Kimberly Peirce: Boys don’t cry

Premier film d’une jeune réalisatrice indépendante américaine Kimberly Peirce, avec Hilary Swank, Chloë Sevigny, Alison Folland.

Teena Brandon, une jeune adolescente du Nebraska, assume mal sa condition de fille. Elle déménage a Falls City et devient Brandon, un garçon aux cheveux courts, très vite adopté par une bande de désœuvrés. Teena-Brandon s'intègre au groupe mais reste toujours prisonnière de cette crise d'identité sexuelle qui l'a hantée sa vie entière. Elle tombe amoureuse de Lana, la petite amie de John. En découvrant la vérité sur Teena, ce dernier entre dans une rage meurtrière.

Un film bouleversant, terrible, poignant, touchant, grave, dans une ambiance glauque et morbide; énormément d’amour et de tendresse... Un film qui marque, qui remue triples et boyaux.

La mise en scène est fameuse et les acteurs exceptionnels. Hilary Swank, dans le rôle de Teena-Brandon, est hallucinante de justesse. A ses côtés Chloe Sevigny, qui interprète Lana, est remarquable et déchirante.

Pour un film à petit budget, on en reste baba, admiratif, devant une telle maîtrise d’un sujet glissant, dangereux, très dur et admirablement traité. Aucun voyeurisme. L’amour flirte avec les pires cruautés. Rien ne nous est épargné. On sort avec une grosse claque et un coup au ventre. D'autant plus lorsque l’on sait que ce film est inspiré d'un fait divers authentique…

Oui, je suis assez d'accord avec toi...

On prend une grosse claque quand on regarde ce film, un peu le même genre de claque que dans les films de Clint Eastwood, je pense à Mystic River ou à Million Dollar Baby...
Etonnant d'ailleurs quand on sait qu'Hilary Swank, l'actrice principale de Boy's don't cry, est aussi celle de Million Dollar Baby.

Cette atmosphère m'a aussi fait penser à Requiem for a dream...

Il y a manifestement quelque chose de malsain qui se diffuse tout au long de l'histoire, pour s'achever dans une apothéose de violence et de mort.

Un scénario ciselé quoique prévisible.

^^

Dinou a écrit:

Il y a manifestement quelque chose de malsain qui se diffuse tout au long de l'histoire, pour s'achever dans une apothéose de violence et de mort.
^^

L'avis général, selon "mes oreilles longues et fines" va dans le sens que vous indiquez, c'est pourquoi le terme malsain, inattendu, me surprend un peu. Je n'ai pas vu le film. Irai-je le voir ? j'assume mon identité sexuelle certes, ce qui ne veut pas dire que le problème m'est indifférent, mais un peu... distancié

Le terme malsain est à mon avis utile ici pour décrire le climat d'inceste qui règne dans ce film. La fille, la mère, le petit ami sorti de prison, la gamine... Tout ce brassage de corps et d'esprit me semble malsain...
Je n'y peux rien, c'est le seul mot qui me vient.

En revanche Rotko, je peux t'assurer d'une chose, tu n'iras pas voir ce film. Il a dû sortir en salle en 2000, alors ça te sera difficile! ^^

Que crois-tu, Dinou ? je fréquente des salles d'art et d'essai ! Cette formule permet à de nombreuses bourgades de conserver un cinéma.
Je me retrouve donc parfois dans des bleds paumés, et je ne suis jamais aussi content que de voir un beau film après avoir marché deux ou trois heures dans les bois ou en longeant des champs de choux!

Mais tu vois juste : l'intrigue ne me tente guère, j'ai des réticences sur certaines histoires. Parfois je les surmonte...
Les récits d'inceste, dee changements de sexe qu'on décide et sur lesquels on revient, ne m'attirent pas a priori..
Mais j'écoute et comme je suis curieux, j'aime bien aussi me rendre compte par moi-même