Alain Mabanckou

Alain Mabanckou, Verre Cassé, Seuil.

Chronique de piliers de bars au Congo

Citation :

J’[Verre Cassé] ai commencé à être l’un des clients les plus fidèles du Crédit a voyagé l’année où on m’a radié de l’enseignement, je consolidais les relations avec l’Escargot entêté, j’étais devenu un meuble de la maison au point que le patron m’avait dit : « tu sais, Verre Cassé, si tu voyais un peu plus clair, je t’aurais pris comme serveur ici …

En fait il donne à Verre Cassé un cahier faire la chronique de son pittoresque établissement.

On a donc droit aux aventures grandguignolesques de piliers de bars, dans leurs démêlés avec la vie, les femmes et l’alcool. Le chroniqueur ne cache rien, et dans une verve éblouissante, une tchatche sans pareille, il transmet les revendications existentielles de ses comparses, ennoblissant leurs propos de titres de romans, de paroles de chansons, de proverbes, et de formules abracadabrantes.

Autant dire que ce langage qui charrie tous ces éléments disparates est un vrai tourbillon de vie parfaitement adapté aux scènes épiques égrillardes qu’il raconte.

De plus ce jeu ,n'est pas gratuit, mais reflète la personnalité du chroniqueur.

Inutile d’en dire plus, on ne décrit pas un plat savoureux !

Citation :

Pour commencer, je dois préciser qu’Angélique c’est le prénom de mon ex-femme, mais quand je parle d’elle, je l’appelle Diabolique, et tout au long de mon cahier je vais l’appeler Diabolique, oui je l’ appellerai comme ça, elle n’a rien d’un ange, elle est tout le contraire, c’est pas comme ça que les anges, même dissipés, agissent, car Diabolique, elle a passé plus de quinze années à mes côtés, et pendant toutes ces années elle a caressé l’espoir de me démontrer que sa cambrure était plus excitante que celle d’une bouteille de vin rouge, et moi j’ai passé plus de quinze années à lui démontrer le contraire parce qu’une bouteille je peux la boire n’importe quand, n’importe comment, n’importe où, ça dépend de moi de ma volonté, de l’heure à laquelle j’arrive au Crédit a voyagé, mais avec Diabolique, c’était comme si j’étais pas en présence d’une femme.

Un peu dur, cette réflexion d'Alain Mabanckou dans "Verre cassé"...

Citation :

Il m’est arrivé de voir à la télé d’un bar de l’Avenue de l’Indépendance quelques uns de ces écrivains qui portent des cravates, des vestes, des écharpes rouge électrique, parfois des lunettes rondes, qui fument aussi des pipes ou des cigares pour faire bien, bon chic bon genre, ces écrivains qui prennent de photos avec un air de ceux qui ont leur œuvre derrière eux, et ils veulent qu’on parle de leur nombril gros comme une orange mécanique, y en a même parmi eux qui jouent les écrivains mal aimés, convaincus eux-mêmes de leur génie alors qu’ils n’ont pondu que des crottes de moineau, ils sont paranoïaques, aigres, jaloux, envieux…

sur "les écrivains mal aimés, convaincus eux mêmes de leur génie alors qu'ils n'ont pondu que des crottes de moineau, ils sont paranoïaques, aigres, jaloux, envieux".

Même si c'est souvent vrai, faut-il pour autant le rappeler avec autant de dureté... et de suffisance, je crois?
J'aime mieux le "pouvoir" d'une bonté et d'une générosité sans complaisance.

Je pense qu'il y a des "crottes de moineau"...en chocolat délicat... Et des "monuments" littéraires en papier dentelle...

Allez, allez! ... Mabanckou, au Panthéon! Scandons, scandons donc!
Mabanckou, je connais pas : c'est grave?

La reflexion est en fait celle de son personnage, ce qui explique tout. Je change l'en tête pour qu'il n'y ait plus ambiguité.

Citation :

dixit Verre cassé, in le roman éponyme d'Alain Mabanckou, au Seuil..

oui, lis ce bouquin ; il a un ton particulier, on peut le lire à plusieurs niveaux, et même jouer à relever les extensions des formules (1), les citations, les titres et les calembours. Un exemple, le narrateur dans un moment dramatique recommande à son ex femme :

Citation :

"n'oublie pas mes petits souliers"!

(1) on ne dit pas philosophe mais à chaque fois "philosophe du XVIIIe siecle" etc...

Pour la rentrée on annonce son "memoire de porc Epic" et il faudrait lire son "african psycho"
on parle beaucoup de Mabanckou, et c'est justifié.

Alain Mabanckou, les petits-fils nègres de Vercingétorix, le serpent à plumes.

Destins croisés.

Hortense confie à son journal ses tribulations au Vietongo, pays imaginaire où une guerre civile oppose les gens du Sud à ceux du Nord.
Hortense du Nord épouse Kimbembé du Sud, elle a comme amie Christiane, une Sudiste mariée à un Nordiste.

A la suite de scènes de violences au Sud et l’enlèvement du mari Nordiste de Christiane, elle veut retrouver son Nord familial. Dans son cahier, elle se rappelle sa vie au Nord et son émigration avec son mari vers le Sud.

On voit la symétrie des origines et des voyages , ce qui confère au livre, à mon sens, un caractère artificiel, peut-être même si concerté qu’il en deviendrait laborieux.

On suit Hortense, mais en traînant les pieds, car rien n’est vraiment exaltant dans le récit où l’humour est une denrée rare, à part une séance au cinéma.

Un récit sans surprise, somme toute assez terne, qui déçoit venant de l’auteur de Verre Cassé.

Mémoires de porc-épic

Dernier Renaudot en date, Mémoires de Porc-épic est étonnant, touchant et très drôle à la fois.

A l'âge de 10 ans le jeune Kibandi fut initié au rituel du Mayamvumbi, à savoir boire cet étrange breuvage qui fait l'enfant Homme et lui procure dès lors le bonheur de posséder son alter-égo animal. Pour Kibandi ce sera le porc-épic.
Notre petit porc-épic va alors commencer à entretenir l'habitude de la lignée de Kibandi: tuer tous ceux qui oseront se mettre en travers des choix et voeux du jeune garçon. Le village de Séképembé va donc devenir le port d'attache de cet étrange duo guidé par un irrésistible atavisme.

Véritable conte africain revisité, Mabanckou se sert des aveux d'un porc-épic à un grand Baobab pour dépeindre avec attachement toute la richesse et la verve des orateurs africains: sorciers, marabouts....
On y trouve des trésors de bon sens tels, "Quand on coupe les oreilles, le cou devrait s'inquiéter" ou encore ..."et si vous voyez un sourd courir, mes petits, ne vous posez pas de questions, suivez-le car il n'a pas entendu le danger, il l'a vu" (discours du vieux porc-épic aux siens).
Mabanckou s'amuse ouvertement et sans méchanceté de la grandiloquence des sorciers de village et quand l'un d'eux, poussé à bout s'emporte par ces mots ..."merde alors, silence, j'ai dit, vous voulez que je vous chasse d'ici, hein, vous voulez que je vous lance une armée d'abeilles au cul.".. on ne peut que sourire et s'étonner.

Mais l'auteur règle ses comptes avec l'Homme quand il fait dire au porc-épic "j'ai appris des hommes le sens de la digression, ils ne vont jamais droit au but, ils ouvrent des parenthèses qu'ils oublient de refermer". Quoi qu'il en soit, ce roman est un petit bonheur permanent qui se lit avec une grande facilité, qui procure de vrais joies toutes simples et un brin nostalgiques.
A noter pour la Forme que le roman est étrangement découpé et une absence totale ou presque de ponctuation puisqu'on y trouve que la virgule.

oxymoron44 a écrit:

. Quoi qu'il en soit, ce roman est un petit bonheur permanent qui se lit avec une grande facilité, qui procure de vrais joies toutes simples et un brin nostalgiques.
A noter pour la Forme que le roman est étrangement découpé et une absence totale ou presque de ponctuation puisqu'on y trouve que la virgule.

Je suis tout à fait d'accord avec Oxymoron, c'est un "petit bonheur permanent qui se lit avec une grande facilité".
J'ai souvent eu le sourire au coin des lèvres tout au long du récit et les allusions vers la fin, où il parodie le mythe de Narcisse ou nous parle d'Hémingway sont tout à fait réjouissantes!
Mais je garde une petite préférence pour "Verre cassé", j'y avais trouvé une critique un peu plus acerbe , très jouissive en tout cas!

Et toi Rotko, as-tu pu le lire finalement ?

je l'attends toujours !!

Avec les mémoires de porc-épic au Seuil, Alain Mabanckou donne la parole à un sous-fifre, double animal négatif d’une crapule judicieusement nommée Kibandi.

Porc-épic, qui a des manifestations animales et des pensées humaines, ravi de revenir au premier plan, mais peu soucieux d’avoir un contradicteur, livre son monologue au baobab, métaphore du lecteur non susceptible d’intervention. A vrai dire l’animal pourvu de piquants prend un ton ingénu, voire repentant, car depuis que les fantômes se vengent, autant se détourner, pense-t-il, nom d’ un porc-épic !, du crime organisé.

Il joue donc les diversions et amuse avec les dictons cocasses dont s’amuse la morale traditionnelle : « quand on coupe les oreilles, le cou devrait s’inquiéter » mais qui témoignent de son propre malaise.

Citation :

« Il y a quelques heures à peine, je veux dire aux premières lueurs de l’aube de ce dimanche où je te parle, j’ai secoué la poussière qui recouvrait mon ventre et mon derrière, je n’avais pas perçu tout de suite pourquoi aucun villageois n’était passé près de ces deux grosses pierres où j eml’etais retiré tout nuit j’ai compris par la suite que ce jour est un jour de repos, autrement j’aurais vu les chasseurs […] je me suis étiré, j’ai baillé, j’ai suivi mon instinct, je progressais de guingois… »

Il lance maintenant des piques à son ancien maître :

Citation :

Tout se passait comme si en vieillissant, Papa Kibandi retournait à l’ état animal, il ne coupait plus ses ongles, il avait les tics d’un vrai rat lorsqu’il fallait manger, il se grattait le corps à l’aide de ses orteils […] le vieil homme était désormais pourvu de longues dents acérées, en particulier celles de devant, de poils gris et durs prenaient racine dans ses oreilles, arrivaient à la racine de ses mâchoires..

Il se moque donc de tout, du féticheur qui prétend avoir des pouvoirs extraordinaires et qui pourtant se fait rouler dans la farine :

Citation :

« un vieil homme aveugle de naissance, aus jambes flanquées et dont la barbichette balaie le sol à chaque mouvement de tête, il paraît que le responsables de ce pays le consultent, vénèrent la science des ombres, il ne se lave jamais, sinon il perdrait ses pouvoirs, il traîne des hardes rougess, fait ses besoins au chevet de son lit de bambou, il est capable de domestiquer la pluie le vent et le soleil… »

Quant aux ethnologues blancs, ils ne valent pas mieux à ses yeux qu’à ceux de la population :

Citation :

« On avait continué penser qu’ils étaient des sans-emploi dans leur pays ou bien qu’ils venaient poser des antennes paraboliques dans le village afin de surveiller les gens, et donc il étaient arrivés ici, ces Blancs anthropologues, il avaient attendu que quelque un meure […] et dirent d’ne seule voix « super, nus avons notre macchabée, il est à l’autre bout du village, l’enterrement c’est demain, on va enfin terminer ce putain de bouquin »…

Porc-épic, doué d’une insolence tous azimuts, et d’un appétit de pouvoir et de séduction qui en ferait le parangon de l’animal politique - espèce bien connue des humains, veut donc nous rouler aussi dans la farine sur ses activités passées, comme montrer son actuelle utilité.

Comme notre Renart repentant, le porc-épic africain veut rentrer en grâce.

Mabanckou offre donc un livre drôle et profond , et à voir l’unité de ton du récit et de son narrateur, je pense comme Oxymore qu’il s’est imposé des contraintes stylistiques pour parvenir à ses fins.

roxane a écrit:

les allusions vers la fin, où il parodie le mythe de Narcisse ou nous parle d'Hémingway sont tout à fait réjouissantes!

Tu as raison, Roxane, et porc-épic est narcissique en diable, à tel point qu'il attribue aux autres - pour les dénigrer, ses propres penchants, ses propres turpitudes, tout en se valorisant lui-même de toutes les façons.

rotko a écrit:

je vais prendre mon vélo pour aller retrouver Alain Mabanckou, Jean Rouaud, Muriel Barbery et d'autres aux rencontres de la Ducherais à Campbon (44).

Tu nous a déjà transmis le bonjour de Muriel Barbery , mais as-tu eu l'occasion de discuter avec Alain Mabanckou ?

Non, je l'ai aperçu plusieurs fois, il était bien entouré, et par rapport au fil "l'auteur et vous" je dois dire que voir Mabanckou n'est pas indifférent.

Il portait une tunique blanche et une toque africaine; j'y ai vu une revendication d'identité. Si tu as lu porc-epic, on pourra échanger sur ce sujet "d'identité".

Non malheureusement je n'ai rien lu de lui, mais je m'y mettrai... un jour, promis !

Je suis ravie que Mabanckou ressorte sur ce fil car il le vaut bien
Ce qui me plait chez lui c'est que son humour ravageur se double d'une belle critique ,sociale ou pilosophique.
Ici, le ton m'a paru moins acerbe, mais plus profond que dans " Verre cassé";
Notre porc-épic au tavers de ses jugements sur l'homme, se questionne sur le sens de la vie, sur ce qu'elle peut comporter après.
Peut-être en hommage à sa mère ?

J'ai aussi particulièrement apprécié la critique faite aux littéraires personnifiés par Amédée l'intellectuel("Quand on a beaucoup lu, on a le droit de se vanter, de prendre les autres pour des moins que rien") ou à la littérature en général.
("Les hommes préfèrent raisonner sous la protection de leur science des Blancs où chaque phénomène a une explication scientifique")

Un porc-épic en tout cas bien attachant et fort lucide qui n'épargne personne sous ses apparences de double fidèle et dévoué à son maître !

Roxane

Citation :

Un porc-épic en tout cas bien attachant et fort lucide qui n'épargne personne sous ses apparences de double fidèle et dévoué à son maître !

Chacun le voit comme il veut, je ne lui accorde pas, quant à moi, toute ma confiance, malgré les efforts qu'il deploie pour mettre le lecteur dans sa poche

Mabanckou,Lettre à Jimmy , le livre paraitra fin aôut chez Fayard.



Jimmy, c'est James Baldwin, un écrivain noir americain, une figure du mouvement de lutte pour les droits civiques.

un livre qui alimentera certainement des débats à la rentrée :

Citation :

Il ne suffit plus que je me dise Nègre pour que dans la mémoire de l’Autre défilent les siècles d’humiliations que les miens ont subies. Il ne suffit plus, Cher Jimmy, que je me dise originaire du Sud pour exiger du Nord le devoir d’assistance dans son élan de tiers-mondiste car je sais depuis que l’assistance n’est que le prolongement subreptice de l’asservissement, et il y a longtemps qu’être Noir ne veut plus rien dire, à commencer par les hommes de couleur eux-mêmes.

roxane a écrit:

Je suis ravie que Mabanckou ressorte sur ce fil car il le vaut bien
Ce qui me plait chez lui c'est que son humour ravageur se double d'une belle critique ,sociale ou pilosophique.

tout a fait d'accord avec toi et Alain Mabanckou, Lettre à Jimmy, chez Fayard promet d'être une bonne lecture pour deux raisons :

1) l'occasion de découvrir Baldwin à qui s'adresse Mabanckou

Citation :

Cher James Baldwin, Il y a vingt ans exactement que vous nous avez quittés. Vous êtes considéré comme un écrivain américain de premier plan, et vous êtes pourtant un peu français aussi ! C'est en tout cas au cours de votre exil à Saint-Paul de Vence que vous avez achevé votre premier roman, La conversion, loin de l'hôpital public de Harlem qui vous avait vu naître. Ou du moins, loin géographiquement. Car même si vous vous promeniez dans notre deuxième pays à tous, tel que l'a défini Thomas Jefferson, vous restiez proche des préoccupations de l'Amérique de votre jeunesse, agitée par les questions raciales et la marginalisation des Noirs

2) découvrir les idées de Mabanckou sur des problèmes contemporains : le repli identitaire, le prétendu antisémitisme noir, l'exil ressenti et vécu, la dette envers les écrivains africains francophones, jugés aussi à l'aune actuelle.

Reprise de Verre Cassé, vu le succès obtenu au mois de mai au théâtre de Poche à Bruxelles.

Les 2, 5, 6, 11, 13, 16, 20, 23 et 24 octobre 2007.

Et quelques représentations à Paris, pour ceux qui pourront :

"Verre Cassé" AU THEATRE A PARIS LE 25, LE 26 ET LE 27 OCTOBRE 2007

Jeudi 25 OCTOBRE, 20h00
Vendredi 26 OCTOBRE, 20h00
Samedi 27 0CTOBRE, 20h00

Lieu :

Centre Wallonie-Bruxelles de Paris
46, Rue Quincampoix - 75004 Paris

Renseignements et Réservations : 01 53 01 96 96.
Tarif : 15 euros.

Lettre à Jimmy : A l'occasion du vingtième anniversaire de ta mort chez Fayard.

J'ai lu le debut de cet hommage de mabanckou et j'ai dû rendre le livre car j'officiais en temps limité

Parfaite connaissance due son sujet par mabanckou qui cite aussi bien les oeuvres de Baldwin que les études le concernant, ce qui done des citations judicieuses et interessantes.

Citation :

"Je m'appelle Baldwin parce que je fus soit vendu par une tribu africaine, soit volé à elle pour tomber netre les mains d'un chrétien blanc du nom de Baldwin qui me força à m'agenouiller au pied de la croix."

in la prochaine fois, le feu chez Folio

Baldwin vit dans un contexte difficile : bâtard, moqué par son père adoptif pour son physique (jalousie typique du père adoptif face au père biologique), au contact d'une grand mère qui fut esclave, il refuse l'isolement face aux européens et à leur culture dont son père adoptif se faisait le chantre intransigeant.

Il se montre indépendant face aux préjugés de son milieu et part en France trouver sa propre voie.

lettre à jimmy

C'est l'occasion pour Mabanckou d'esquisser un rapide panorama de la littérature noire americaine, et de situer Baldwin face à Richard Wright par exemple, et aux admirateurs de la littérature sentimentale et larmoyante de beecher stowe (la case de l'oncle Tom).

On devine où Mabanckou veut en venir, mais là je me réfère à
l'éditeur :

Citation :

le refus du repli communautaire et la revendication de l'indépendance de l'écrivain

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Il est aujourd'hui sur France culture à 13h (émission écoutable sur le site et podcastable.) Il y parle de James Baldwin et de bien d'autres choses.

Quel orateur !