Je n'ai pas trouvé de fil déjà ouvert, j'espère avoir bien cherché !
2007, par Andrew Dominik
Jesse James, la légende de l’Amérique.
Le moins qu’on puisse dire c’est qu’avec ce film, Andrew Dominik évite tout ce à quoi on aurait pu s’attendre du genre hors-la-loi et western. Pas de sueur, de chaleur, de terrre, de jean et de cuir.
La photographie est léchée, elle place le spectateur dans une ambiance étrange, hors du temps et pleine de tristesse. Ce qui est fortement accentué par la ritournelle au piano. La couleur, d’une blancheur éclatante comme les paysages de neige, ou d’un jaune sépia à l’instar des photos d’un autre siècle, souffle le chaud et le froid, de la même manière que les relations entre les personnages du film.
Y’a un gosse à l’élocution jamais bien affirmée, un gamin qui a grandi dans l’admiration d’une légende, écrasé. Et il y a la légende, un type malade, imprévisible, un brin paranoïaque, ni gentil ni ordure. Un mythe sur la fin. Deux scènes illustrent parfaitement l’affrontement permanent entre ces deux-là : le serpent décapité par Jesse James devant Robert Ford, et le Colt qu’il lui offre, dans une scène de trève qui (arme meurtrière mise à part), représente ce que leur histoire aurait pu être, dans un autre monde.
La voix-off nous promène dans le film comme dans un conte, oppressant, tendu.
Je me serais juste passée de la fin, après la mort de Jesse James. Tout était dit, non-dit, suffisant. Poétique, à l’essentiel, à l'exception d'un chouïa d'images un peu trop parfaites (du genre à m'avoir déplu dans
Into the Wild mais pas trop dérangée ici
).
Casey Affleck m’a bluffée, il a une de ces gueules et il incarne son rôle, stupéfiant.
Ah, et le type à la guitare dans le bar, c’est Nick Cave, qui signe la bande-son du film. Ca fait pas mal de bonnes raisons de le voir.
Un avis différent, très intéressant.