Janus Metz, Armadillo (Danemark).

Le film a fait grand bruit au Danemark, au point de provoquer un débat sur la participation danoise aux opérations militaires en Afghanistan.

Selon les critiques de "tout arrive", on voit un documentaire où de jeunes recrues, touchées par le chômage ou le mal de vivre s'engagent dans l'armée pour y trouver de la "camaraderie". En fait ces recrues deviennent de cyniques bêtes de guerre, peu conscientes de la population locale prise dans un étau entre les troupes "de protection" et les talibans qui ne la ménagent pas.

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Citation :

"L'armée a bien essayé de bloquer le film, mais elle n'avait aucun recours. Aucune information susceptible de mettre en danger les soldats ou la sécurité nationale n'est divulguée."

dit le réalisateur, Janus Metz.

On voit, en revanche, comment un homme, armé et sous pression, peut se transformer en animal, conclut l'Express.

Mads, Daniel et leur bataillon de fringants Danois rejoignent le camp d'Armadillo, dans la province du Helmand, en Afghanistan. Ils sont tous volontaires, là pour "stabiliser" la situation et venir en aide aux populations. Janus Metz a suivi leurs six mois de détachement. Seul. Avec une caméra et son directeur de la photographie.


lorsqu'une confrontation directe éclate au détour d'une journée comme toutes les autres, les jeunes gens se transforment en bouchers. La violence est à son paroxysme. Quand les armes se taisent enfin, rassasiées de tuerie, l'un d'eux lance un "ça semble presque irréel", comme pour mettre un écran entre eux et ce qu'ils viennent de faire. Du sang, ils n'en avaient jamais vu ailleurs que dans les films et les jeux vidéo qui occupent leur temps libre. Janus Metz ne les juge pas. Pour comprendre la guerre, il faut lui survivre.

Armadillo n'est pas plus un simple documentaire qu'un état des lieux de la situation en Afghanistan. Il est beaucoup plus. C'est un regard sur la guerre au sens le plus large qui soit, et peut-être bien l'un des plus éclairés qu'il nous ait été donné de voir.

extraits de l'article de l'Express.

"Le Danemark était l'une des nations les plus favorables à une intervention en Afghanistan. Pourtant, personne ne s'intéressait vraiment à ce qui se passait là-bas. C'était devenu un soap opera auquel personne ne s'identifiait. Avec Armadillo, je voulais ramener la guerre dans les salons. Dans le film de guerre, on retrouve toute la mécanique de la nature humaine : la relation entre l'être civilisé et le barbare, les rapports à la masculinité et la nature même de la violence."

Entretien de Janus Mertz dans l'Express.