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| | Littérature blanche | |
| | Auteur | Message |
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AdL pilier
Nombre de messages : 548 Age : 66 Localisation : Paris Date d'inscription : 26/08/2006
| Sujet: Littérature blanche Mer 01 Nov 2006, 18:20 | |
| - Citation :
- ... j'adore l'écriture (qu'on dit "blanche") de Duras. Un de plus. (...) Je n'en sais pas grand-chose, j'en ai entendu parler à propos de Duras. Si c'est bien ce que je ressens, je dirais une écriture froide, analysant sèchement les mouvements les plus intimes de l'âme comme si le narrateur, même et surtout lorsqu'il parle de lui, était extérieur à lui-même et s'observait jouir ou souffrir. D'aucuns ici rectifieront. (Monilet)
Je ne comprends pas. Qu'est-ce que la littérature blanche? Est-ce une littérature en opposition avec quelque chose? Est-ce une expression que vous employez, et pour quels titres ou quels auteurs? | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Littérature blanche Jeu 02 Nov 2006, 05:41 | |
| je crois qu'on oppose la litterature blanche et la litterature de genre, telle que la science-fiction et le polar; genres souvent encore considérés comme mineurs.
Pour la définition de Monilet, il doit y avoir un autre mot que "littérature". on parlera plutôt d'écriture blanche. voir La littérature sans estomac, P. Jourde. | |
| | | Loudon Dodd pilier
Nombre de messages : 105 Date d'inscription : 30/03/2006
| Sujet: Re: Littérature blanche Jeu 02 Nov 2006, 15:33 | |
| Ce n'est pas ce que Barthes appelait "le degré zéro de l'écriture" ?
Je me souviens par ailleurs avoir entendu parler de "littérature blanche" par référence à la collection "blanche" de Gallimard. | |
| | | coline pilier
Nombre de messages : 3986 Date d'inscription : 04/01/2006
| Sujet: Re: Littérature blanche Jeu 02 Nov 2006, 23:02 | |
| Chez Barthes, en effet, on trouve dans le chapître « L’écriture et le silence » du Degré Zéro de l’Ecriture, sa définition de l'écriture blanche (et non pas littérature blanche).
Faisant référence à Mallarmé : « Cet art a la structure même du suicide : le silence y est un temps poétique homogène qui coince entre deux couches et fait éclater le mot moins comme le lambeau d’un cryptogramme que comme une lumière, un vide, un meurtre, une liberté. »
Mais Barthes distingue sa conception de l’écriture blanche de l’écriture mallarméenne : « La nouvelle écriture neutre se place au milieu de ces cris et de ces jugements, sans participer à aucun d’eux ; elle est faite précisément de leur absence, mais cette absence est totale, elle n’implique aucun refuge, aucun secret…Presque une absence idéale du style…L’écriture se réduit alors à une sorte de mode négatif dans lequel les caractères sociaux ou mythiques d’un langage s’abolissent au profit d’un état neutre et inerte de la forme. »
L'écriture blanche supposerait le minimalisme en poésie, une certaine "impassibilité" romanesque, la neutralité, l'indifférence, et l'écriture "courante" ...l'écriture sans souci de faire oeuvre littéraire... | |
| | | monilet pilier
Nombre de messages : 243 Age : 72 Date d'inscription : 21/09/2006
| Sujet: Re: Littérature blanche Ven 03 Nov 2006, 05:57 | |
| - rotko a écrit:
- je crois qu'on oppose la litterature blanche et la litterature de genre, telle que la science-fiction et le polar; genres souvent encore considérés comme mineurs.
Pour la définition de Monilet, il doit y avoir un autre mot que "littérature". on parlera plutôt d'écriture blanche. voir La littérature sans estomac, P. Jourde. J'ai bien dit écriture, rotko. | |
| | | monilet pilier
Nombre de messages : 243 Age : 72 Date d'inscription : 21/09/2006
| Sujet: Re: Littérature blanche Ven 03 Nov 2006, 05:59 | |
| Perso, je pense (pléonasme) que ce point de vue de "neutralité" peut donné au "narré" une force inouîe, par effet de contraste entre le fond et a forme. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Littérature blanche Ven 03 Nov 2006, 07:45 | |
| Pour la définition de Monilet, il doit y avoir un autre mot que "littérature". on parlera plutôt d'écriture blanche. - monilet a écrit:
- J'ai bien dit écriture, rotko.
oui Monilet, j'ai mélangé les posts. S'cuse On voit maintenant la littérature dite " blanche" faire des emprunts aux domaines du polar et de la science-fiction. Ce n'est pas un mal, car ce sang neuf "ravigote" des récits parfois intimistes, voire nombrilistes. je pense que la trame policière d' une saison blanche et sèche d'André Brink sert magnifiquement son propos et ses intentions : une enquête et une révélation du coupable, dans un contexte politique. Si vous avez d'autres exemples, notamment pour le recours à la SF, ne vous privez pas : ce fil vous attend. | |
| | | AdL pilier
Nombre de messages : 548 Age : 66 Localisation : Paris Date d'inscription : 26/08/2006
| Sujet: Re: Littérature blanche Ven 03 Nov 2006, 08:36 | |
| Donc, d'une part, la littérature dite blanche serait donc une "bonne" littérature en opposition aux genres considérés jusque là comme mineurs (mauvais genre ou polar); et l'écriture blanche, c'est un certain minimalisme, nombrilisme, désespérance, repli sur soi, la plainte... quelque chose qui prendrait plutôt une dimension poétique ? Une plainte, un paysage intérieur qui prendrait le dessus sur la trame du roman dont "l'histoire" ne serait plus qu'un prétexte? Je ne comprends pas bien. D'autant qu'il y a maintenant bcp d'auto fiction chez les romanciers français, et que ces derniers plantent souvent le décor dans une certaine sinistrose. P-S : oui, c'est moi qui n'ai pas fait la distinction; Monilet lui évoquait déjà l'écriture blanche. | |
| | | monilet pilier
Nombre de messages : 243 Age : 72 Date d'inscription : 21/09/2006
| Sujet: Re: Littérature blanche Ven 03 Nov 2006, 09:06 | |
| Je ne suis pas certain que l'écriture blanche se cantonne au malheur, bien que dans l'autofiction il soit plus difficile à l'auteur de ne pas être "emporté" par la description de la joie. Plus facile d'être extérieur à soi-même dans la douleur sans doute. | |
| | | AdL pilier
Nombre de messages : 548 Age : 66 Localisation : Paris Date d'inscription : 26/08/2006
| Sujet: Re: Littérature blanche Ven 03 Nov 2006, 09:19 | |
| - Citation :
- L'écriture blanche supposerait le minimalisme en poésie, une certaine "impassibilité" romanesque, la neutralité, l'indifférence, et l'écriture "courante" ...l'écriture sans souci de faire oeuvre littéraire...
Alors je rectifie pour bien saisir : l'écriture blanche dans le roman va à l'encontre de l'écriture de soi, jugements, perception propre. Elle donne à voir une situation sans mettre en avant les sentiments de l'auteur. Faire oeuvre littéraire en ce sens serait pour le romancier de "s'effacer" pour laisser place à la trame romanesque, voir : il n'est que le témoin dans l'histoire? | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Littérature blanche Ven 03 Nov 2006, 10:12 | |
| rien de tel qu'une bonne question pour voir la difficulté des réponses ! il faut, je crois, différencier litterature blanche de "l'écriture blanche". La littérature blanche est à l'origine un genre noble dans la mesure où il veut rabaisser les littératures dites populaires ou "mauvais genres". Il risque d'evoluer dans la littérature intime, le nombrilisme si fréquent chez les auteurs français : Rien ne s'y passe sinon des frémissements de sensations, des ebauches de sentiments. l'écriture blanche bien définie par Coline serait une ecriture sans tremolo, apparemment banale, dénuée d'effet littéraire. On n epeut pas dire que Chateaubriand dans les memoires d'outre tombe pratique une ecriture blanche, par exemple. Par contre Barthes signale Camus, notamment dans l'Etranger, Cayrol ou Blanchot. Le mieux serait de se referer au degré zero de l'ecriture, suite de petits essais, parfois un peu arides. On peut en isoler des citations - Citation :
- Un ecrivain [bourgeois] ne peut tracer un mot sans prendre la pose particulière d'un langage démodé, anarchique ou imité, de toute manière conventionnel et inhumain
Or tout écrivain doit faire le procès de l'ecriture bourgeoise qui le précède pour atteindre un langage basique, un nouveau style qui serait celui d'une société homogène (et non plus exclusivement bourgeoise). Cette gageure est-elle possible ? Je m'aventure sur des terres que je connais mal. Ce sera l'occasion de se renseigner et d'echanger sur le style des auteurs et leurs implications. Par "écriture blanche", il faut aussi entendre le style parlé de Céline que tel auteur récent (1) renvoyait rapidement au chauffeur de taxi parisien. (1) Charles Dantzig, Dictionnaire égoïste de la littérature française. | |
| | | coline pilier
Nombre de messages : 3986 Date d'inscription : 04/01/2006
| Sujet: Re: Littérature blanche Ven 03 Nov 2006, 11:46 | |
| Je n'ai pas beaucoup de temps tout de suite pour intervenir mais je crois que si la question est posée et que nous avons commencé à y répondre, il va falloir aboutir à une définition claire. Celle de Barthes que je donne me semble claire (pour l'écriture blanche) mais cela n'a pas l'air d'être le cas. 1) Rotko, premièrement, nous sommes en train de faire un méli-mélo de définitions de deux concepts qui n'ont rien à voir l'un avec l'autre: littérature blanche et écriture blanche. 2) Il me semble important déjà de créer deux fils. 3) Je ne me prononcerai pas pour la littérature blanche dont j'ignore tout. Pour l'écriture blanche, et celle de Duras en particulier, j'aimerais que l'on soit plus rigoureux. | |
| | | coline pilier
Nombre de messages : 3986 Date d'inscription : 04/01/2006
| Sujet: Re: Littérature blanche Ven 03 Nov 2006, 12:02 | |
| Monilet...c'est bien toi qui as commencé à parler "d'écriture blanche"? Rotko, c'est bien toi qui as commencé à parler de "littérature blanche"? :idea: :idea: :idea: :idea: :idea: :idea: :idea: :idea: :idea: :idea: | |
| | | coline pilier
Nombre de messages : 3986 Date d'inscription : 04/01/2006
| Sujet: Re: Littérature blanche Ven 03 Nov 2006, 12:12 | |
| - AdL a écrit:
- l'écriture blanche, c'est un certain minimalisme, nombrilisme, désespérance, repli sur soi, la plainte... quelque chose qui prendrait plutôt une dimension poétique ? Une plainte, un paysage intérieur qui prendrait le dessus sur la trame du roman dont "l'histoire" ne serait plus qu'un prétexte?
Non, non...ce n'est pas ça... | |
| | | coline pilier
Nombre de messages : 3986 Date d'inscription : 04/01/2006
| Sujet: Re: Littérature blanche Ven 03 Nov 2006, 12:12 | |
| - monilet a écrit:
- Je ne suis pas certain que l'écriture blanche se cantonne au malheur
Bien sûr que non! | |
| | | coline pilier
Nombre de messages : 3986 Date d'inscription : 04/01/2006
| Sujet: Re: Littérature blanche Ven 03 Nov 2006, 12:15 | |
| - rotko a écrit:
-
Le mieux serait de se referer [b]au degré zero de l'ecriture[/b
Voilà, c'est cela qu'il faut faire!... | |
| | | monilet pilier
Nombre de messages : 243 Age : 72 Date d'inscription : 21/09/2006
| Sujet: Re: Littérature blanche Ven 03 Nov 2006, 12:38 | |
| AVIS A LA POPULATION :
A la demande de Coline j'ai crée un fil consacré à l'écriture blanche dont , semble-t-il AdL voulait initialement parler.
Celui-ci reste exclusivement consacré à la LITTERATURE blanche. Merci. | |
| | | AdL pilier
Nombre de messages : 548 Age : 66 Localisation : Paris Date d'inscription : 26/08/2006
| Sujet: Re: Littérature blanche Ven 03 Nov 2006, 14:10 | |
| Merci Monilet! Il sera in con ce va ble que je fasse encore la confusion entre écriture blanche & littérature blanche... Sur ce fil donc : Qu'est-ce que la LITTERATURE BLANCHE ? - Citation :
- Rotko : Je crois qu'on oppose la litterature blanche et la litterature de genre, telle que la science-fiction et le polar; genres souvent encore considérés comme mineurs. /
(...)On voit maintenant la littérature dite "blanche" faire des emprunts aux domaines du polar et de la science-fiction. Ce n'est pas un mal, car ce sang neuf "ravigote" des récits parfois intimistes, voire nombrilistes. Je pense que la trame policière d'une saison blanche et sèche d'André Brink sert magnifiquement son propos et ses intentions : une enquête et une révélation du coupable, dans un contexte politique. Si vous avez d'autres exemples - Citation :
- Adl : la littérature dite blanche serait donc une "bonne" littérature en opposition aux genres considérés jusque là comme mineurs (mauvais genre ou polar)
- Citation :
- Rotko : La littérature blanche est à l'origine un genre noble dans la mesure où il veut rabaisser les littératures dites populaires ou "mauvais genres". Il risque d'evoluer dans la littérature intime, le nombrilisme si fréquent chez les auteurs français.
P-S : Quant à la fameuse collection "La Blanche", chez Gallimard, si quelqu'un en connait l'origine... qui n'a peut-être rien à voir? | |
| | | monilet pilier
Nombre de messages : 243 Age : 72 Date d'inscription : 21/09/2006
| Sujet: Re: Littérature blanche Ven 03 Nov 2006, 14:23 | |
| Merci AdL d'avoir regroupé , j'avais oublié. Oups... | |
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