Vincent Ravalec

Vincent Ravalec , La vie miraculeuse du clochard André, Flammarion.

Le clochard inspiré !

Révélé par deux faits divers qui le mettent sur le devant de la scène, le clochard André devient le sujet d’investigation de deux apprentis reporters : ils doivent en tirer un reportage « fun et grand public » qui les rendra célèbres. Ils vont de surprises en surprises, de bars en bars, et la révélation des pouvoirs surnaturels d’André fait grossir la bulle de leurs espérances.

L’histoire est loufoque, et on rit aussi bien des attentes des journalistes que des révélations du clochard. Ravalec pimente son récit d’allusions transparentes : l’histoire d’un ministre « prenant en stop » une prostituée mineure, l’affaire du « tapin de la république » …

Nos drilles mènent joyeuse vie, et la relation de leurs exploits devient une dérision de l’écriture journalistique - ou poétique, sauf à apprécier la maîtrise de Ravalec qui joue sur plusieurs tableaux.

un extrait : l'entretien des 2 journalistes avec le clochard.

-

Citation :

Commençons par votre enfance. Vous êtes de Paris ?
- Non, de Tours, mon père était boulanger.
- C’est super. Boulanger, il faisait , euh… du pain ?
- Oui, et aussi des croissants. C’était sa spécialité. Il ramenait toujours des croissants à la maison.
- Et votre mère ?
- Elle s’est barrée avec un plombier quand j’avais douze ans. Il était venu réparer le lavabo que mon père avait pété parce qu’il était bourré.
- Ah, vous habitiez dans une maison, enfin, je veux dire, euh..pas dans une sorte de ferme ?

Je n’étais pas certain que Jacqueline soit déjà allée à Tours. En fait, je n’étais même pas certain que Jacqueline sache réellement où était Tours.

- Non, on était dans la banlieue, pas dans la campagne. Dans une cité, à Saint Pierre des Corps. Juste à côté de là où il y a eu les pédophiles…
- Ah bon - silence éloquent de notre part. Et ça a été dur ?
- Que ma vieille se barre ? Ouais; C’est le paternel qui faisait à bouffer, çà le faisait chier, c’est pour ça qu’il ramenait des croissants.
J’ai craint un instant qu’elle ne lui demande pourquoi il n’avait pas de bonne, mais plus finement elle a émis :
- Quand on est sensible, l’absence d’un de parents peut être traumatisante. Moi par exemple, mon père est mort quand j’avis vingt deux ans, ça a été &atroce, alors que d’autres sont orphelins très jeunes et ça les marque beaucoup moins.
- Et après vous avez fait quoi ? - moi revenant à du plus du terre à terre
- Un DEUG de philo.

Je ne connaissais pas cet auteur ( sais pas trop si c'est bien grave ,mais bon..) et son univers un peu déjanté à de quoi m'inspirer !
Donc ,je vais dès que possible me le procurer et vous dirai si la suite est à la hauteur de l'extrait !
Pour l'instant je finis Marylin ,dernières seances de Michel Schneider et...Ouf ,c'est un peu lourd ,je dirais .Pas dans le style (parfait ,rien à dire ) mais rentrer dans le psychisme et les rapports de personnes aussi torturés que Marylin et son psy durant 600 pages...J'ai besoin d'AIR !! et de légèreté .Celui-ci me paraît tout juste assez
dingue pour moi en ce moment !! :joker:

J'aime beaucoup moi aussi cet univers. L'écriture est directe, très parlée.
Pour commencer, par exemple :
- plusieurs recueils de nouvelles : Un pur moment de rock'n'roll, Vol de sucettes, Recel de bâton, Du pain pour les pauvres

- un roman : Cantique de la racaille.

Il a entreprit par la suite une oeuvre plus ambitieuse en plusieurs volumes :

Citation :

«L’Effacement Progressif des Consignes de Sécurité» s’inscrit dans un projet global : c’est le premier acte d’un cycle de douze romans-hypothèses. Le principe du Jeu artistique structuré en rhizome, en construction sur www.lejeu.net , devrait bientôt se déployer sur la toile.

Vincent Ravalec transpose les thèmes d’œuvres initiatiques comme «Le Jeu des Perles» de Verre d’Herman Hesse, ou «Les Portes de la Perception» d’Aldous Huxley, avec ce qu’il faut d’humour et de sincérité pour mériter un clin d’œil (le troisième!) de feu Timothy Leary.

A l’époque où l’observation détachée du non-sens de l’existence par Houellebecq, Ellis, Bénier-Bürckel ou Jauffret tend un miroir délétère à l’inconscient collectif, Ravalec, l’écrivain-sorcier, brandit les clés psychédéliques des voies interlopes de la connaissance. Comme certains objets magiques prennent des formes adaptées aux besoins de l’époque pour mieux subvertir , «L’Effacement Progressif des Consignes de Sécurité» expose des schèmes contagieux qui ne vous laisseront pas indemne.

Stig Legrand 2002

J'ai tenté de le lire..... pas accroché du tout !

..Bon,eh bien ,je vais m'en tenir au premier!

S'il est bon dans le domaine des nouvelles ,ça devrait suffire..

Merci pour l'info ,Provence !

aérial a écrit:

..Bon,eh bien ,je vais m'en tenir au premier!

C'est vrai que l'extrait qu'a posté Rotko donne envie...
Mais...question: est-ce que le livre est "seulement" drôle?
Vous allez me dire que s'il est vraiment drôle c'est déjà beaucoup...mais c'est que j'aime bien trouver quelque chose de plus que le rire...

..Rire ,c'est vrai que c'est déjà beaucoup ,parfois !Et c'est surement plus difficile de déclencher le rire que de faire pleurer dans les chaumières...
Mais ,à première vue ,je pense qu'il doit y avoir autre chose aussi..
une petite satire du monde journalistique ? Ou une dérision tout court d'un certain milieu ? à voir...
En tout cas ,je relis ,et il m'a mis l'eau à la bouche!

L'Effacement progressif des consignes de sécurité FLAMMARION

Pour une nouvelle sorcellerie artistique librio

Citation :

Constamment drôle et décalé à la manière de Ravalec, Les Filles sont bêtes, les garçons sont idiots offre une petite lecture réjouissante. Le narrateur Arthur s’adresse avec le plus grand sérieux à ses « frères », les autres garçons : « Sauf qu’une fille n’était ni un objet ni un bien consommable. Tout le truc était là. C’était plus complexe, je le sentais. » (p. 57).

C’est bien écrit, mordant à souhait, avec un vocabulaire riche, des phrases courtes et beaucoup, beaucoup d’interrogations ! lisible dès 10-11 ans, ce court roman aura peut-être du mal à trouver son public : le second degré concernant ce genre de situation est beaucoup plus amusant pour un adulte.

avis de Ricochet, site pour ados : http://www.ricochet-jeunes.org/

CANTIQUE DE LA RACAILLE est un petit polar où
C’est Gaston qui raconte…pour épater un petite paumée qu’il a prise en stop, il décide de faire des coups juteux pour mener la grande vie !

coline a écrit:

Mais...question: est-ce que le livre est "seulement" drôle?
Vous allez me dire que s'il est vraiment drôle c'est déjà beaucoup...mais c'est que j'aime bien trouver quelque chose de plus que le rire...

Je ne crois pas que tu trouveras autre chose que du comique. Bon pour une pause entre deux pavés...

rotko a écrit:

Je ne crois pas que tu trouveras autre chose que du comique. Bon pour une pause entre deux pavés...

Ce n'est pas que du comique. Ravalec c'est souvent drôle, mais j'ai toujours ressenti un certain désespoir sous-jacent. Et c'est souvent à prendre au second degré.
Mais bon, plus distrayant que philosophique !

A ce propos ,quelqu'un doit savoir qui est l'auteur de cette citation que je trouve très belle :
L'humour est la politesse du désepoir"

(Je ne sais plus et ça m'énerve )

Provence a écrit:

Ce n'est pas que du comique. Ravalec c'est souvent drôle, mais j'ai toujours ressenti un certain désespoir sous-jacent.

C'est presque toujours le cas avec les gens qui font rire...Humoristes, écrivains, poètes...

Mais j'ai bien noté le livre pour "une pause entre deux pavés"!

aérial a écrit:

A ce propos ,quelqu'un doit savoir qui est l'auteur de cette citation que je trouve très belle :
L'humour est la politesse du désepoir"

(Je ne sais plus et ça m'énerve )

C'est de Boris Vian.

coline a écrit:

aérial a écrit:

A ce propos ,quelqu'un doit savoir qui est l'auteur de cette citation que je trouve très belle :
L'humour est la politesse du désepoir"

(Je ne sais plus et ça m'énerve )

C'est de Boris Vian.

le diagnostic de Coline m'a étonné ! je suis donc allé sur wikipedia

Citation :

citation attribuée selon les auteurs à Achille Chavée, Oscar Wilde, Georges Duhamel, Boris Vian, et parfois même, bien qu'elle ne soit pas du tout de son style, Pierre Dac

j'aurais parié pour oscar Wilde.

Autres attributions giraudoux et duhamel.

soyez tolérants et dîtes comme moi : c'est d'Oscar Wilde

rotko a écrit:

soyez tolérants et dîtes comme moi : c'est d'Oscar Wilde

Perso, je veux bien te concéder ça...pour te faire plaisir!

Bon,merci pour la (les ) réponse (s ) ,je pense que je vais opter pour les deux ,histoire de ne froisser personne ( c'est vrai qu'on imagine bien Oscar Wilde ..),mais de toute façon ,vu la confusion ,personne ne pourra me reprendre , donc ...

Projet d’éducation prioritaire reparaît aujourd’hui chez l’éditeur Ego comme X.
Un metteur en scène de théâtre se rend à l'ecole à la demande des professeurs. Ces derniers ont écrit une pièce pour la fin de l'année. Il imagine une refonte de l'education nationale.

Hépatite C de Vincent Ravalec, Ed. Flammarion.
la therapie n'est pas de tout repos. Il semble bien que Ravalec délire, mais il sait aussi faire grincer des dents.

Quinze ans après, l'auteur du Cantique de la racaille sort le deuxième volet des aventures de Gaston. 600 pages chez Fayard.

Citation :

Ravalec fait sortir Gaston de geôle en temps réel, alors qu'il a purgé sa peine de quinze ans. En prison, il a subi une mystérieuse initiation mentale, qui s'avérera être un véritable lavage de cerveau. Bonne nouvelle : le héros, servi par une écriture trépidante, a gardé sa vitalité et son culot. Qu'il se retrouve paparazzi à la fête débridée d'un cheikh arabe, pensionnaire d'un ashram indien, il a ce talent certain pour se mettre dans des situations impossibles.

dit ouest-France.