Anne Le Ny , Les Invités de mon père.

Un vieil homme (Michel Aumont), ancien résistant, intellectuel et militant de toutes les causes humanitaires, annonce un jour à sa famille qu’il a fait un mariage blanc avec une jolie sans-papiers moldave.

Mais cette alliance, associée à ce qui va s’avérer un regain inattendu de sexualité de leur père, va rouvrir chez ses grands enfants (Karin Viard et Fabrice Luchini) de vieilles blessures.

Le film est d’une certaine manière réussi : il est souvent drôle dans les dialogues (avec cette grossièreté verbale héritée de Bertrand Blier), et Karin Viard est parfaite.

écrit "les innrocks" avant de bemoliser son enthousiasme. J'ai vu la bande-annonce qui était "super fendante".

le figaro est favorable

dans Les Invités de mon père, elle observe d'un œil caustique les limites de la générosité officielle. Apparemment, elle aime brouiller les lignes.[...] Elle s'est souvenue d'une histoire ­arrivée dans sa famille, les frasques d'un vieil oncle séduit par une croqueuse d'héritage[...]Entre comédie de famille et drame social, Anne Le Ny ne décide pas.

le Parisien ne se cache pas pour rire

D’abord férocement drôle, puis drôlement touchante, cette comédie dramatique témoigne d’une fine connaissance de la nature humaine. Armés des meilleures intentions, les personnages se débattent avec leurs contradictions, tous servis par des acteurs parfaits et des dialogues savoureux. Un exemple, à lire avec le sourire de Luchini en tête : « Je t’ai dit qu’il fallait se lâcher, mais c’était pour une portion de blinis, pas un inceste avec des échangistes ! »

Sur un sujet délicat, le film d'Anne le Ny m'a paru très réussi, très drôle, et féroce en même temps.

Si vous souvenez de Tartuffe, un des ressorts comiques - et pitoyable de la pièce est l'attachement excessif et exclusif du maître de maison pour celui qu'il a recueilli.

Or ici, Orgon est interprété par Michel Aumont, vieux militant, et vieil homme indigne, qui ne voit plus que par la "bombe moldave" qu'il héberge par un "acte de solidarité active", comprenez un mariage dont ses enfants doutent de la "blancheur".

C'est le premier intérêt du film, on croit à ce barbon amoureux, on le plaindrait même s'il était à plaindre, ce qui n'est pas le cas Pour réussir la performance, un grand acteur était indispensable, c'est le cas, tant mieux.

Deuxième atout, les remous familiaux.

Surprise, doutes, solutions envisagées, conduites et rapports perturbés, on trouve un côté Chabrol dans cet excellent milieu. Là encore pas de sur-jeu. Les physionomies, les regards, les silences sont éloquents, puis viennent des remises en cause dans les familles et couples respectifs des enfants du barbon.

Un bon film donc, de l'humour dans les situations et les dialogues, Anne le Ny a fait du bon boulot.

j'ajoute que Lucchini, que je n'aime guère, est ici excellent !