District 9 de Neill Blomkamp

Pas d'amateurs d'extra-terrestres ? De nostalgique de V. ?
District 9 est assez réjouissant. Dans le genre sans prétention, le film offre quand même une réflexion sur la cohabitation entre des êtres différents.
Bien sûr, le scénario souffre de quelques faiblesses un peu hollywoodiennes, mais l'ensemble est très prometteur pour le réalisateur.
Côté histoire, nous avons un vaisseau spatial qui stationne au-dessus de Johannesburg où pendant 20 ans les extra-terrestres sont des réfugiés parqués dans un ghetto surveillé. Jusqu'à ce que ce voisinage devienne insupportable. Et là...

le site du film presente des images et une video en bande-annonce.

District 9 est :
- un film de SF à caractère social, une projection des comportements humains face à un inconnu qui commence à être embarassant, autant que curieux, qui aiguise des convoitises
- un savant mélange de constat social fatal, de gore et d'action
- l'histoire d'un homme qui va passer d'un état de servilité un peu aveugle à un héroïsme conscient.

District 9 n'est pas :
- qu'un simple film de SF avec des monstres

Oui, j'ai trouvé ça assez réjouissant, avec une vraie réflexion derrière.
Jusqu'ici, les extraterrestres étaient soit des grosses peluches genre E.T. ou bien des créatures hurlantes et sans pitié à la Tim Burton.
Ici, ce sont plutôt des êtres pullulants et répugnants (avec leur corps d'insecte, ils sont surnommés "les crevettes" ) que les Terriens ont réussi à transformer en citoyens de seconde zone.

Ils sont ainsi parqués dans des réserves qui évoquent évidemment les Bantoustans de l'Apartheid (le réalisateur est sud-africain et tenait absolument à filmer ça dans son pays) et autres ghettos des Territoires palestiniens occupés.

Le film peut donc se voir, à un premier niveau, comme un film de SF classique avec ce qu'il faut d'effets spéciaux, de scènes spectaculaires, de combats homme / alien, etc ou bien, à un second niveau, comme une réflexion sur le rejet de l'autre, l'incompréhension, l'oppression - cette part du film étant très intelligemment amenée via des pseudo-documentaires/reportages d'actualité

Seb a écrit:

Ils sont ainsi parqués dans des réserves qui évoquent évidemment les Bantoustans de l'Apartheid (le réalisateur est sud-africain et tenait absolument à filmer ça dans son pays) et autres ghettos des Territoires palestiniens occupés.

...ou une "jungle" à évacuer...

Je suis allée voir ce film, et honnêtement, je n'ai pas accroché.

Sans peine, j'admets que la réflexion que l'on peut mener à partir de là est intéressante, sur la notion de racisme, d'apartheid, de rejet de la différence, de barbarie, sur les recherches scientifiques qui se font à partir de cobayes (humains, ou, en l'occurrence, extraterrestres). Je ne nie pas l'originalité du traitement, que ce soit dans la façon de filmer (l'aspect "documentaire" donne à l'ensemble une tonalité réaliste et un mouvement dérangeant), ou dans le thème (que les ET ne soient pas les tout puissants qui ont tout pouvoir mais des "crevettes" pitoyables que l'on peut dominer à coup de violence basique, par exemple).

Ceci étant, j'ai été rebutée par le côté BD, ou jeu vidéo, comme on veut. L'outrance dans les effets spéciaux, dans certaines scènes, décrédibilise l'ensemble, à mon sens. Par ailleurs, cette complaisance dans l'immonde, le répugnant, ne m'enthousiasme pas. D'accord, c'est à vomir. Pari réussi. Et après ?

Si le second niveau, pour reprendre ce que disait Seb, n'est pas sans intérêt, le premier niveau ne m'a absolument pas exaltée...