Lubitsch

Hello à tous,

Je révise mes classiques en ce moment (ou plutôt je comble mon retard cinematographico-culturel ).

To be or not to be, d'Ernst Lubitsch, 1942 avec Carole Lombard, Robert Stack, Jack Benny.

Ce film est une petite merveille du film de résistance. C'est drôle, alerte, désopilant. Du gag à gogo mais jamais exagéré.
Et comme accroche, on pourrait dire :
" To be or not to be ou comment une troupe de théâtre polonaise déjoue les espions allemands pendant la seconde guerre mondiale".

Ce qui est fou, c'est que ce film est sorti en 1942, donc en pleine période critique.

Pour ceux qui ne l'auraient jamais vu, trouvez-le, louez-le, c'est réellement un pur plaisir !

Je conseille tous les films de Lubitsch !
Je connais mal sa période allemande, mais ses films américains.....quel bonheur !
Haute-pègre (Trouble in Paradise), La Huitième Femme de Barbe-Bleue, le Ciel peut Attendre (Heaven can wait), tant d'autres, et mon préféré.... The Shop Around the Corner.

Provence a écrit:

Haute-pègre (Trouble in Paradise), La Huitième Femme de Barbe-Bleue, le Ciel peut Attendre (Heaven can wait), tant d'autres, et mon préféré.... The Shop Around the Corner.

Ah oui, j'avais aussi adoré The Shop Around the Corner.. Et maudit le remake plus ou moins récent qu'ils en avaient fait avec Meg Ryan et Tom Hanks !

J'ai découvert Lubitch à travers To be or not to be et en VO (avec sous titrage :cry: ). Ce fut jubilatoire. Pour l'instant je n'ai rien vu d'autre.
Etonnant oui qu'il fut tourné en 42. Le réalisateur était-il en exil aux Etats-Unis à ce moment-là? Quant à sa période allemande, est-elle antérieure?
En France, à la même période, Clouzot et Fresnay travaillaient pour la Continentale et tournaient Le Corbeau.
Voici ce que Fresnay en dira plus tard :
- "L'atmosphère du Corbeau m'a été très déplaisante, et ça a été un travail épouvantable. Il fallait se lever tôt le matin, aller tourner à Montfort-l'Amaury et l'on faisait de longues journées. Au fond, je n'ai jamais été à l'aise dans ce film. C'est ce qui m'a permis d' être un personnage moins ouvert que je ne le suis généralement. J'étais contraint. Mes scènes avec G.Leclerc me gênaient... Jamais été à l'aise, jamais respiré avec Clouzot."[quote]
Dans le même temps, écrivains, artistes, cinéastes et comédiens avaient dû s'exiler pour continuer de travailler, les wagons plombés se rendaient vers l'Est... Et à Hollywood on se donne bonne conscience assez tardivement pour donner à travers le cinéma la juste vision de ce qui se passe en Europe.
Cependant, j'ai adoré Le Corbeau, au L'Assassin habite 21, et ces films restent ancrés ds l'histoire du cinéma français. Les censeurs de la Continentale avaient cru pouvoir donner à travers l'idée de délation une mauvaise image du français.

roudita a écrit:

To be or not to be, d'Ernst Lubitsch, 1942 avec Carole Lombard, Robert Stack, Jack Benny.

Ce film est une petite merveille du film de résistance. C'est drôle, alerte, désopilant. Du gag à gogo mais jamais exagéré.
Et comme accroche, on pourrait dire :
" To be or not to be ou comment une troupe de théâtre polonaise déjoue les espions allemands pendant la seconde guerre mondiale".

Entièrement d'accord !

Avec to be or to be, le spectateur est conquis par le jeu des comédiens de cette petite troupe polonaise. Médiocres acteurs, ils deviennent d’une ingéniosité étourdissante quand il s’agit de lutter contre le nazisme et de sauver l’un des leurs.

J’ai vu le film en DVD, et par moments on est mystifié : s’agit-il du vrai Hitler, du vrai colonel Eberhardt, du vrai professeur ou de leurs incarnations par les comédiens à des fins stratégiques ?
On a des moments d’hésitation puis quand on se rend compte des supercheries, des trouvailles, des répliques à double entente, des propos récurrents de leurs répertoires, le plaisir est encore plus intense. Et quels rebondissements dans l'intrigue !

Ce film montre les incroyables ressources d’êtres humains moyens contre les pâles marionnettes créées par le nazisme. A tout point de vue, ce film est un vrai bonheur .

la grande tirade et le départ d'un spectateur

Ayé VUUUUU ! il était dans ma dvdthèque depuis pas mal de temps déjà (peut-être même plus d'un an - une époque où j'avais fait une razzia de films "vieillots" à 0,50 cts le dvd) !

désopilant, un humour moderne où ce sont les phrases les mots et les situations qui amènent une réaction entre rire et inquiètude. Et c'est vrai qu'à certains moments on est pas sûrs d'être face à l'usurpateur ou au comédien.
Avec le Schultz qui se fait engueuler sans arrêt (ça vous fait pas penser à un certain papa schultz, série tv où justement le personnage de sous of allemand se fait traiter d'imbécile à longueur de temps ?)

une belle histoire, pleine d'humanité, je me demande si j'aurai eu ce courage... et en même temps un sujet grave traité avec une belle légereté.

queenieinlove a écrit:

Ayé VUUUUU ! il était dans ma dvdthèque depuis pas mal de temps déjà (peut-être même plus d'un an - une époque où j'avais fait une razzia de films "vieillots" à 0,50 cts le dvd) !

Queenie, où trouves-tu des DVD à 0,50 €?

Je réponds pour Queenie: moi aussi j'avais acheté un paquet de DVD mythiques (Stromboli, Allemagne année zéro, Los Olvidados, Nosferatu...) sur internet chez cdiscount*, à moins d'un euro le DVD. Ce sont souvent les mêmes films que les sélections du Monde, de télérama, etc., donc vieux mais intéressants à avoir dans sa DVDthèque.


*on a le droit de faire ce genre de "pub"?

ekwerkwe a écrit:

Je réponds pour Queenie: moi aussi j'avais acheté un paquet de DVD mythiques (Stromboli, Allemagne année zéro, Los Olvidados, Nosferatu...) sur internet chez cdiscount*, à moins d'un euro le DVD. Ce sont souvent les mêmes films que les sélections du Monde, de télérama, etc., donc vieux mais intéressants à avoir dans sa DVDthèque.


*on a le droit de faire ce genre de "pub"?

oui c'est là que je me les procure également. Donc tant pis pour la pub, puisque c'est une bonne affaire. cdiscount : supers dvd à 0.50cts jusqu'à 15€ (ça dépend ce que vous cherchez)

je le vois ce soir !

L'Eventail de Lady Windermere



La jeune Lady Windermere vit dans l'insouciance jusqu'au jour où elle apprend que son mari entretient une relation avec une femme au passé scandaleux, Mme Erlynne.

D'après une pièce d'ocar Wilde.qu'il aura fallu attendre 82 ans après sa réalisation pour voir sur nos écrans (2007)

On comprend qu'Oscar Wilde ait connu la notoriété avec cette pièce bien ficelée et corrosive ! il donne d'une société soucieuse de respectabilité, une image peu reluisante : les hommes pratiquent le dévergondage, les femmes, papotages et commérages, et pour la victime, vite trouvée, c'est le naufrage social.

Lubitsch en fait une comédie pleine d'humour sans lui enlever son sel : regards curieux collectifs des femmes grégaires, comportement collectif pour les hommes moutonniers.

Au niveau individuel, la description du soupirant plein de timidité et de prévenances laisse place à l'amant jaloux et tyrannique. C'est vif et moqueur.

Pour la musique, ces projections donnent lieu à des ciné-concerts : de jeunes - mais talentueux, musiciens choisissent des oeuvres, parfois complémentaires de l'action, parfois en léger décalage, et le public applaudit à leur prestation.

Cette fois-ci, c'était à Saint Malo de Guersac (44) où j'avais déjà vu l'aurore de Murnau. Mais ces ciné-concerts connaissent un vrai succès dans l'Ouest, à Nantes, à Redon (dernier film projeté l'Aurore avec des accordéonnistes).

je suppose qu'ailleurs aussi on apprécie ces séances ?

Citation :

On comprend qu'Oscar Wilde ait connu la notoriété avec cette pièce bien ficelée[ l'eventail de lady wintermere] et corrosive ! il donne d'une société soucieuse de respectabilité, une image peu reluisante : les hommes pratiquent le dévergondage, les femmes, papotages et commérages, et pour la victime, vite trouvée, c'est le naufrage social.

je viens de revoir ce film et je reitère mes éloges.

* L'utilisation des hors cadre est subtile.

- têtes qui appraissent dans le champ pour ensuite disparaître, symbole de curiosité et indiscrétions mondaines.

- têtes qui s'abaissent hors champ pour laisser croire faussement qu'un couple à des moments d'intimité adultérine.

- personnage hors cadre, ce qui donne lieu à un malentendu, puisqu'il y a méprise sur le protagoniste dans une scène amoureuse.

** Le piano sait tour à tour être malicieux pour imiter avec des notes vives la démarche d'une coquette, faussement attendri dans des épisodes mélodramatiques, etc.

*** tous les rôles mondains sont caractérisés par des mimiques significatives, un peu outrées à cause du muet, ce qui accentue la caricature d'une société minaudière, façonnière, sans sincérité, toute d'apparence et d'hypocrisie.

To Be or not To be (1942 ),

un vrai plaisir de revoir ce film enlevé et drôle, au confluent d'intrigues théatrales, galantes, et politiques : entre le théâtre et les caricatures que sont dans la réalité les nazis, le spectateur comme les acteurs, ne sait plus où donner de la tête, pris dans un tourbillon de situations qui se déroulent comme dans un palais des glaces.

L'humour des situations, la saveur des dialogues, la finesse des interprétations font de cette oeuvre un vrai régal.

l'article du ciné club de Caen.

rotko a écrit:

To Be or not To be

J'adore ce film, en general les films de Lubitsch. Les nazis dans To be... sont montres comme des guignols debiles

Mon film prefere de Lubitsch c'est Shop Around the Corner:





avec remake: You've Got Mail