zorg69 pilier
Nombre de messages : 113 Date d'inscription : 21/10/2007
| Sujet: Benoit Springer Mer 12 Mar 2008, 22:25 | |
| Une BD achetée par hasards sur une tête de gondole, alors que j’en ai une dizaine à lire au pied de mon lit, … mon coté acheteur compulsif, mais bon. Le graphisme original découvert en feuilletant l’ouvrage et le mot manuscrit du libraire ont balayés des remords à peine formulés. Après lecture, un vrai coup de cœur. Jetez vous sur cette BD, c’est tout simplement magnifique. Luce, une petite fille passe des vacances chez son grand père, garagiste à la retraite. Luce est pleine de vie et curieuse de tout. Elle est confrontée comme le reste du village, au suicide du voisin et ami de son grand père. Perturbée, cette mort suscite chez elle quelques angoisses et génère quelques interrogations, d’autant qu’elle voit ce que personne d’autre ne voit, … la mort qui arrive. Benoît Springer dissimule derrière cette petite fable fantastique, douce et tendre, un ensemble de réflexions plus profondes sur des thèmes universels : La vie et la mort, la solitude, le manque de l’autre, et tous les sujets périphériques à celui de la fin de vie quand on est seul. Il excelle dans la description de la vie paisible d’un village en environnement rural. Une peinture du quotidien de gens simples et vrais, de gestes simples, les gestes du quotidien… Les personnages sont plus vrais que nature sans être caricaturaux. Une très belle vieille dame, très digne, le grand père veuf fédérateur de son groupe d’ami, soutien des uns et des autres, la petite fille, libre, insouciante et espiègle, qui au fil du récit gagne en gravité et se rebelle contre cette mort qu’elle voit venir et qu’elle finit par interpeller. L’auteur personnifie la mort de manière très originale autour d’un duo étonnant : Un grand homme noir entièrement nu qui tient une petite fille voilée qui porte un coffre. Mourir c’est perdre ce qui fait que l’on est soi, c’est perdre son âme, nous dit l’auteur. Le grand homme noir prélève cette âme, que la petite fille voilée range dans son coffre. Ultime pirouette de l’auteur sur ce thème, qui donne à l’âme la forme d’une cocotte en papier !! Le dessin se suffit souvent à lui-même. Des pages entières sans une bulle et sans un mot, ne gène nullement le lecteur qui suit un personnage dans un geste, dans une routine quotidienne, s’émerveillant du graphisme pur et sobre. Un noir et blanc très beau, contour feutre, remplissage et nuances au fusain noir. Les mots ne sont pas en reste. Extraits (dialogue entre la vielle dame belle et digne et le grand père de Luce) : « La vieille dame : Vous ne semblez pas résigné … Le grand père : Vous l’êtes ? La vieille dame : Disons que depuis quelques temps, la vie s’obstine à vouloir me remettre les pieds sur terre. Mais je résiste. Je veux garder la tête dans les nuages le plus longtemps possible. Il sera toujours temps de regarder les choses en face. Le grand père : Personne n’aime penser que ca va s’arrêter. La vieille dame : Comment pourrions nous vivre si nous y pensions en permanence ? Le grand père : Je crois que tout ce que nous faisons dans notre vie, a pour seul but de rendre notre mort supportable. Et le seul moyen d’y arriver est d’oublier qu’on le fait pour ca. La vieille dame : Quelle ironie n’est-ce pas ? Le grand père : Ironie ou chance, l’amnésie chronique est le seul remède contre l’angoisse existentielle ! » Avec une infinie sensibilité, l’auteur nous touche avec une histoire tendre, jamais triste malgré le sujet, en un mot comme en cent : Magnifique !
(Chronique complète : Ici )
Dernière édition par zorg69 le Mer 12 Mar 2008, 23:13, édité 1 fois | |
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Akemi pilier
Nombre de messages : 164 Age : 37 Localisation : Marseille Date d'inscription : 15/08/2007
| Sujet: Les funérailles de Luce - Benoit Springer Mer 12 Mar 2008, 23:09 | |
| Je crois qu'il faudrait modifier le titre du fil en "Springer" tu as sauté le "p".. - Citation :
- Le dessin se suffit souvent à lui-même. Des pages entières sans une bulle et sans un mot, ne gène nullement le lecteur qui suit un personnage dans un geste, dans une routine quotidienne, s’émerveillant du graphisme pur et sobre. Un noir et blanc très beau, contour feutre, remplissage et nuances au fusain noir.
J'ai acheté "Les funérailles de Luce" il y a quelques jours, pour le visage de Luce (oui il m'en faut pas beaucoup pour acheter une BD lol). Le noir et blanc crée un contraste entre la vie paisible et ronronnante du village et la mort, ça rend l'idée encore plus forte. Ce qui m'a surprise c'est surtout ces pages sans bulles mais qui n'en ont pas besoin parce qu'on se laisse aller au silence des personnages comme dans une évidence. Cette BD est effectivement magnifique parce que le sujet, qui pourtant est vu et revu autant en BD qu'au ciné, est traité d'une façon simple mais profonde. Jj'ai beaucoup aimé cette representaion de la mort par la fillette voilée et l'homme nu. C'est un livre plein de reflexions mais tu as en dejà trés bien parlé je ne vois pas quoi rajouter si ce n'est le conseiller aussi. | |
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zorg69 pilier
Nombre de messages : 113 Date d'inscription : 21/10/2007
| Sujet: Re: Benoit Springer Mer 12 Mar 2008, 23:13 | |
| c'est fait j'ai ajouté le p. Merci | |
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| Sujet: Re: Benoit Springer | |
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