Paul Haggis : Dans la vallée d'Elah

Collision est un film de Paul Haggis (Scénario : Paul Haggis et Bobby Moresco) avec Don Cheadle, Matt Dillon, Sandra Bullock

Paul Haggis, le futur réalisateur scénariste de Million Dollar Baby De Clint Eastwood,(d’après la brûlure des cordes de F.X. Toole).

Dans Collision, Paul Haggis situe l’histoire à Los Angeles, là où les gens ne se touchent pas , dit-il au début du film , sont sans contact. Il choisit donc des voleurs de voitures, un serrurier mexicain, deux inspecteurs de police, et d’autres pour faire en sorte que leurs trajectoires se rencontrent, sur fond de tensions raciales et de méfiances de groupes ethniques. Le résultat est dans le titre du film : Crash, collision.

Le film est l’objet d’éloges . Il est vrai que faire se croiser ces vies sur des thèmes communs demande une grande virtuosité.

A mon avis les protagonistes sont trop nombreux, et on a parfois l'impression de voir une série télévisée, type "los angeles vices".
Haggis s'ingénie à prendre ses personnages à contre-pied : le soumis devient révolté, le brutal devient secourable etc. ce qui peut apparaître comme systématique.

Dans la vallée d'Elah

Ce film américain de Paul Haggis avec Tommy Lee Jones, Charlize Theron, Susan Sarandon fait le procès d'une Amérique tortionnaire en Irak

Citation :

Non content de pointer la contradiction entre le code de l'honneur de l'armée et la manière dont celle-ci a encouragé la torture, Paul Haggis met à mal toutes les valeurs de l'Amérique conquérante, montre qu'elles vont de pair avec des fléaux comme la misogynie ou le racisme.

lemonde

le synopsis
De retour d'Irak , Mike Deerfield disparu mystérieusement est signalé comme déserteur. Son père, Hank et sa mère Joan se lancent à sa recherche ... bientôt la vérité sur le séjour en Irak de Deerfield finit par éclater, bouleversant à jamais la vie de Hank et ses croyances…

Dans la vallée d’Elah de Paul Haggis

Le film, bien construit, retrace l’enquête du père qui,à la recherche de son fils disparu, met à jour le vrai visage de la guerre en Irak et déniaise une Amérique, mal informée ou désinformée, sur les contrevérités qu’on lui sert.

Avoir choisi un père ancien gradé de la police militaire sert à surmonter les différents obstacles dressés par l’armée, tandis que la rivalité entre les polices civile et militaire révèle la toute puissance de cette dernière.

Haggis tape fort : il y a les jeunes soldats morts en Irak, et ces débordements mortels sur le sol national :
- A voir ce qui se passe ici, on imagine ce qui se passait là-bas.
- Qu‘est-ce que l‘armée a fait de nos enfants ? se demandera-t-on dans les familles.

L’utilisation des portables, une des caractéristiques de cette guerre qui déjoue les versions officielles, laisse deviner par images successives, plus ou moins altérées, ce qui a été vécu par les soldats.

Les valeurs du père sont actuellement bien délitées !
Surtout que nos parents ne sachent pas comment on se conduit là-bas !

Le visage du père(excellent Tommy Lee-Jones) traduit la fatigue et l’écoeurement : l’image finale du drapeau en détresse devrait secouer ceux qui verront le film.

On pourra échanger sur le film et son titre. Dans la vallée d’Elah, lieu où David affronta Goliath, on sait qui est le colossal Goliath.
Mais David ? Est-ce un jeune Irakien, Haggis vs Bush et les militaires, l’inspecteur de police (Charlize Theron, parfois trop crispée) contre son administration aux ordres ?

rotko a écrit:

On pourra échanger sur le film et son titre. Dans la vallée d’Elah, lieu où David affronta Goliath, on sait qui est le colossal Goliath. Mais David ? Est-ce un jeune Irakien, Haggis vs Bush et les militaires, l’inspecteur de police (Charlize Theron, parfois trop crispée) contre son administration aux ordres ?

Dans la vallée d'Elah est un film remarquable. Pour l'image, dont les couleurs un peu passées traduisent la fatigue de tous par rapport à cette guerre infinie. Pour les acteurs : un Tommy Lee Jones tout en finesse et en regards de plus en plus désabusés, une Sarandon, dont le rôle relève presque davantage de l'appartion, mais qui, comme toujours, est vraie. Et tous ces "gamins" qui rentrent d'Irak et que l'horreur a vieilli prématurément. Pour le scénario, construit, sans fausse note, sans effets de manche.

Un film antimilitariste différent où Haggis démontre de façon inéluctable combien la société humaine fabrique sa propre destruction.

Pour ce qui est du combat de David et Goliath, il pourrait être aussi l'allégorie de la quête de la vérité face aux mécanismes du mensonge et du silence...