Rosamond Lehmann

La ballade et la source


Un livre puissant sur le sentiment maternel, sa force, son absence ou son opiniâtreté.
Une histoire terrible : une mère, femme de caractère, abandonnant sa fille pour suivre un amant, et cherchant les années suivantes à la retrouver, l'approcher, en l'épiant, la suivant, la finançant...de loin.

Le tout un peu avant les années 40 en Angleterre, où la femme est loin d'être émancipée, ou cette prise de liberté aberrante coûte la folie.


Lehmann est une dentelière psychologique. Elle dissèque les sentiments, les émois et les contradictions de cette mère altière, prétendant poursuivre un bonheur individuel et "récupérer" après coup une enfant abandonnée.

Je vous passe les rebondissements abondants, réalistes et violents, pour retenir l'écriture fine, détaillée, imagée.

Est-ce un livre de "bonne femme" ? Une bonne littérature "populaire" ? C'est hélas la réputation de RL. Je ne suis pas du tout d'accord !


C'est du roman, avec des émotions, des personnages tourmentés, des regards d'enfants et d'adultes, des erreurs de jugement, de la ténacité...

Bref, j'ai beaucoup aimé.

Effectivement, j'avais cette fausse idée sur cette auteure. Mais grâce à toi, je vais lui donner une chance, je la rajoute dans ma LAL (dans 50 ans, j'aurai réussi à lire tout ce que je voudrais lire ?...). Merci Crevette

D'après ce que je viens de trouver sur le net, elle est une grande figure de la littérature anglaise, proche du Bloomsbury group.

sur le bloomsberry group et ses différents avatars, l'article de wikipedia semble assez complet.

petit rappel

La littérature mais aussi la critique d'art, les essais philosophiques ou historiques, la biographie, la sociologie et l'économie étaient le domaine de Virginia Woolf et Leonard Woolf, George Edward Moore, Edward Morgan Forster, John Maynard Keynes, Lytton Strachey, James Strachey, Wyndham Lewis, Clive Bell, David Garnett, Rupert Brooke, Desmond MacCarthy, Vita Sackville-West, Harold Nicolson.

Les arts étaient représentés par les peintres Vanessa Bell, Duncan Grant et Dora Carrington, ainsi que Roger Fry, ou encore le musicien Saxon Sydney-Turner.

Parmi les proches du groupe, se trouvaient Bertrand Russell, Ludwig Wittgenstein, George Orwell, Aldous Huxley, T. S. Eliot, l'architecte Clough Williams-Ellis (créateur de Portmeirion), le peintre Augustus John, l'helléniste Jane Ellen Harrison, le sinologue Arthur Waley, l'écrivain Laurens van der Post, le libraire Francis Birrell, la diariste Frances Partridge, le créateur de mosaïques Boris Anrep, la femme de lettres Dorothy Bussy (sœur de Lytton et James Strachey), Lady Ottoline Morrell (propriétaire de Garsington Manor, l'un des points de ralliement du Groupe), les écrivains John Lehmann et sa sœur Rosamond Lehmann, l'essayiste Logan Pearsall Smith.

En fait, RL me semble proche de Daphné du Maurier, sans le côté anxiogène.
Mais pour l'aspect psycho. et très féminin.

Je ne connaissais pas du tout ce groupe ?
(Mon ignorance m'écrase chaque jour un peu plus !)

En fait on parle surtout du groupe de Bloomsberry autour de virginia woolf.

Très grande écrivain largement sous-côtée. Elle était très tournée vers le spirituel, il me semble même qu'elle a affirmé être entrer en contact avec l'un de ses enfants morts.

Très joli résumé de Dindon en tout cas. Je n'ai pas encore lu La Ballade et la Source, mais j'avais énormément aimé Dusty Answer ("Poussière").

"C'est du roman, avec des émotions, des personnages tourmentés, des regards d'enfants et d'adultes, des erreurs de jugement, de la ténacité..."

On retrouve exactement cela dans Poussière. Judith, une adolescente, tombe amoureuse tour à tour de ses quatre cousins, sans que cela ne mène vraiment nul part. Elle a également une relation amibugue avec une autre étudiante, Jennyfer, à Cambridge. Là encore, cela ne mènera à rien. En fait, le roman explore les émotions et les émois de Judith au travers de sa vie de jeune fille. Le rythme est très lent, mais la lecture est fluide, et finalement même si il ne se passe concrètement pas grand chose dans l'intrigue, le roman est captivant et se lit rapidement.