dugain, une execution ordinaire

Après la Chambre des officiers adapté à l'écran par François Dupeyron, Marc Dugain transpose au cinéma un de ses ouvrages, Une exécution ordinaire (Gallimard, 2007).

Souffrant de symptômes particulièrement douloureux, Staline jette son dévolu sur une jeune praticienne, Anna, qui pratique clandestinement l'hypnose.

Citation :

une approche intimiste et psychologique du dictateur, avec ce côté Staline-par-le petit-bout-de-la lorgnette qui ne prend pas la mesure de la tragédie totalitaire

dit le Monde, pas convaincu du tout.

par contre le Figaro :

Citation :

André Dussollier a trouvé le rôle de sa vie. Dans les griffes du dictateur, Marina Hands tétanisée et fascinée, est d'une justesse impeccable. Marc Dugain dénonce avec intelligence et subtilité la mécanique de la terreur savamment orchestrée par le « petit père des peuples », monstre de perversité, de cruauté, de manipulation.

je l'ai vue, cette prétendue tranposition reussie du roman de Marc Dugain par lui-même, comme dit Télérama ;

Le film se laisse voir, dans une atmosphère oppressante, traduite à l'ecran par de nombreux plans de couloirs, et de lumières blafardes. Si on ne comprend pas qu'il s'agit d'un Etat bureaucratique, c'est désesperant ! certains profitent de la situation pour faire du chantage à la dénonciation où à la "protection" contre avantages divers.

Les personnages ont des visages constamment figés, et les chefs ont, selon l'expression du film, "la couleur des murs de leur bureau" !
Même Dussolier y prend un masque : manifestement la direction des acteurs a été très rigide, et le film en souffre.

L'oppressant devient pesant, et l'insupportable, invraisemblable. Donc pour moi des réserves sérieuses.

Quant aux passes magnétiques de Marina Hands, si bonne dans d'autres rôles, elles n'appartiennent à aucun courant des médecines dites parallèles...

Je viens de voir UNE EXECUTION ORDINAIRE


1952, un an avant la mort de Staline, une femme médecin, urologue, est convoquée au chevet du camarade Staline pour le soulager de ses douleurs. Il vient de se débarrasser de son médecin personnel.

Marc Dugain est le réalisateur de ce film qui narre la première partie du roman éponyme dont il est l’auteur. Plus loin dans le roman (pas dans le film), il sera question du Koursk, le sous-marin nucléaire que les autorités russes n’ont pas vraiment cherché à sauver du naufrage. Une histoire qui met en lumière le peu de valeur de la vie humaine aux yeux de ceux qui gouvernent cet immense pays, qu’il s’agisse de l’ex-URSS ou de l’actuelle Russie.

Le film regorge d’excellentes répliques, probablement tirées directement du roman, qui doit être excellent (ça fait quelque temps que je le reluque… mais ne l’ai pas encore lu).

André Dussolier est absolument bluffant en Staline, à tel point que dans les images d’archives, je ne suis pas certaine si c’est lui ou l’original. Marina Hands est elle aussi stupéfiante, exprimant toute une palette de sentiments allant de la peur, de l’angoisse, de l’inquiétude, de la douleur, du chagrin, au désespoir, à l’envie de mourir, à l’envie de tuer… tout cela en finesse et en subtilité, car les voisins, les collègues, le camarade Staline, personne ne soit se douter de toutes ces émotions qui la tourmentent.

Au début, ça fait un peu bizarre qu'ils parlent tous français, mais on s'y fait vite. De toutes façons, ce n'est pas du doublage.

Un film sans violence autre que psychologique, pas un seul coup de poing ou coup de fusil, pas de fesses ni de nichons. Comme ça fait du bien !

Presque toute la musique est de Chostakovitch

Narration parfaitement équilibrée, ni trop longue, ni trop courte. Une reconstitution de l’Union soviétique tout à fait crédible (tourné en Russie et en Roumanie, on y trouve encore des bâtiments et des couloirs sinistres)

Un film à voir



Tu es bien dur, rotko! Je l'ai trouvé formidable, ce film, les acteurs ne sont pas du tout figés, au contraire. Anna pratique "l'imposition des mains", ce que ses collègues lui reprochent d'ailleurs. La sorcellerie et les trucs bizarres sont mal admis par le Régime. Et à ma connaissance, personne n'affirme que cela doive faire partie des médecines parallèles...