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 ECRITURE blanche

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MessageSujet: ECRITURE blanche   blanche - ECRITURE blanche EmptyVen 03 Nov 2006, 12:25

Je rapatrie ici ce qui la concerne et qui a été mêlé précedemment au fil littérature blanche.

... j'adore l'écriture (qu'on dit "blanche") de Duras. Un de plus. (...)
Question de Adl sur la nature cette écriture, ma réponse:

Je n'en sais pas grand-chose, j'en ai entendu parler à propos de Duras. Si c'est bien ce que je ressens, je dirais une écriture froide, analysant sèchement les mouvements les plus intimes de l'âme comme si le narrateur, même et surtout lorsqu'il parle de lui, était extérieur à lui-même et s'observait jouir ou souffrir. D'aucuns ici rectifieront.
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MessageSujet: Re: ECRITURE blanche   blanche - ECRITURE blanche EmptyVen 03 Nov 2006, 12:27

De Coline :
"Chez Barthes, en effet, on trouve dans le chapître « L’écriture et le silence » du Degré Zéro de l’Ecriture, sa définition de l'écriture blanche (et non pas littérature blanche).

Faisant référence à Mallarmé : « Cet art a la structure même du suicide : le silence y est un temps poétique homogène qui coince entre deux couches et fait éclater le mot moins comme le lambeau d’un cryptogramme que comme une lumière, un vide, un meurtre, une liberté. »

Mais Barthes distingue sa conception de l’écriture blanche de l’écriture mallarméenne :
« La nouvelle écriture neutre se place au milieu de ces cris et de ces jugements, sans participer à aucun d’eux ; elle est faite précisément de leur absence, mais cette absence est totale, elle n’implique aucun refuge, aucun secret…Presque une absence idéale du style…L’écriture se réduit alors à une sorte de mode négatif dans lequel les caractères sociaux ou mythiques d’un langage s’abolissent au profit d’un état neutre et inerte de la forme. »

L'écriture blanche supposerait le minimalisme en poésie, une certaine "impassibilité" romanesque, la neutralité, l'indifférence, et l'écriture "courante" ...l'écriture sans souci de faire oeuvre littéraire..."
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MessageSujet: Re: ECRITURE blanche   blanche - ECRITURE blanche EmptyVen 03 Nov 2006, 12:28

Perso, je pense (pléonasme) que ce point de vue de "neutralité" peut donné au "narré" une force inouîe, par effet de contraste entre le fond et a forme.
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MessageSujet: Re: ECRITURE blanche   blanche - ECRITURE blanche EmptyVen 03 Nov 2006, 12:29

De ADL :
"l'écriture blanche, c'est un certain minimalisme, nombrilisme, désespérance, repli sur soi, la plainte... quelque chose qui prendrait plutôt une dimension poétique ? Une plainte, un paysage intérieur qui prendrait le dessus sur la trame du roman dont "l'histoire" ne serait plus qu'un prétexte?
Je ne comprends pas bien. D'autant qu'il y a maintenant bcp d'auto fiction chez les romanciers français, et que ces derniers plantent souvent le décor dans une certaine sinistrose."
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MessageSujet: Re: ECRITURE blanche   blanche - ECRITURE blanche EmptyVen 03 Nov 2006, 12:30

Je ne suis pas certain que l'écriture blanche se cantonne au malheur, bien que dans l'autofiction il soit plus difficile à l'auteur de ne pas être "emporté" par la description de la joie. Plus facile d'être extérieur à soi-même dans la douleur sans doute.
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MessageSujet: Re: ECRITURE blanche   blanche - ECRITURE blanche EmptyVen 03 Nov 2006, 12:32

De AdL :
Citation:
L'écriture blanche supposerait le minimalisme en poésie, une certaine "impassibilité" romanesque, la neutralité, l'indifférence, et l'écriture "courante" ...l'écriture sans souci de faire oeuvre littéraire...

Alors je rectifie pour bien saisir : l'écriture blanche dans le roman va à l'encontre de l'écriture de soi, jugements, perception propre. Elle donne à voir une situation sans mettre en avant les sentiments de l'auteur. Faire oeuvre littéraire en ce sens serait pour le romancier de "s'effacer" pour laisser place à la trame romanesque, voir : il n'est que le témoin dans l'histoire?
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MessageSujet: Re: ECRITURE blanche   blanche - ECRITURE blanche EmptyVen 03 Nov 2006, 12:33

De rotko :

l'écriture blanche bien définie par Coline serait une ecriture sans tremolo, apparemment banale, dénuée d'effet littéraire. On n epeut pas dire que Chateaubriand dans les memoires d'outre tombe pratique une ecriture blanche, par exemple. Par contre Barthes signale Camus, notamment dans l'Etranger, Cayrol ou Blanchot.

Le mieux serait de se referer au degré zero de l'ecriture, suite de petits essais, parfois un peu arides. On peut en isoler des citations

Citation:
Un ecrivain [bourgeois] ne peut tracer un mot sans prendre la pose particulière d'un langage démodé, anarchique ou imité, de toute manière conventionnel et inhumain


Or tout écrivain doit faire le procès de l'ecriture bourgeoise qui le précède pour atteindre un langage basique, un nouveau style qui serait celui d'une société homogène (et non plus exclusivement bourgeoise). Cette gageure est-elle possible ?

Je m'aventure sur des terres que je connais mal. Ce sera l'occasion de se renseigner et d'echanger sur le style des auteurs et leurs implications.

Par "écriture blanche", il faut aussi entendre le style parlé de Céline que tel auteur récent (1) renvoyait rapidement au chauffeur de taxi
parisien.
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MessageSujet: Re: ECRITURE blanche   blanche - ECRITURE blanche EmptyVen 03 Nov 2006, 12:34

De Coline :
AdL a écrit:
l'écriture blanche, c'est un certain minimalisme, nombrilisme, désespérance, repli sur soi, la plainte... quelque chose qui prendrait plutôt une dimension poétique ? Une plainte, un paysage intérieur qui prendrait le dessus sur la trame du roman dont "l'histoire" ne serait plus qu'un prétexte?


Non, non...ce n'est pas ça...
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MessageSujet: Re: ECRITURE blanche   blanche - ECRITURE blanche EmptyVen 03 Nov 2006, 12:36

De Coline :

monilet a écrit:
Je ne suis pas certain que l'écriture blanche se cantonne au malheur


Bien sûr que non!
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MessageSujet: Re: ECRITURE blanche   blanche - ECRITURE blanche EmptyVen 03 Nov 2006, 17:18

monilet a écrit:
De Coline :
"Chez Barthes, en effet, on trouve dans le chapître « L’écriture et le silence » du Degré Zéro de l’Ecriture, sa définition de l'écriture blanche (et non pas littérature blanche).

Faisant référence à Mallarmé : « Cet art a la structure même du suicide : le silence y est un temps poétique homogène qui coince entre deux couches et fait éclater le mot moins comme le lambeau d’un cryptogramme que comme une lumière, un vide, un meurtre, une liberté. »

Mais Barthes distingue sa conception de l’écriture blanche de l’écriture mallarméenne :
« La nouvelle écriture neutre se place au milieu de ces cris et de ces jugements, sans participer à aucun d’eux ; elle est faite précisément de leur absence, mais cette absence est totale, elle n’implique aucun refuge, aucun secret…Presque une absence idéale du style…L’écriture se réduit alors à une sorte de mode négatif dans lequel les caractères sociaux ou mythiques d’un langage s’abolissent au profit d’un état neutre et inerte de la forme. »

L'écriture blanche supposerait le minimalisme en poésie, une certaine "impassibilité" romanesque, la neutralité, l'indifférence, et l'écriture "courante" ...l'écriture sans souci de faire oeuvre littéraire..."

Cette notion d'écriture sans style m'a toujours paru pour le moins fumeuse (et s'imaginer qu'en abdiquant tout style personnel, qui serait une scorie de la société bourgeoise, on entrerait dans une sorte de communion idéale avec l'ensemble de la société réconciliée avec elle-même, c'est vraiment... Je ne trouve même pas le mot).

Le fait d'être parti de Mallarmé pour en arriver à l'évocation d'une littérature sans style montre bien que le concept n'est pas bien solidement pensé.

Il est bien entendu que celui qui n'a rien à dire a tout intérêt à l'écrire de la façon la plus plate possible (mais écrire platement, ce n'est pas écrire sans style : c'est écrire dans celui de l'époque), mais si l'on entend par "écriture blanche" une "écriture sans style", je ne vois pas bien comment on pourrait classer Duras et Céline dans le lot.
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MessageSujet: Re: ECRITURE blanche   blanche - ECRITURE blanche EmptyVen 03 Nov 2006, 17:48

Effectivement, je ne pense pas du tout que cette sorte de neutralité , de distance narrative, amène pour autant à une écriture sans style. Chaque auteur y mettra sa pâte ( ou patte ?)

( sauf erreur colossale sur ce dont nous parlons ici, j'essaie parfois de m'approcher de ce genre d'écriture. Voici ce qu'a écrit à ce propos F. par une comparaison où il faut toutes proportions garder : "Claude Colson ne laisse jamais ses personnages s’épancher, alors qu’ils ne rêvent que de cela. Il les ramène à terre, les cloue d’un truisme houellebecquien et c’est ce qui me plaît (Houellebecq pratique l’inverse : il annonce d’abord le truisme, puis décrit la sitation qui en est l’illustration. Colson, lui, tire la conclusion théorique de l’échauffement). Il dit : Voilà : la passion, c’est ça, pas plus, et ça ne mène nulle part. ")

Je vous prie d'excuser cette parenthèse un peu longue que je me suis permis d'insérer , car elle me sembme éclairer un peu le problème, mais si ma conception de l'écriture blanche est erronée.....
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MessageSujet: Re: ECRITURE blanche   blanche - ECRITURE blanche EmptySam 04 Nov 2006, 14:01

Sur l'écriture de Duras : Olivier K

http://minilien.com/?mgu985FaWQ
dont cet extrait:
.
Une écriture oblique

A l’approche circonvolutoire du récit que nous venons d’évoquer, Marguerite Duras allie un style très particulier, qui crée un vide permanent dans lequel l’imaginaire et la capacité d’interprétation du lecteur doit se projeter afin de garder l’équilibre, tout en lançant à ce dernier quelques branches lui permettant de ne pas céder à une sensation de chute.

Ces effets sont obtenus par une écriture qui semble au premier abord totalement blanche, dans laquelle les rares recours à la métaphore apparaissent comme des ruptures lumineuses, et par un maniement étendu des procédés d’énonciation.

A titre d’exemple, voici deux extraits extraits tirés du début du Vice-consul (les n° de pages renvoient à l’édition Gallimard, coll. L’imaginaire, n° 21) suivis d’un court commentaire.

1.« Elle marche. Elle remonte pendant trois jours le fleuve qui s’est présenté devant elle, elle calcule qu’au bout du fleuve elle devrait retrouver le nord, le nord du lac. Elle s’arrêtera face au lac, restera là. Aux arrêts, elle regarde ses pieds larges au dessous insensible de pneu, elle les caresse. Il y a du riz vert, des manguiers, des bananiers en bouquets. Elle marche pendant six jours. » (Le Vice-consul, p. 12).

Aucun effet d’énonciation dans ce court passage, qui constitue à lui seul un mini-récit s’intégrant aux tribulations de la mendiante « imaginées » par Peter Morgan dans les trois premières sections (ou chapitres non numérotés) du roman. Les phrases sont souvent courtes, travaillées et dirigées sur l’intention et l’action de la femme qui marche : verbes, compléments factuels donnant des durées et des lieux. Au milieu du passage cependant, un effet de rupture humanise le voyage et nous montre un à-côté qui en renforce le sentiment de réalité : c’est d’abord la mention des pieds, puis celle des paysages, où s’additionnent les adjectifs (pieds larges et insensibles, riz vert) et deux métaphores (pieds / pneu, bananiers en bouquets). Le passage se clôt par une nouvelle indication temporelle - elle marche pendant six jours, qui peut se voir comme complément conclusif du passage, mais aussi en contradiction avec la première (elle remonte pendant trois jours)."
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MessageSujet: Re: ECRITURE blanche   blanche - ECRITURE blanche EmptyVen 31 Oct 2008, 17:50

Si j'arrive à vous suivre, peut on dire que Handke utilise cette écriture blanche ?
J'ai lu entre autres la femme gauchère il y a quelques années et mes souvenirs me pousseraient à le classer dans cet ordre là, une neutralité parfois déroutante, une attente, des silences, silences que je retrouve dans l'après midi de monsieur andesmas et moderato cantabile.
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