François Emmanuel,

François Emmanuel, La question humaine, LGF

Un psychologue reçoit du directeur adjoint de l'entreprise Farb la mission d'enquêter sur le directeur général dont les récents comportements ont été jugés "bizarres".

En fait, des vétilles, sauf que... ce personnage ne supporte plus d'entendre Schubert, qu'il évite systématiquement certains mots techniques dans ses rapports, et qu'il est suicidaire...

On sait depuis les analyses d'Hannah Arendt que les euphémismes étaient monnaie courante dans les consignes données par l'État nazi.

Le petit livre de François Emmanuel (105 pages) rappelle que dès le 5 juin 1942 la "question humaine" devenait l'objet de sèches considérations techniques. Un récit dépouillé, mais non sans force !

Le film de klotz la question humaine attire à nouveau l'attention sur l'auteur belge François Emmanuel dont la bibilographie est abondante et maintenant connue : 5 titres dans le livre de poche

- Le Vent dans la maison

- Le Sentiment du fleuve

- La Chambre voisine

- La Passion Savinsen

- la question humaine Le Livre de Poche, N°15361

Citation :

Une connaissance même frustre de l’Histoire nous enseigne que dans les temps de barbarie c’est d’abord le langage qui tue, c’est le langage qui ôte à l’autre que l’on veut tuer, toute existence humaine.

ici l'auteur parle de la question humaine.

Dans le titre il ya reference à la question juive, mais aussi à l'espèce humaine de Robert Antelme, d'où cette formule ramassée des deux titres.

Le mot question est important car il s'agit, non d'assimiler le monde industriel au regime nazi, mais de poser une question, une interrogation sur un génocide parfaitement planifié et techniquement organisé.

Toutefois on a vu depuis des génocides "ruraux", comme celui du Rwanda sur lequel s'interrogent Jean Hatzfeld et les personnages dont il recueille les témoignages et les réflexions.

Hatzfeld a publié trois livres, interessants à tous points de vue, y compris au niveau littéraire, et son dernier est la la sratégie des antilopes

Au Seuil, jours de tremblements

Huit jours et huit nuits d'une hallucinante dérive quand le Katarina, luxueux bateau de croisière, se voit transformé en prison flottante, pris au piège d'une insurrection armée sur les berges de ce fleuve africain dont les dépliants vantaient la douceur des paysages et la tranquillité des peuples riverains.

Une allegorie sans doute...sur l'arrogance occidentale ?