Guillaume Fabert, autoportrait en érection.

Autoportrait en érection




D’abord, ce n’est pas de la pornographie. Celle-ci est souvent vulgaire et excessive.
Pas de l’érotisme non plus, que j’assimile à une sexualité poétisée.

Non, ce sont les déclarations intimes d’un homme. Il décrit ses expériences amoureuses et la façon dont il les a vécues.

En un mot : ce qu’il apprécie au lit et ce qu’il n’apprécie pas.

Je me souviens l’avoir lu dans un train, sans trop savoir de quoi ça parlait. Puis, après quelques pages, je l’ai continué, emportée par la curiosité.
Il n’y a rien de choquant. Un langage juste et direct sur un sujet forcément équivoque et personnel.

L’homme détaille des pratiques assez banales (que je ne cite pas ici, nous n’avons pas besoin de détails) et explique comment les femmes devraient s’y prendre pour satisfaire réellement leur amant.

Car on évoque souvent le plaisir féminin frustré, mais on se rend compte à quel point un homme peut l’être aussi, si ce que sa partenaire lui fait est mal fait.

C’est un livre évoquant le corps masculin et sa sensibilité.
Le corps masculin et ses appels.
Le corps masculin et ses attentes.

Les combler relève d’un « art charnel », qui s’apprend, comme tout. Se déploie en symbiose avec les besoins virils.

Le but : jouir du corps avec l’aide de l’autre et des possibilités offertes par la nature. Entre adultes consentants, évidemment.

Mention spéciale à un passage assez intéressant où il souhaite convaincre son amie de faire une chose qu’elle n’aime pas. Il réussit à la persuader et elle finit…par apprécier ! Un profil de charmeur s’esquisse…

On pourrait presque assimiler ce livre à un manuel à usage féminin, car je pense que le ressenti de ce type là est partagé par beaucoup d’autres. Sauf que lui l’a fixé par des mots.

L’auteur a beau parler à la première personne du singulier, sa confession n'est pas si subjective.

Sur ce point, des avis d’hommes seraient bienvenus.

J’ai tenté de savoir qui se cachait derrière ce pseudonyme.

En vain.

Nous savons seulement que c’est un homme d’âge mûr (40/50 ans, de mémoire).

Le style est agréable, sans apprêt, sans lourdeur. L’auteur courageux car il se livre énormément. Sans fard, sans hâblerie, sans pudibonderie. Pour cela, il mérite un sacré bon point.

Car comme le souligne rotko, l’homme cache souvent sa pudeur ou ses frustrations derrière une paillardise bruyante.

Curieusement, je me suis rendue compte que peu de gens connaissaient ce bouquin, pourtant paru en poche. C’est bien qu’on le mette en lumière ici.

C'est bien aussi que tu en parles naturellement. En couverture un dessin d'Egon Schiele,

je vais l'ouvrir sans tarder.

rotko a écrit:

je vais l'ouvrir sans tarder.

Alors ?

Attends une semaine au moins, et je le ferai.

Le livre est en effet en presse pocket et parle de sexualité sans pudibonderie. Le ton est allègre, et sans vantardise, le narrateur se rappelle les meilleurs moments de sa vie charnelle.

Ce sont les circonstances de la rencontre et l'entente entre les partenaires qui assurent les bonnes réussites, et on lui sait gré de dénoncer les conduites hypocrites de simulation, tant chez l'homme que chez la femme.

Là encore une conduite franche et attentive à l'autre donnera les meilleurs résultats.

Subjectif dans ses goûts et ses pratiques, il sait dire quelles réticences peuvent décevoir un homme, et de ce côté on ne saurait être trop vigilant : une remarque déplacée, un rire grossier, une excessive impatience, ou une déception affichée peuvent éloigner le désir ou le contrarier.

Du tact, et des paroles gratifiantes éviteront au malheureux d'aller raconter ses malheurs sur psychologies ou doctissimo !

J'en suis à la moitié, et je pense qu'après avoir raconté ses diverses expériences de jeunesse, il entrera dans des renseignements pratiques et d'une valeur plus générale.

à suivre donc

En tout cas Fabert me paraît plus épanoui que le compagnon d'Annie Ernaux dans "l'usage de la photo" (titre ronflant pour ce qui est proposé), réduit au rôle de chien savant qui veut écrire comme sa maitresse, et prend la pose, le slip sur les chevilles...

Tu le ressens comme moi.
Un ouvrage positif à faire connaître !

Arc a écrit:

Autoportrait en érection

J’ai tenté de savoir qui se cachait derrière ce pseudonyme.

En vain.

Nous savons seulement que c’est un homme d’âge mûr (40/50 ans, de mémoire).

J'ai eu, par hasard, la chance de dîner à côté de cet auteur vendredi soir dernier. Même s'il a écrit ce livre sous un pseudo, c'est un secret de polichinelle qui il est véritablement.

Il est passé à Apostrophe en 1989, avec comme seul déguisement une fausse moustache et des lunettes noires...

Enfin, il est professeur de Droit à l'ESSEC. Il doit avoir 68 ans aujourd'hui.

Une petite remarque en passant : il se préoccupe surtout de son propre plaisir et veut convertir ses partenaires à ses pratiques favorites.

Si la conversion est heureuse, tant mieux ; on est tout de même un peu surpris que ses goûts passent en premier, du moins à ce qu'il dit.

Là encore un échange et une évolution commune est souhaitable, je crois.

Et combien d'hommes ne se préoccupent que de leur propre plaisir !..... heureusement que ceux qui aiment vraiment leur compagne se soucient davantage d'elle que d'eux mêmes avant de se préoccuper de leur bien-être à eux !

Disons qu'un juste milieu est souhaitable et qu'un plaisir partagé est la plus belle des récompenses
Je suis curieuse de lire ce livre, je viens de le rajouter à ma LAL.

Bonjour Iza, je crois que je vais le lire aussi. Il n'est jamais trop tard pour s'instruire.

Absolument, Ysandre !