Ce film provoque des émotions contradictoires, qui poussent à se reporter à la nouvelle initiale d'Eiça de Queiros, écrivain de la 2e moitié du XIXe, très influencé par Zola.
Le film nous laisse à l'esprit des images-tableaux, des prises de vue très soignées, et aussi quelques questions.
C'est une adaptation : le comptable de l'histoire travaille maintenant sur ordinateur, troublé par la présence épisodique d'une jeune fille à sa fenêtre, à moitié cachée par son éventail et les rideaux. Comment ne pas tomber amoureux d'elle ?
Le film joue beaucoup sur les encadrements : celui de la fenêtre avec "apparitions", celui de l'autre fenêtre, celle du jeune comptable sentimental.
On aime les plongées : de la fenêtre on plonge sur la rue, et les contre plongées, telles des aspirations : d ela rue, on lève les yeux pour questionner la fenêtre.
L'histoire est passée, puisque racontée par le jeune comptable à une personne inconnue dans un train.
Ce que j'ai regretté : les personnages sont rigides, mais surtout peu expressifs. J'aurais souhaité plus de passion, moins de raideur dans les corps comme dans les plans, parfois répétitifs, comme cette vue panoramique de Lisbonne qui revient une dizaine de fois sans faire respirer le spectateur. Car le film reste froid.
Les cahiers du cinéma de septembre 2009 font un bel éloge du film. Tant mieux. Voila qui met au clair des intentions, même si le spectateur ne croit que ce qu'il voit