le nucleaire et l'homme, de René Baratta

René Baratta, a réalisé ce documentaire en 2002 pour pour le Comité d'entreprise national d’EDF, mais ce film n' ajamais été présenté à la télévision ou dans les comités d'entreprise comme prévu au départ.

Il suit trois grands axes

- « La santé »
- « Le travail »
- « L’action »

Car tels étaient les thèmes d'un colloque où intervenaient

- toutes les catégories de personnel intervenant dans les centrales

- ainsi que des psy du monde du travail comme Christophe Dejours

dont on a souvent parlé sur GDS*, notamment ici

Pour donner un aperçu des sujets,

La santé : ne pas oublier que la centrale est un lieu à risques, et que définir un "seuil d'innocuité" des rayons n'offre aucune garantie à ceux qui sont exposés.

Par contre ce seuil ne doit pas être considéré comme une norme a partir de laquelle on programme le travail et le rendement.

D'ailleurs le suivi médical des personnels est bien inégal, et les intervenants extérieurs, "les interimaires", sont chargés des opérations délicates dont ils ne maîtrisent pas souvent les enjeux sanitaires, d'autant plus qu'ils accumulent, selon les besoins des centrales diverses, les opérations délicates. Le programme du travail qui leur est donné semble tenir peu compte des précautions sanitaires.

Et la santé psychologique ? elle subit les contre-coups des impératifs du travail. Le schéma pression-dépression montre ici encore son actualité, avec les troubles occasionnés par les déplacements, le stress du travail et du risque, les difficiles relations professionnelles.

le travail

Bien souvent organisé et programmé selon les objectifs de performance et de rendement, au détriment de "l'humain", il déteriore les équipes collectives d'intervention, remaniées ou constituées au coup par coup, avec l'opposition entre des groupes différents :

- les agents de « terrain » et l’encadrement

- les salariés de l’entreprise et les sous-traitants.

Entre ce qui est prescrit, et ce qu'on trouve sur le terrain, qui parfois nécessite des inititaives, mais pas du n'importe quoi, il ya un fossé, contourné par des trangressions fréquentes... et necessaires selon les tâches à accomplir. Est-ce que cela va de soi ? non, selon le personnel.

L'action

Des rencontres et échanges entre les parties prenantes et intervenantes sont necessaires pour qu'un climat de confiance reposant sur la transparence soit institué.

Dans le documentaire qui montrait ce colloque, on voyait cette demande.

On ne peut pas dire que la rétention ou du moins le manque de diffusion de ce film montre que ce message a été entendu...

voir aussi le fil sur le nucléaire, il est ici.

le nucleaire et l'homme, de René Baratta.

Au final, un film interessant, focalisé sur les conditions de travail dans les centrales.

Quelques remarques sur la forme : dans un souci d'objectivité, le réalisateur donne seulement la parole aux protagonistes, si bien que le film est un enchaînement d'interventions orales.

L'avantage : de multiples questions sont soulevées, mais qu'en reste-t-il après le film ?

Il me semble qu'après les interventions, une recapitulation sur "le travail", "la santé", ou les "actions souhaitées", permettrait de mieux mettre en relief les points forts.

Quel credit peut-on en effet apporter à la sous-traitante des interimaires qui argue de la bonne formation de ceux-ci ? elle défend son fonds de commerce, c'est tout...

Cette récapitulation scanderait le film et marquerait l'essentiel. Elle pourrait être faite oralement par un intervenant ou par un bref résumé entre les 3 chapitres...