Rieko Matsuura

Pour ma part, j'ai lu Natural Woman et Pénis d'Orteil, parus tous les deux chez Picquier... C'est assez stange, surtout le second (que je trouve un peu long, en plus), mais si vous avez envie de vous frotter à des trucs bizarres, pourquoi pas ?
Quant au premier, c'est un court roman très cru que j'ai beaucoup aimé.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Rieko_Matsuura

Hope a écrit:

Pour ma part, j'ai lu Natural Woman et Pénis d'Orteil, parus tous les deux chez Picquier... C'est assez stange, surtout le second (que je trouve un peu long, en plus), mais si vous avez envie de vous frotter à des trucs bizarres, pourquoi pas ?
Quant au premier, c'est un court roman très cru que j'ai beaucoup aimé.

http://fr.wikipedia.org/wiki/Rieko_Matsuura

Oui, Hope, je les ai lus aussi tous deux, et beaucoup aimé. Ce que tu as trouvé "un peu long", c'est le roman ou l'orteil ? en tout cas, il y a quantité de bonnes trouvailles et de remarques justes dans ces deux livres. Et ça décoiffe, hein !

Un peu les deux, je crois...

Par goût, j'ai tendance à préférer les récits de fiction quand ils sont courts (sauf exception), et "Pénis d'Orteil" a eu du mal à me captiver jusqu'au bout, notamment lors de toutes ces tribulation de l'héroïne, quand elle traîne avec d'autres "phénomènes de foire". En plus, je crois que le thème plus spécifiquement lesbien de "Natural Woman" me parlait davantage au moment où j'ai lu ces deux livres, il y a plusieurs années.

Je suppose qu'il serait indiscret de te demander si ce thème lesbien est périmé désormais... bien qu'entre amis ou même simples relations on ne ferait pas tant de chichis sur ces choses-là au Japon, pays que je connais fort bien.
Moi j'ai trouvé remarquable et "palpitante" la partie consacrée aux phénomènes de foire, car j'y ai senti plus de tendresse que de volonté complaisante d'une "littérature à l'estomac". On pense au fameux film de Tod Browning, "Freaks"...
Pour ceux qui ne l'ont pas lu, Pénis d'orteil commence par un prologue où la narratrice rencontre une amie dans un café ; celle-ci entreprend de lui raconter un cauchemar, lequel s'est réalisé. Puis on change de narratrice pour la suivre, s'éveillant donc un matin avec un pénis à la place d'un de ses orteils. Non seulement la forme exacte y est, mais le nouveau membre se révèle érectile ! la jeune fille a un petit ami, qui le prend très mal, et tente de couper ce concurrent intolérable. La fille se rebelle alors et s'enfuit, vers diverses aventures picaresques, surtout prétextes à l'analyse des normes humaines et éthiques. Le machisme en prend pour son grade, et il ne s'agit donc pas d'un simple récit anecdotique, ni d'un ennuyeux roman à thèse, car le suspense, les péripéties et l'humour ne manquent pas !
Quant à Natural Woman je m'en souviens moins bien... assez cru en effet, par les rapports de la narratrice avec cette hôtesse de l'air qui a ses règles, mais comme elle est entre deux avions, elles le font quand même. Ah oui, et la manière curieusement poétique dont elle parle de la pénétration anale... heureusement qu'au Japon les tubes d'aspirateurs ne sont pas larges...
Bon, j'espère avoir donné à tous les vicelard(e)s du forum l'envie de lire ce livre

C'est pas indiscret, qu'est-ce que ça peut faire ? c'est juste qu'à l'époque, j'avais ma période où je ne voulais lire que des bouquins gay (ou gaies), on est beaucoup à passer par là.

C'est dommage, je ne possède plus ces deux livres (restés chez une ex, justement), alors que notre conversation me donne envie de les reprendre.

De Pénis d'orteil, je me souviens d'une scène (reprends-moi si je me trompe), où l'héroïne regarde sa camarade de chambre se couper les ongles de pied, assise sur son lit. Ses pieds sont posés sur un journal. La camarade coupe l'ongle de son petit orteil bizarement (je ne sais plus pourquoi)... Il me semble qu'il s'en suit une scène qui m'a marquée, une scène de sexe assez crue où la camarade de chambre chevauche le gros orteil-pénis de l'héroïne, et je crois que c'est décris que manière assez... Je ne sais pas... En tout cas, je me souviens en avoir rêvé.

Dans Natural Woman, je suis contente que tu parles des pénétrations anales, parce que c'est cela aussi dont je me souviens le plus, et qui m'a procuré d'assez fortes émotions. L'héroïne et son amie pratiquent cela avec les objets les plus divers, dont, je crois, des stylos et une sorte de cable électrique (il y a d'ailleurs un jeu)... Il y a aussi la scène, assez tendre, ouatée et (...) où l'amie est couchée, malade, et ne veut pas que l'héroïne "entre" à ce moment-là, ce qu'elle fait quand même... Il y a ainsi des scènes à la fois violentes et poétiques, très japonaises d'esprit, qui ont durablement marquées l'ado que j'étais.

Cela me fait drôle de parler de livres qui ont compté pour moi, et dont je ne me souviens presque plus... Où, plutôt, je m'en souviens par "flash". Intéressant... Si tu veux, évoque-moi encore des scènes, je te dirais si je m'en souviens.

(J'espère que je choque personne, au fait ! C'est pas ma faute, c'est les bouquins ! )

La pudibonderie n'a pas cours sur GDS*. On parle de livres - et non d'aventures personnelles, avec discernement et sans complaisance graveleuse.

Certes, certes, cher Rotko. Encore que bien malin qui définira objectivement la "complaisance graveleuse", alors je ne sais pas du tout si je ne vais pas y tomber.

Trés content de ta réponse, Hope, je savais bien que si je frappais un petit coup tu sonnerais juste, comme un bon métal.
C'est drôle mais moi aussi je suis réduit à mes souvenirs des deux livres, donnés à de très bonnes amies "gougnottes" comme dit Sarah Waters (ou plus exactement sa traductrice française). Une scène frappante de "Natural Woman" est donc la scène d'amour avec l'hôtesse de l'air (qui décidément aime bien s'y envoyer ) mais ensuite les draps sont pleins de sang. Puis il y a peut-être les accessoires dont tu parles, mais surtout l'hôtesse s'empare d'un tube d'aspirateur comme substitut de pénétrateur anal, et c'est là que notre narratrice proteste un peu. "Non que je n'aime pas cela" écrit-elle "au contraire". Et elle en parle comme du "marais" et de son émoi comme de celui "d'un enfant perdu depuis longtemps, et qui rentre enfin à la maison". Je trouve qu'il y a là un bonheur d'expression, même si étrange peut-être. Il y a aussi une scène limite cruelle, dans une auberge, où sa partenaire lui enfonce son coude dans la bouche .
Quant à "Pénis d'Orteil", je ne me souviens pas trop du coupage d'ongle, mais l'héroïne du récit va connaître 3 ou 4 jours d'amours torrides en vase clos avec une des "freaks", celle qui développe une douloureuse éruption cutanée rose vif en arabesques sur tout le corps chaque fois qu'elle jouit. C'est elle qui s'empale à plaisir sur le fameux orteil. Et non, je ne suis pas un voyeur de gougnottes .Un lesbien plutôt, comme se définissait le philosophe Fourier (on n'apprend vraiment RIEN en Philo aux élèves !).
L'idée de départ de ce livre est fabuleuse, mais elle fut peut-être suggérée par un autre roman, plus ancien, Even Cow-girls get the Blues", par Tim Robbins, histoire d'une jeune fille qui a des pouces énormes et, écoeurée par ses déboires, part vers l'Ouest des USA, en auto-stop évidemment

Ernst a écrit:

Certes, certes, cher Rotko. Encore que bien malin qui définira objectivement la "complaisance graveleuse", alors je ne sais pas du tout si je ne vais pas y tomber.

Moi, je ne me pose même pas la question.

Citation :

Trés content de ta réponse, Hope, je savais bien que si je frappais un petit coup tu sonnerais juste, comme un bon métal.

Je suis tout ce qu'il y a de plus précieux .

Citation :

C'est drôle mais moi aussi je suis réduit à mes souvenirs des deux livres, donnés à de très bonnes amies "gougnottes".

Le mot est marrant. On peut le trouver "mignon". Mais je ne trouve pas très beau. Je préfère... Rien, en fait. Je préfère écouter "J'aime les filles".

Citation :

Et elle en parle comme du "marais" et de son émoi comme de celui "d'un enfant perdu depuis longtemps, et qui rentre enfin à la maison". Je trouve qu'il y a là un bonheur d'expression, même si étrange peut-être.

M'en souviens pas. Mais j'aime beaucoup. C'est très beau.

Citation :

Il y a aussi une scène limite cruelle, dans une auberge, où sa partenaire lui enfonce son coude dans la bouche .

Le coude, je ne m'en souviens pas, mais je crois qu'il se passe une scène étrange, dans cette auberge... Il fait nuit, et une des filles est sortie. Sa compagne sort à son tour, et, dans le noir, la prend pour une sorte de fantôme, ou quelque chose dans ce goût-là... Ca te dit quelque chose ?

Citation :

Quant à "Pénis d'Orteil", je ne me souviens pas trop du coupage d'ongle, mais l'héroïne du récit va connaître 3 ou 4 jours d'amours torrides en vase clos avec une des "freaks", celle qui développe une douloureuse éruption cutanée rose vif en arabesques sur tout le corps chaque fois qu'elle jouit.

Ah, oui, les arabesques ! Maintenant que tu le dis, je m'en souviens. C'est un bon moyen pour savoir si on a été efficace, remarque... Et puis c'est décoratif !

Citation :

C'est elle qui s'empale à plaisir sur le fameux orteil.

Exact. Blague à part, cela renvoie à la symbolique du pied féminin comme substitut du phallus.

Citation :

Et non, je ne suis pas un voyeur de gougnottes .

Moi, si !

Citation :

Un lesbien plutôt, comme se définissait le philosophe Fourier (on n'apprend vraiment RIEN en Philo aux élèves !).

Les hommes sensibles sont nos meilleurs amis, je l'ai toujours dit !

Ernst a écrit:

bien malin qui définira objectivement la "complaisance graveleuse"

Hope a écrit:

Moi, je ne me pose même pas la question.

Tu as tort, Hope.
Tes aventures personnelles, cuites et rencontres, ne nous interessent pas, comme je te l'ai déjà dit. C'est un forum litteraire et culturel, et non sexagogo.com.
Inutile de commenter dans le détail les pratiques de ce livre. De même que dans un roman policier, on n'evente pas la solution, il faut ici laisser au lecteur le plaisir de la découverte.

Ben va voir ce que je poste ailleurs, alors... T'es pas obligé de tout lire.

Nestor a écrit:

Ernst a écrit:

bien malin qui définira objectivement la "complaisance graveleuse"

Hope a écrit:

Moi, je ne me pose même pas la question.

Tu as tort, Hope.
Tes aventures personnelles, cuites et rencontres, ne nous interessent pas, comme je te l'ai déjà dit. C'est un forum litteraire et culturel, et non sexagogo.com.
Inutile de commenter dans le détail les pratiques de ce livre. De même que dans un roman policier, on n'evente pas la solution, il faut ici laisser au lecteur le plaisir de la découverte.

Rappel à l'ordre qui ne me semble guère justifié, cher Nestor. Hope et moi n'avons pas raconté nos vies respectives, encore moins nos "cuites" , et nous commentions là le contenu de livres. Il me semble que sinon je ne sais pas pourquoi on viendrait ici, autant se contenter des jaquettes de couvertures, alors ! Quelques allusions au vécu des humains que nous sommes, ça n'est pas un péché je crois. On n'est pas là non plus pour faire des cours de Lettres à des élèves, dans l'abstraction professorale. Je me souviens très bien de l'agencement narratif et de la fin de "Pénis d'Orteil", et j'ai évité de les dire justement afin de ne pas déflorer le roman pour d'autres lecteurs, que nous tentons Hope et moi d'y intéresser par nos clins d'oeil ; car il s'agit de fort bons livres, psychologiquement et intellectuellement riches.

Ce billet ne t'était pas adressé, Ernst.
Point final

Ernst a écrit:

Rappel à l'ordre qui ne me semble guère justifié, cher Nestor.

Ce n'est pas du tout un rappel à l'ordre, Ernst !... J'ai l'habitude : c'est tout simplement qu'il est amoureux et ne sait pas comment me le dire !

Choupinet, non ?

Bon, on disait quoi ?

rotko a écrit:

Ce billet ne t'était pas adressé, Ernst.
Point final

Ah, parfait. Il y avait aussi mon nom, et j'avais cru être englobé, mais puisque moi je peux continuer dans le sexe à gogo ....
Non sérieusement je peux comprendre les inquiétudes des administrateurs et animateurs du forum, mais je ne suis pas un idiot ni un marchand de porno, j'espère quand même qu'ils l'ont remarqué. A ce propos, Rotko, en tant que nouveau encore ici, je souhaiterais savoir si tu as un statut d'administrateur ou superviseur du forum ? simple question en passant.

Oui, Hope, très choupinet, kawaii desu yo ! shikashi heta da né.
Te souvient-il du jeune aveugle de Pénis d'Orteil ? c'est un personnage assez réussi, extrêmement doux avec l'héroïne, qui est très surprise de l'aisance tranquille de leurs "emboîtages" (c'est le terme qu'employait la traduction). C'est un musicien, un génie adolescent qui symbolise l'anti-machisme. Dans ce roman d'ailleurs, tous les "estropiés" physiques sont des coeurs nobles et purs. Comme Quasimodo, quoi. Les Japonais sont des Romantiques pur jus.
J'espère que tu as lu l'Anglaise Sarah Waters ? tu peux me rejoindre sur le fil la concernant si tu le souhaites. Et moi, je vais aller te causer de jansénisme

Citation :

Rotko, en tant que nouveau encore ici, je souhaiterais savoir si tu as un statut d'administrateur ou superviseur du forum ? simple question en passant.

Pas de pb, Ernst, rotko est la part souriante et active de Nestor

Ernst a écrit:

Oui, Hope, très choupinet, kawaii desu yo ! shikashi heta da né.

Je connais pas le japonais !... A part bonjour, au revoir et merci... C'est un peu léger !
Je sais cependant que "kawaii" signifie mignon (grâce aux mangas). "Desu", c'est le verbe être, non ?... Enfin, bon, je suis larguée : traduis-moi ça, s'il te plaît !

Citation :

Te souvient-il du jeune aveugle de Pénis d'Orteil ? c'est un personnage assez réussi, extrêmement doux avec l'héroïne, qui est très surprise de l'aisance tranquille de leurs "emboîtages" (c'est le terme qu'employait la traduction). C'est un musicien, un génie adolescent qui symbolise l'anti-machisme. Dans ce roman d'ailleurs, tous les "estropiés" physiques sont des coeurs nobles et purs. Comme Quasimodo, quoi. Les Japonais sont des Romantiques pur jus.

Non... Ou alors, plus que vaguement... Je me souviens davantage de ce type, plus ou moins le leader des freaks, je crois... Euh... Un hydrocéphale, non ? Je crois que c'est son crâne, en tout cas, qui est difforme... Son prénom est très court... Yôhei, ou quelque chose comme ça (si c'est le bon prénom, j'ouvre une bouteille à la santé de ma mémoire !). C'est un peu le sage de la bande.
Quant au romantisme japonais... Je l'adore, car la cruauté s'en mêle volontiers... Je pleure car je viens d'assassiner l'être aimé au pied d'un cerisier en fleur...

Citation :

J'espère que tu as lu l'Anglaise Sarah Waters ? tu peux me rejoindre sur le fil la concernant si tu le souhaites. Et moi, je vais aller te causer de jansénisme

C'est parti !

Hope a écrit:

Ernst a écrit:

Oui, Hope, très choupinet, kawaii desu yo ! shikashi heta da né.

Je connais pas le japonais !... A part bonjour, au revoir et merci... C'est un peu léger !
Je sais cependant que "kawaii" signifie mignon (grâce aux mangas). "Desu", c'est le verbe être, non ?... Enfin, bon, je suis larguée : traduis-moi ça, s'il te plaît !

Ah oui, j'avais oublié de te traduire cela, Hope ! il faut dire que j'avais épuisé mes petits souvenirs des 2 oeuvres de Matsuura-san.
Ma phrase signifie : "Comme c'est mignon ! mais n'est-ce pas un peu maladroit ?"

Tu lis des manga ? moi aussi, beaucoup même. En ce moment, Les Gouttes de Dieu. Il ne s'agit point des spermatozoïdes du Père Eternel dont nous parlâmes ailleurs (allez, promis, j'arrête définitivement de t'embêter avec ça ), mais du VIN ! hallucinant tout ce qu'on y apprend ! enfin, avec moi c'est facile, je m'y connais fort peu. Et ce n'est pas du tout ennuyeux, en tout cas les volumes 1 et 2. Je vais en reparler sur un fil Manga ou BD.