Mako Yoshikawa - [Japon]

Parce qu'Utopie m'a demandé mes impressions à propos de Vos désirs sont désordres de Mako Yoshikawa, je me décide à sortir de ma coquille et à initer un nouveau fil.

Citation :

«Je leur dirai que je continue à le guetter, mais qu'un jour je cesserai de le faire. Je leur dirai que je l'ai déjà laissé partir, avec tristesse, mais sans amertume ni regret, reconnaissante de l'avoir connu et aimé pendant tout ce temps.»
Kiki Takehashi, jeune New-Yorkaise d'origine japonaise, est hantée par Phillip, son premier amour, qui rôde dans sa vie comme un fantôme. Tous les jours, il vient, s'assied à ses côtés et la regarde vivre. Elle, pour sa part, lui parle et l'aime encore ; c'est pourtant un autre homme, Eric, qu'elle s'apprête à épouser.
En questionnant sa mère Akiko et sa grand-mère Yukiko, ancienne geisha de Tokyo et experte dans l'art des désirs, Kiki va tenter de se frayer un chemin dans sa propre vie amoureuse.

Vos désirs sont désordres, retrace la vie de trois femmes issues de générations différentes avec une surprenante poésie. Tout au long du récit, Kiki s'interroge sur le sens de sa vie et, malgré l'omniprésence de "ses histoires d'amour", ce récit ne sombre pas dans la miévrerie et frole même souvent le désenchantement.
Par ailleurs, la relation entre les trois femmes est extremement touchante et constitue en quelque sorte le coeur du récit. Malgré l'océan qui sépare la grand-mère et la petite fille, et le peu de paroles echangées entre la mère et la fille, ces relations sont très fortes, comme si un fil unissait ces trois femmes.

Je viens de refermer les pages de ce livre, et c'est donc difficile d'exprimer ce que j'ai ressenti tout au long de ma lecture. Je vous laisse donc sur un court extrait.

Quoique n'étant pas dévote, quand ma mère me racontait ces anecdotes, elle accomplissait de fait, et à sa façon, une sorte de rituel sacré : un acte de contrition pour le fossé qui s'était creusé entre elle et sa mère, pour le froid et le silence presque total qui allait durer ving-neuf années.

Moon a écrit:

Citation :

«Je leur dirai que je continue à le guetter, mais qu'un jour je cesserai de le faire. Je leur dirai que je l'ai déjà laissé partir, avec tristesse, mais sans amertume ni regret, reconnaissante de l'avoir connu et aimé pendant tout ce temps.»
Kiki Takehashi, jeune New-Yorkaise d'origine japonaise, est hantée par Phillip, son premier amour, qui rôde dans sa vie comme un fantôme.

C'est quelque chose qui me séduit tout particulièrement dans le peu que j'ai lu de la littérature asiatique: cette persistance possible d'une proximité "physique" entre les êtres pourtant séparés, par-delà la distance, par-delà le temps, par-delà la mort...

Je note ce titre Moon, tu me donnes envie de le lire...