Ella Maillart

On commence par un aperçu de cette grande Dame.

Ella Maillart

Une femme extraordinaire, qui a fait le tour du monde avec un esprit humaniste.

Si vous n'avez pas eu le temps de lire un récit de cette voyageuse exceptionnelle, cela ne fait rien, il vous reste des mois pour la connaitre, et cela vaut le coup.

Ella Maillart, une femme moderne, sportive, non esclave du confort, et qui fuit l'Europe qui a fait deux guerres mondiales. Elle y a perdu des amis.

Elle décide donc de connaître le contraire de sa civilisation, et d'un Christianisme qu'elle juge hypocrite. D'où son attirance pour l'Asie et pour des tribus du Caucase qu'elle traverse à pied.

Là elle découvre des tribus non encore touchées par ce qu'elle exècre, la civilisation européeenne. En inde où elle reste cinq ans, elle trrouve des réponses à ses interrogations, et des "sages", tels qu'il n'y en a pas pour elle dans son Europe natale.

Au départ de ses aventures, il y a donc ce rejet politique et ideologique, mais aussi des influences littéraires : celle de thoreau avec Walden qui exalte une vie ascétique au sens où il peut vivre dans la nature avec peu de choses :

Citation :

" je suis riche de tout ce dont je n'ai pas besoin"

écrit-il.

Cette réalité que j'ai pourchassée , aux Editions Zoé .



Il s'agit d'un recueil de 30 lettres écrites à sa mère, et qui lui racontent les incidents et bonheurs des voyages : les difficultés avec les autorités comme les bonnes surprises, tel l'accueil chaleureux des jeunes filles (elles sont deux à bord d'un voilier en méditerranée) par des officiers militaires anglais sur un destroyer.

On reçoit ainsi leurs confidences et informations en direct. Ella Maillart est pleine de ressources : le bricolage ne lui fait pas peur, et tout s'offre à sa curiosité, les fouilles archeologiques comme l'exploration des grottes.

Pour financer son voyage, elle devient figurante dans des films, elle donne des cours de langues, écrit des articles divers pour les journaux, assure des conférences et des reportages.

son idéal ?

Citation :

"Voir tous les jours des choses nouvelles et instructives"

Un livre que je souhaiterais lire.


Ella MAILLART



PRÉFACE

Née à Genève en 1903, Ella Maillart traversa le XXe siècle de son pas d’infatigable voyageuse. Rendue célèbre par ses nombreuses expéditions en Orient, dont elle fit le compte rendu dans des livres, des articles et des conférences, Ella Maillart demeura réticente à communiquer publiquement le fruit de son expérience spirituelle. Pourtant, sa quête de Dieu, qu’elle nommait le “Grand Tout”, est indissociable de l’itinéraire de cette longue vie qui s’acheva à Chandolin, un village de haute montagne valaisan, le 27 mars 1997.
“Obsédée par la réalité géographique de la Terre”, Ella Maillart le fut tout autant par la recherche du réel, celle du vrai “Je” qui permet de vivre dépris des forces de l’illusion. A cet égard, son long séjour d’apprentissage aux Indes à compter de 1940, à Tiruvannamalai, dans l’ashram de Sri Ramana Maharishi, fut déterminante. Elle se rendit également chez Sri Krishna Menon (Atmananda). Auprès de ces maîtres, Ella Maillart reçut les réponses aux questions fondamentales qui depuis l’adolescence ne cessaient de la préoccuper.
De retour en Europe en 1945, Ella Maillart choisit de vivre la moitié de l’année à Chandolin, dans un chalet qu’elle nomma Atchala, en hommage à l’Arunatchala, la montagne sacrée au pied de laquelle se trouve l’ashram de Ramana Maharishi. C’est là que, jusqu’à la fin de sa vie, elle reçut bon nombre de visiteurs curieux de l’interroger sur son expérience spirituelle et de partager avec elle leur propre recherche. Ella Maillart ne se considéra jamais ni comme un maître, ni comme un être “réalisé”. Pourtant, si le visiteur possédait ce qu’elle nommait le “sens du divin”, elle acceptait le dialogue sur ce qu’elle avait appris dans la présence des sages.
Face à la formidable pyramide du Cervin, qu’elle considérait comme la montagne sacrée de l’Europe, Ella Maillart répondait souvent aux questions du chercheur par des phrases lapidaires, un enseignement de peu de mots qui pouvait le guider sur la voie de la “pure conscience” qu’elle s’efforçait elle-même d’atteindre.
Ce recueil regroupe essentiellement des extraits d’ouvrages ou d’entretiens dans lesquels Ella Maillart a livré des fragments de sa pensée sur le monde. On trouvera la référence des sources ci-dessous. Nous avons complété ce choix par des textes qu’Ella Maillart appréciait particulièrement et qui nourrissaient sa réflexion. Ils sont issus de la tradition hindoue, bouddhique ou chrétienne. Le lecteur pourra utilement se reporter à l’ensemble des textes originaux.
Si on peut aujourd’hui lire ou relire les récits de voyage d’Ella Maillart et contempler les magnifiques photographies qu’elle en rapporta, il ne faut pas oublier qu’elle entreprit tous ces périples espérant trouver les réponses aux questions lancinantes qui la poursuivaient. Les “bribes de sagesses” que nous proposons aujourd’hui ne sont assurément pas la moindre de ses réalisations.

Merci Soussou
J'ai justement un livre d'elle en commande...
Nous en reparlerons.

Les éditions Zoé publient onze articles de l’aventurière genevoise parus en 1935 dans le «Petit Parisien».
Avant de voyager en Chine, elle avait parcouru le Mandchoukouo



source : le temps.

"La voie cruelle" raconte son épopée avec Annemarie Schwarzenbach, qu'elle appelle "Christina" dans le livre. C'est le seul livre d'elle que j'ai lu. Sinon, Schwarzenbach, justement, parle d'Ella Maillart dans ses propres livres.

Oasis interdites

Nous sommes en 1935. Ella Maillart, positionnée à Pékin, aimerait traverser l’Asie centrale et rejoindre les Monts Célestes qu’elle connaît de l’autre versant, russe, et qu’elle n’a pu franchir lors d’un précédent voyage. La Chine voit les japonais occuper le Manchoukouo, et les nationalistes et les communistes sont en rapport de force dans de nombreuses régions. Le passage le plus au nord par Ouromchi est impossible et il faudrait passer au sud, plus ou moins clandestinement, par le Sinkiang : la région, en rébellion, guerre civile, infiltration par les Soviets, est dangereuse, interdite ; les étrangers y risquent un emprisonnement, si ce n’est de disparaître ; aucunes nouvelles n’arrivent jusqu’à la capitale chinoise et au gouvernement de Nankin, ou elles sont contradictoires.
Accompagnée du correspondant du « Times » Peter Fleming, Ella Maillart tente l’aventure. Il s’agit d’atteindre Kachgar et d’y retrouver le consulat britannique. De là redescendre vers le Kashmir par les Pamirs et rejoindre Srinagar ne serait plus qu’une « promenade ».
Préparatifs soigneux. Premiers déplacements en train, puis en camion surchargé et brinquebalant. A dos d’âne. La Chine millénaire et les femmes aux pieds bandés. Puis suite au Kansou, le Koukou Nor partie du Tibet et le Sinkiang. Caravanes de chameaux, d’oasis en oasis ; coucher sous la tente, dans des caravansérails, sous la yourte, dans les monastères. Altitude qui peut voisiner les 4000 mètres. Difficultés de réapprovisionnement, chercher de l’eau, tracasseries administratives et tergiversations autour des passeports, peur d’être refoulés ou arrêtés, guides plus ou moins fiables. Mais aussi des rencontres chaleureuses, le partage, la découverte des peuplades, la beauté des paysages, l’harmonie avec la nature et la vie « sauvage ».
Car Ella Maillart porte un regard ouvert et tolérant sur tout ce qu’elle voit, elle est emplie de curiosité et émerveillée. Son récit nous livre aussi quelques considérations philosophiques empreintes d’humanité sur son rapport au monde et à elle-même.
Je terminerai en recopiant la propre fin de son ouvrage :

Citation :

« Une seule chose compte, envers tous les particularismes, c’est l’engrenage magnifique qui s’appelle monde. »

Hope a écrit:

"La voie cruelle" raconte son épopée avec Annemarie Schwarzenbach, qu'elle appelle "Christina" dans le livre. C'est le seul livre d'elle que j'ai lu. Sinon, Schwarzenbach, justement, parle d'Ella Maillart dans ses propres livres.

Oui, je l'ai lu, avec traversée de la Perse. Et aussi "Oasis Interdites", et un autre de ses récits dont j'ai oublié le titre. Je l'aime et l'admire beaucoup mais bon, histoire de réveiller un peu ce fil-ci, je trouve un peu hagiographiques certains commentaires que j'y lis. Ella Maillart n'avait clairement rien d'une intellectuelle ni d'une philosophe, et elle s'en défendait. Elle tire assez peu d'enseignement de ses rencontres, se questionne assez peu sauf sur elle-même et ce qu'elle veut vraiment, et par exemple si l'on vient de lire avant elle "Le Tour du monde d'un sceptique", d'Aldous Huxley, on peut éprouver une certaine frustration. En plus, finir avec un gourou du syncrétisme superficiel, comme les Beatles ....
Ceci dit, rien ne prouve que le sens de la vie soit d'être plutôt comme Aldous Huxley... sans compter que lui aussi, sur la fin...