aimez, vivez, cueillez les primevères,
Dansez, riez, brûlez vos coeurs, videz vos verres.
Comme au sombre océan arrive tout ruisseau,
Le sort donne pour but au festin, au berceau,
Aux mères adorant l'enfance épanouie,
Aux baisers de la chair dont l'âme est éblouie,
Aux chansons, au sourire, à l'amour frais et beau,
Le refroidissement lugubre du tombeau !

VIII

Qu'est-ce donc que Jeannie a fait chez cette morte ?
Sous sa cape aux longs plis qu'est-ce donc qu'elle emporte ?
Qu'est-ce donc que Jeannie emporte en s'en allant ?
Pourquoi son coeur bat-il ? Pourquoi son pas tremblant
Se hâte-t-il ainsi ? D'où vient qu'en la ruelle
Elle court, sans oser regarder derrière elle ?
Qu'est-ce donc qu'elle cache avec un air troublé
Dans l'ombre, sur son lit ? Qu'a-t-elle donc volé ?

IX

Quand elle fut rentrée au logis, la falaise
Blanchissait; près du lit elle prit une chaise
Et s'assit toute pâle ; on eût dit qu'elle avait
Un remords, et son front tomba sur le chevet,
Et, par instants, à mots entrecoupés, sa bouche
Parlait pendant qu'au loin grondait la mer farouche.

"Mon pauvre homme ! ah ! mon Dieu ! que va-t-il dire ? Il a
Déjà tant de souci ! Qu'est-ce que j'ai fait là ?
Cinq enfants sur les bras ! ce père qui travaille !
Il n'avait pas assez de peine ; il faut que j'aille
Lui donner celle-là de plus. - C'est lui ? - Non. Rien.
- J'ai mal fait. - S'il me bat, je dirai : Tu fais bien.
- Est-ce lui ? - Non. - Tant mieux. - La porte bouge comme
Si l'on entrait. - Mais non. - Voilà-t-il pas, pauvre homme,
Que j'ai peur de le voir rentrer, moi, maintenant !"
Puis elle demeura pensive et frissonnant,
S'enfonçant par degrés dans son angoisse intime,
Perdue en son souci comme dans un abîme,
N'entendant même plus les bruits extérieurs,
Les cormorans qui vont comme de noirs crieurs,
Et l'onde et la marée et le vent en colère.

La porte tout à coup s'ouvrit, bruyante et claire,
Et fit dans la cabane entrer un rayon blanc ;
Et le pêcheur, traînant son filet ruisselant,
Joyeux, parut au seuil, et dit : C'est la marine !

X

"C'est toi !" cria Jeannie, et, contre sa poitrine,
Elle prit son mari comme on prend un amant,
Et lui baisa sa veste avec emportement
Tandis que le marin disait : "Me voici, femme !"
Et montrait sur son front qu'éclairait l'âtre en flamme
Son coeur bon et content que Jeannie éclairait,
"Je suis volé, dit-il ; la mer c'est la forêt.
- Quel temps a-t-il fait ? - Dur. - Et la pêche ? - Mauvaise.
Mais, vois-tu, je t 1 embrasse, et me voilà bien aise.
Je n'ai rien pris du tout. J'ai troué mon filet.
Le diable était caché dans le vent qui soufflait.
Quelle nuit ! Un moment, dans tout ce tintamarre,
J'ai cru que le bateau se couchait, et l'amarre
A cassé. Qu'as-tu fait, toi, pendant ce temps-là ?"
Jeannie eut un frisson dans l'ombre et se troubla.
"Moi ? dit-elle. Ah ! mon Dieu ! rien, comme à l'ordinaire,
J'ai cousu. J'écoutais la mer comme un tonnerre,
J'avais peur. - Oui, l'hiver est dur, mais c'est égal."
Alors, tremblante ainsi que ceux qui font le mal,
Elle dit : "A propos, notre voisine est morte.
C'est hier qu'elle a dû mourir, enfin, n'importe,
Dans la soirée, après que vous fûtes partis.
Elle laisse ses deux enfants, qui sont petits.
L'un s'appelle Guillaume et l'autre Madeleine ;
L'un qui ne marche pas, l'autre qui parle à peine.
La pauvre bonne femme était dans le besoin."

L'homme prit un air grave, et, jetant dans un coin
Son bonnet de forçat mouillé par la tempête :
"Diable ! diable ! dit-il, en se grattant la tête,
Nous avions cinq enfants, cela va faire sept.
Déjà, dans la saison mauvaise, on se passait
De souper quelquefois. Comment allons-nous faire ?
Bah ! tant pis ! ce n'est pas ma faute, C'est l'affaire
Du bon Dieu. Ce sont là des accidents profonds.
Pourquoi donc a-t-il pris leur mère à ces chiffons ?
C'est gros comme le poing. Ces choses-là sont rudes.
Il faut pour les comprendre avoir fait ses études.
Si petits ! on ne peut leur dire : Travaillez.
Femme, va les chercher. S'ils se sont réveillés,
Ils doivent avoir peur tout seuls avec la morte.
C'est la mère, vois-tu, qui frappe à notre porte ;
Ouvrons aux deux enfants. Nous les mêlerons tous,
Cela nous grimpera le soir sur les genoux.
Ils vivront, ils seront frère et soeur des cinq autres.
Quand il verra qu'il faut nourrir avec les nôtres
Cette petite fille et ce petit garçon,
Le bon Dieu nous fera prendre plus de poisson.
Moi, je boirai de l'eau, je ferai double tâche,
C'est dit. Va les chercher. Mais qu'as-tu ? Ça te fâche ?
D'ordinaire, tu cours plus vite que cela.

- Tiens, dit-elle en ouvrant les rideaux, lès voilà!"
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MessageSujet: Re: Robert Guédiguian   Robert Guédiguian EmptyVen 06 Avr 2012, 21:18

Le film de Guédiguian "les neiges du kilimandjaro" est comme une fable moderne dont la moralité serait :"rien n'est jamais acquis, tout peut être remis en cause à tout instant, seul l'altruisme pourra sauver les gens". En fait le film commence par une action jugée héroïque par l'épouse de Michel (Ariane Ascaride) et ses amis. Michel representant syndical aurait pu se tenir à l'écart des licenciements, au contraire de cela il donne son nom pour le tirage au sort des licenciés et est désigné parmi vingt personnes. En fait on comprendra qu'il ne risquait pas énormément, étant proche de la retraite, avec les indemnités il n'y avait pas péril. D'autant plus qu'après une vie de labeur il était propriétaire de sa maison, et que des petits labeurs de ci de là mettaient du beurre dans les épinards. C'est le braquage dont il fut victime, chez lui, avec son épouse, son beau-frère et sa belle soeur qui fit tout basculer. Provoquant une remise en cause profonde de ses convictions et de celles de son entourage.
Ce film bénéficie comme les autres de cette atmosphère chère à Guédiguian, les rapports entre les personnages, les sentiments, le cadre de l'estaque de Marseille où est tourné le film, tout concoure à en faire un beau film.


Dernière édition par Bill le Sam 07 Avr 2012, 17:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Robert Guédiguian   Robert Guédiguian EmptySam 07 Avr 2012, 17:27

Luca a écrit:




Quelqu'un sait-il ce que veut dire "djanigt" ?
D'après un copain arménien croisé hier cela signifie (ton) aimé.
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Luca
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MessageSujet: Re: Robert Guédiguian   Robert Guédiguian EmptyDim 08 Avr 2012, 06:27

Tchipette a écrit:
Quelqu'un sait-il ce que veut dire "djanigt" ?
D'après un copain arménien croisé hier cela signifie (ton) aimé.[/quote]
Merci, ça colle bien ! Smile
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MessageSujet: Re: Robert Guédiguian   Robert Guédiguian Empty

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