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| | CH'AE Mansik [Corée] | |
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Utopie pilier
Nombre de messages : 11113 Date d'inscription : 12/06/2006
| Sujet: CH'AE Mansik [Corée] Lun 10 Mar 2008, 14:43 | |
| Sous le ciel, la paix de Ch'ae Mansik - Editions Actes Sud Paysan enrichi, le vieux maître Yun a quitté sa province arriérée pour s'établir à Séoul, y exercer l'usure et jouir de quelques plaisirs bien mérités. Hélas, pour un homme de son appétit, qui pratique comme une philosophie l'art de resquiller et d'économiser, les gourmandises de la table et les chatteries des jeunes "lycéennes" sont un réconfort horriblement dispendieux. Tourmenté jusqu'aux larmes, il devine que toutes et tous n'en veulent qu'à son argent... à commencer par ses propres fils et petit-fils, fainéants et ingrats, auxquels il est prêt à acheter une situation - la corruption va bon train -, mais qui dilapident en beuveries et en luxure les pots-de-vin qu'il leur confie pour graisser les pattes en haut lieu. Roman de l'accumulation obsessive, ce livre très populaire en Corée a été écrit dans les années trente, en pleine occupation japonaise. Sous ses dehors de comédie cruelle et joyeuse, il recèle une dénonciation sévère de tous ceux qui surent s'accommoder de la "collaboration" | |
| | | Utopie pilier
Nombre de messages : 11113 Date d'inscription : 12/06/2006
| Sujet: Re: CH'AE Mansik [Corée] Mer 12 Mar 2008, 13:36 | |
| Je n'ai pas fini la lecture, mais quelques impressions. Malgré un démarrage un peu difficile, il vaut mieux être concentré car il y a beaucoup de personnages dans cette histoire. C'est l'histoire d'une famille, mais c'est aussi l'histoire de l'argent car le personnage central, le vieux maître Yun me fait penser à l'Avare, c'est un filou dès qu'il s'agit de dépenser quelques choˇns. Les astuces employées sont cocasses, son entourage est aussi très attaché à sa bourse. Tous les membres de la famille sont à la fois drôles, cruels et leurs malheurs renforcent leurs tempéraments, colères, jalousies et crises de nerf sont au rendez-vous, tout est mené de façon ironique et joyeuse. J'aimerais bien avoir l'avis de Tchipette, car j'ai la curieuse impression de ne pas avancer dans ma lecture. Je n'arrive pas à cerner si c'est une question d'écriture bavarde ou autre chose. Ce livre n'est nullement un pavé, 200 pages et quelques et pourtant j'ai vraiment le sentiment que la lecture n'avance pas, très curieuse impression. A moins que cela vienne de moi ou que le livre se régénère au fil des jours Le livre m'a fait penser à un feuilleton écrit, réuni dans un même roman.
Dernière édition par Utopie le Mer 12 Mar 2008, 13:50, édité 1 fois | |
| | | Utopie pilier
Nombre de messages : 11113 Date d'inscription : 12/06/2006
| Sujet: Re: CH'AE Mansik [Corée] Mer 12 Mar 2008, 13:48 | |
| Sur le site de l'éditeur, un extrait, une scène assez représentative sur l'histoire mais aussi la narration. LE STRATAGÈME DU VIEUX MAÎTRE YUN POUR RETOURNER EN SA DEMEURE* - Spoiler:
Un soir, vers le crépuscule d’un jour d’automne avancé, quand le soleil tend à se coucher tôt, après la fête des Moissons.
Le vieux maître Yun, cet homme riche connu à Kyedong, rentrait juste d’une sortie, s’était offert un pousse-pousse pour rentrer, et était sur le point de descendre devant la grande porte de sa maison.
Qu’il ait fait de mauvais rêves la nuit d’avant ou qu’il se soit disputé avec sa femme le matin même, c’était un tireur de pousse-pousse pour lequel la journée avait été particulièrement malchanceuse.
Tirer le pousse-pousse sur un chemin plat, c’était déjà pénible, mais entrer dans une ruelle et le tirer dans une côte de plus de vingt kwan**, ce n’est pas pour exagérer, mais le tireur avait failli en laisser tomber sa langue.
Vingt-huit kwan, plus six cents momme !.…..
Quant à ce poids du vieux maître Yun, cette garce de Ch’unsim* l’avait découvert, lorsqu’ils étaient allés se promener au col Chin, et qu’en passant en face de la porte arrière de la poste de Kyoˇngsoˇng il était monté sur la balance-cul-de-jatte placée devant c’était quoi déjà le nom de cette pharmacie occidentale.
Ces vingt-huit kwan et ces six cents momme, le tireur avait beau être né dans la classe des rien du tout, avec son entraînement professionnel grandiose, il avait rassemblé toutes ses forces, même celles avec lesquelles il avait tété, pour les tirer juste juste, et, finalement, il les avait tirés jusque devant la porte du vieil homme, une grande porte d’entrée à peine plus petite que la Grande Porte du Sud, et il avait réussi à soulever la couverture qui couvrait ses genoux.
Le vieux maître Yun extirpa avec de grandes précautions son immense arrière-train de son lieu de confinement et entreprit de descendre prudemment, gêné par ce pousse-pousse qui se balançait comme s’il allait verser à tout instant.
— Ya, là-bas !.…..
Incapable de descendre tout seul, maître Yun finit par gronder le tireur.
— .….. c’est bien de rester comme ça, au lieu de m’aider à descendre, hein ?
En fait le tireur ne restait pas sans rien faire, il reprenait sa respiration et essuyait la sueur qui coulait sur son front, mais l’interpellation lui donna toutefois un sentiment confus de gêne et il s’empressa d’offrir son bras au vieil homme.
Une fois descendu, c’était vraiment une forte carrure.
En fait, il aurait fallu une brassée et demie à celui qui aurait essayé de le prendre dans ses bras. De plus, sa taille était au moins de cinq pieds neuf pouces. Pour se le figurer plus facilement, le pousse-pousse qu’il venait de prendre semblait un jouet et la grande porte semblait déjà remplie avant qu’il ne soit entré.
Son visage aussi était bien.
Grâce à un régime spécial de corne de cerf, de sang de sanglier et de chevreuil suivi plus de trente années auparavant, en plus du ginseng et autres médicaments traditionnels pris constamment en fréquentant la région de Puan et de Pyoˇnsan, sa complexion sanguine était celle d’un jeune homme, une quantité parfaite de barbe blanche ornait son beau visage et il avait de toute évidence une belle apparence, ce qu’on nomme habituellement visage rouge et cheveux blancs.
Les coins de ses yeux, remontant longs et pointus, tels ceux d’un phénix, son nez bien proportionné, accueillant le bonheur, il avait des lobes d’oreilles tombants et une large bouche – autrement dit tous les signes d’abondance, de longévité, de richesse et de noblesse chez un homme.
Son âge ?…… Soixante-douze ans dans l’année. Mais ne le sous-évaluez pas, ne le méprisez pas. A l’exception d’un soupçon d’asthme cardiaque, sa santé était meilleure que celle d’un homme de trente ans. Dans tous les domaines de confrontation.
Son apparence était également extravagante. Ses vêtements étaient naturellement tous taillés dans une ramie au lustre parfait, extérieur et doublure, et sur sa tête, tenu par un bonnet, était posé, prêt à s’envoler, un splendide chapeau de T’onggyoˇng* avec de très beaux accessoires.
Aux pieds, il portait d’épais chaussons molletonnés chacun d’un kuˇn* de coton et des chaussures de cuir noir parfaitement adaptées, et tenait dans la main droite une canne de bois rouge de style japonais dont la poignée était une tête de chien en argent pur, et dans la main gauche un lourd éventail pliant de trente-quatre branches de bambou.
Autrefois, l’image qu’il aurait ainsi donnée aurait été hélas au minimum celle d’un magistrat de district. Cependant, des types à la bouche tordue le prenaient parfois pour un saltimbanque et, malheureusement, les marchands de sucreries en plein centre de Tokyo salivaient d’avance à l’approche de ce gogo, comme pour l’embaucher en tant que général Caramel**.
Une fois descendu du pousse, le vieux maître Yun allait naturellement refermer le pan largement ouvert de son manteau, mais il l’écarta à nouveau et dénoua sa bourse bleu foncé qui pendait coquettement de sa ceinture.
— Combien de sous, le prix du pousse-pousse ?
Celui qui venait de prononcer ces mots était originaire de la province du Choˇlla, mais cette façon de parler était un peu désinvolte***.
— Ce qui vous conviendra !
Le tireur inclina son torse, ses bras enserrant la couverture. C’était sa façon habituelle de s’adresser à tout client de bonne allure, mais son humilité devant ce vieil homme de belle apparence était sincère. Il comptait évidemment sur sa générosité !
— Oui–i* ! C’est comme ça** ? Dans ce cas, va-t’en !
Le vieux maître Yun regarda le tireur droit dans les yeux, tourna la tête et renoua sa bourse.
Le tireur, ne comprenant pas ce qu’il voulait dire, fit de gros yeux ronds, et se gratta la tête en se demandant si la course n’était pas à crédit……
— Alors, je reviens demain ?
— Demain ? Pourquoi tu reviendrais demain ?
Le vieux maître Yun, qui n’était déjà pas de bonne humeur, changea de mine, irrité qu’il était d’avoir à argumenter avec le tireur.
Du point de vue de ce dernier, revenir signifiait venir recevoir son dû, mais il ne pouvait pas se permettre d’exprimer les choses de façon aussi abrupte devant le vieil homme. Comme il ne pouvait pas parler directement, il se trouvait dans une situation embarrassante, et le vieux maître Yun, ignorant ce problème, entreprit de s’en aller lentement, comme s’il n’y avait plus rien à dire.
Le tireur, complètement mystifié par le comportement du vieil homme et craignant que le produit d’une journée de travail particulièrement harassant, qui avait failli lui coûter ses poumons, ne disparaisse devant ses yeux grands ouverts, se décida à mettre fin à son indécision. Il ne savait pas ce qui poussait ce vieil homme à réagir ainsi, mais ce n’était pas le moment de s’interroger ni de rester à hésiter comme un idiot.
— Eh bien, je parlais de la rémunération. He.…..
Sa grande décision avait en fin de compte pris une forme extrêmement prudente.
— La rémunération ?
— Oui–i !
— Ah ça, comment.…..
Le vieux maître Yun laissa éclater sa colère, et fit un pas en avant comme s’il allait frapper.
— …… est-ce que tu ne viens pas de me dire de faire à ma guise ?
— Si–i !
— N’est-ce pas ?.….. Agir à ma guise ne signifie-t-il pas faire comme je veux ?
Le tireur comprit enfin son intention.
Mais d’avoir compris lui coupa le souffle. Tout le monde n’est pas capable de plaisanter ! Si cela avait été possible, il aurait réglé la question avec un franc rire, hoˇhoˇ, mais ce n’était pas possible avec ce vieil homme respectable, et il se contenta de grimacer un sourire.
— …… alors j’allais faire à ma guise, oui ?.….. Comme je voulais ! Eh bien, comme tu m’as dit de faire à ma guise, je me croyais autorisé à ne pas payer la course, et je t’ai dit de t’en aller !
Le tireur pensa un moment que le vieil homme plaisantait, mais, sur le visage et dans le ton du vieux maître Yun, il n’y avait pas la moindre trace d’une telle intention.
— …… ah ça !.….. Je croyais que j’étais tombé sur un tireur exceptionnel, d’une attitude irréprochable ! Un homme capable par charité d’offrir une course gratuite à un vieil homme !…… Comment un jeune homme courageux peut-il proférer de tels mensonges ? On dit que la bouche à deux paroles est celle d’un fils à deux pères ! Je me demande si la conduite de ta mère a été irréprochable.
Un pauvre tireur de pousse-pousse pouvait ignorer qu’il se voyait insulter à l’aide d’une maxime à la façon de Confucius, Bouche à deux paroles, fils à deux pères, mais il ne pouvait éviter de se sentir insulté par ces doutes sur la conduite de sa mère. Il était déjà froissé par les arguments du vieil homme, réels ou pour plaisanter, pour ne pas payer, mais qui aurait apprécié de se faire de surcroît traiter de voleur et de voir insulter ses parents décédés ?
D’ailleurs, si n’importe qui avait agi de la sorte devant une maison au toit de chaume, le tireur l’aurait très probablement giflé.
— Allons, un monsieur comme vous n’a aucune raison de traiter de la sorte un homme modeste comme moi…… Renvoyez-le avec un billet ! He.…..
Le tireur, étouffant sa colère, s’exprimait toujours avec respect. Néanmoins, le mot billet fit sur le vieux maître Yun autant d’effet qu’une déclaration tonitruante de ce sauvage d’Allemand, Hitler ou un nom comme ça.
— Qu–quoi ? Un billet ?…… Qu’est-ce que ça veut dire, un billet ? Qu’est-ce que.…..
— Un billet de un woˇn* ! He.…..
Tandis que maître Yun laissait éclater son incrédulité, le naïf tireur avait ingénument traduit le mot.
— Hehe – ah ça, je n’ai jamais rien entendu de tel depuis que je suis venu au monde !.….. Ah ça, un homme qui vient de me dire d’agir à ma guise comme s’il n’attendait pas le paiement de la course et qui me demande maintenant un billet de un woˇn ? C’est vraiment pas possible…… ça suffit. J’arracherais plus volontiers un grain d’ail dans la narine d’un lépreux que d’exiger chichement une course gratuite…… Comben (combien) tu veux ? Parle franchement !
Le tireur ne demanda que cinquante choˇn, car en marchandant quelques dizaines de choˇn de plus il risquait de perdre d’autres clients, et n’y parviendrait pas. Mais le vieux maître Yun continua.
— Non, celui-là, maintenant, il me cherche noise ? Tu fais beaucoup de bruit pour rien !…… Ah, tu es plus rapide à dire cinquante choˇn que le nom de tes enfants !
— Je ne demande pas grand-chose. Après tout, je vous ai tiré depuis le Pumingwan.
— C’est bien ce que je dis ! C’est tellement près que si je tombais mon nez arriverait là-bas et tu me demandes cinquante choˇn !
— Je ne demande pas plus qu’il ne faut. En plus, un homme bien élevé ne devrait-il pas mieux calculer le prix d’un makkoˇli* ?
Le vieux maître Yun fit semblant de ne pas comprendre, et, se détournant légèrement, dénoua une nouvelle fois les cordons de la bourse qu’il venait de renouer, finit par en extraire deux pièces de dix choˇn, après en avoir gratté la tranche de l’ongle. L’homme peut éviter les erreurs en passant le doigt sur la tranche des pièces, et, bien que cela fasse un petit travail, il peut ainsi éviter de confondre une pièce de dix avec une pièce de cinquante.
— Voilà…… Je m’apprêtais à te donner quinze choˇn, mais tu fais tellement d’histoires que je t’en donne vingt et tu pourras t’offrir avec les cinq choˇn le makkoˇli ou le t’akbaegi* que tu voudras, ça m’est égal !
— Ce n’est pas assez monsieur !
— Pas assez ? Tu dis que vingt choˇn ne suffisent pas ? Avec ça tu peux acheter dix pyoˇng** de terre, dix pyoˇng de terre à la campagne !
Le tireur, malgré l’envie de lui tourner le dos en lui criant d’aller s’acheter lui-même ces dix pyoˇng avec ces vingt choˇn, et d’y rester avec les trois ou quatre prochaines générations de sa famille, parvint tout juste à se contenir.
— Donnez-moi au moins dix choˇn de plus. Vous êtes un homme très lourd, vous savez, he.…..
— Non mais, ce type, qui essaie de me chercher noise ! Eh bien, puisque tu en parles, il est infiniment pénible pour un homme de ma taille de prendre un pousse-pousse aussi étroit que le tien. Est-ce que les personnes lourdes doivent payer plus cher dans les voitures et les trains ?
— Hehe, mais……
— Alors quoi ? Qu’est-ce que tu vas faire ? Tu prends ça ? Ou tu ne prends pas ? Si tu ne prends pas mon argent, je vais m’en servir pour acheter de la viande, me la faire hacher finement et la manger en plat d’accompagnement ce soir.
— Dix choˇn de plus, rien que ça, c’est tout ce que je demande de la part d’un homme bien élevé !
— Bien élevé ? Pour être bien élevé comme ça, il faudrait vendre toutes ses terres !…… Ah, ça ! Encore un tireur comme vous, et mes jours sont comptés !……
Si le tireur avait pu répondre librement, il aurait répondu que s’il tombait une fois de plus sur un client comme lui il s’écroulerait certainement sur place.
Le vieux maître Yun desserra une fois de plus les cordons de sa bourse et en sortit cinq choˇn. Irrité à l’idée que cette pièce de cinq choˇn était une pure gratuité, mais soumis aux plaintes incessantes du tireur, il n’eut pas d’autre solution que d’en faire sincèrement cadeau.
— …… Ah ça !…… Ça fait vingt-cinq choˇn, tu peux aller te pendre avec ta ceinture ! mais tu n’auras pas un sou de plus !
Avant même que le vieux maître Yun ait fini de parler, le tireur avait pris les trois pièces de nickel de taille différente, murmuré quelque chose de confus, un remerciement ou autre chose d’incompréhensible, puis attrapé les bras du pousse-pousse pour fuir comme le vent.
— Eing !.….. Je n’aurais pas dû aller là-bas, si c’était pour tomber sur ce salaud de tireur et devoir payer cinq choˇn pour rien ! Cette frivole de Ch’unsim qui vient et me glisse à l’oreille qu’il y a un concert de Grands Chanteurs et me force à y aller.…..
Le vieux maître Yun, fou de colère, se mit à déverser d’effrayants jurons sur Ch’unsim absente, mais ses reproches étaient tous infondés. Qu’est-ce que sa décision de se rendre au Pumingwan pour assister au concert des Grands Chanteurs avait à voir avec Ch’unsim ? Elle avait seulement dit que sa sœur Unshim ferait partie des accompagnateurs du festival, et c’était le vieux maître Yun lui-même qui s’était soudain réjoui de la nouvelle et il avait persuadé Ch’unsim de l’accompagner……
Il faut dire que, sans l’information donnée par Ch’unsim, le vieux maître Yun aurait manqué à jamais le concert des Grands Chanteurs, et s’il ne s’était rendu compte que le lendemain de ce qu’il avait manqué il en aurait trépigné de profond désagrément.
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| | | Tchipette Animation
Nombre de messages : 3927 Age : 61 Date d'inscription : 19/11/2007
| Sujet: Re: CH'AE Mansik [Corée] Mer 12 Mar 2008, 16:37 | |
| Le livre a été écrit en 1934, et décrit la société coréenne durant l'occupation japonaise. Asservissement et corruption sont décrits par le biais d'une farce autour de l'avare, maître Yun, bête et méchant, escroquant petites gens et clients, et se faisant escroquer par sa famille qui vit en parasite chez lui.
L'écriture est difficile, car il s'agit en plus d'un personnage provincial, venant d'une des régions les plus décriées en Corée (encore maintenant du reste, les coréens traitent les gens de Jeonju de voleurs et de ploucs...) et du coup sa langue est particulière, paysanne, entachée de fautes et à l'accent traînant.
Et l'humour, bien présent, est des plus grinçants, la séquence où pour faire "bien" maître Yun veut ouvrir une école confucianiste est très drôle. Mais le fond de l'histoire est celui d'une Corée envahie, corrompue, pauvre, qui va droit à une guerre qui la déchirera. | |
| | | Utopie pilier
Nombre de messages : 11113 Date d'inscription : 12/06/2006
| Sujet: Re: CH'AE Mansik [Corée] Mer 12 Mar 2008, 20:16 | |
| Merci de ton éclairage Tchipette ! - Citation :
- Mais le fond de l'histoire est celui d'une Corée envahie, corrompue, pauvre, qui va droit à une guerre qui la déchirera.
Oui je n'en ai pas encore parlé, tu as bien fait de le signaler, c'est aussi ce qui est intéressant, pour l'instant je n'ai pas de recul et les personnages prennent une bonne place avec leurs tempéraments. | |
| | | Utopie pilier
Nombre de messages : 11113 Date d'inscription : 12/06/2006
| Sujet: Re: CH'AE Mansik [Corée] Jeu 13 Mar 2008, 14:32 | |
| Je l'ai fini et je ne dirai pas enfin ! C'est étonnant après une avancée plutôt lente dans la lecture comme la suite fût rapide ! Je crois que pour le premier tiers du livre, l'auteur pose l'histoire de cette famille et nous fait revenir sur les ancêtres sur fond d'histoire du pays et ensuite la lecture est vraiment aisée. C'est vraiment un livre intéressant sur la Corée qui sous un aspect comique montre le petit monde de la collaboration, je dis ça car il me semble qu'elle soit d'ici ou d'ailleurs, on n'y retrouve les mêmes motivations. Il y a une postface passionnante sur l'histoire de la Corée et j'aurais bien envie de la partager ici, peut-être à petite dose et en spoiler, elle est vraiment intéressante ! Mais je ne sais pas si cela peut en intéresser certains, de plus le livre voyage si vous le voulez. Tchipette merci pour cette découverte, je pense que Le vieux jardin de Sok-Yong Hwang t'intéresserait beaucoup ! | |
| | | katie Animation
Nombre de messages : 1264 Age : 64 Localisation : .... dans mes montagnes .... Date d'inscription : 08/02/2008
| Sujet: Re: CH'AE Mansik [Corée] Mar 01 Avr 2008, 21:12 | |
| - Utopie a écrit:
- il vaut mieux être concentré car il y a beaucoup de personnages dans cette histoire.
Oui, ils sont nombreux. Ne connaissant pas de plus la culture des noms de ce pays, il m'a été encore plus difficile de situer les personnages, et à un moment je me suis complètement perdue. - Utopie a écrit:
- Ce livre n'est nullement un pavé, 200 pages et quelques et pourtant j'ai vraiment le sentiment que la lecture n'avance pas, très curieuse impression. A moins que cela vienne de moi
J'ai ressenti la même chose Utopie. Finalement je ne suis pas allée jusqu'au bout du livre. Bien que terrible dans les faits racontés - c'était quand même une drôle de "vie" - j'y ai trouvé quand même beaucoup d'humour et un brin de philosophie - Spoiler:
Quels que soient les talents d'un homme, il ne peut égaler les dons naturels d'une femme. Le vieux maître Yun n'avait plus que deux choix après avoir été bombarbé par cette bombe humaine (- non par cette bombe verbale - ) : la retraite immédiate ou le passage à la tactique de guérilla.
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| | | | CH'AE Mansik [Corée] | |
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