Yoshihiro Tatsumi, (manga)

Le tome II d'« Une vie dans les marges » (éd. Cornélius), dont s'inspire Tatsumi, a reçu le prix Regards sur le monde

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le cinéaste singapourien Eric Khoo réalise un documentaire sur la vie de Tatsumi.

Tatsumi Film d’animation d’Eric Khoo avec les voix de Yoshihiro Tatsumi, Tetsuya Bessho

le cinéaste s’est attaché à illustrer la créativité et la modernité mouvante de la patte graphique de Tatsumi. A mesure qu’au fil de sa carrière le crayon du maître s’aguerrit, tracés et couleurs se font plus mouvementés, avec un raffinement d’essai animé.

Les diverses techniques de l’art des mangakas se succèdent et s’emmêlent. Et, dans cette agilité labile et fluide du dessin, le film recompose le cours emporté d’une œuvre en mouvement et d’une vie en marge.

lire l'article de Libé.

A 47 ans, Eric Khoo incarne à lui seul le cinéma de Singapour, même s'il est loin d'être le seul réalisateur de la ville-Etat. Sa prédilection pour les tournages ultrarapides, son recours à la vidéo ont accru l'étonnement qui a accueilli Tatsumi, un film d'animation dans le style japonais

entretien + video !

 
j'ai vu dans une bibiliothèque laprojection gratuite de ce DVD qui est un "biopic" de la vie et de l'oeuvre de Yoshihiro tatsumi. Né en 1935, il a dix ans au moment de la bombe, et  le DVD parcourt en même temps l'histoire du Japon.
 
on a des aperçus de ses albums
 
Kodomojima (こどもじま?, « L'île aux enfants »), Tsuru shobō, 1954
Kuroi fubuki (黒い吹雪?, « Blizzard noir »), Hi-no-maru bunko, 1956
Hitokuigyo (人喰魚?, « Poisson cannibal »), Hiro shobō, 1970

Daihakken (大発見?, « Grande découverte »), Seirinkōgeisha, 2002 (Coups d'éclat, Les Larmes de la bête et Good bye, Vertige Graphic, 2003, 2004 et 2005)
Daihakketsu (大発掘?, « Grandes fouilles »), Seirinkōgeisha, 2003 (L'Enfer, Cornélius, 2008)
Gekiga hyōryū (劇画漂流?, « Un rescapé du gekiga »), Seirinkōgeisha, 2008 (Une vie dans les marges, Cornélius, 2011
 
Il considérait Tezuka comme son maître.
 
l'histoire qui m'a le plus interessé dans l'Enfer
 
 
Le premier récit, qui donne son titre au volume, est exemplaire. Dans les ruines d’Hiroshima, un homme prend en photo l’image d’un fils massant sa mère, gravée dans un mur par l’éclair de la bombe. Cette image troublante devient un véritable symbole, qui va apporter à son auteur le confort matériel lui permettant d’échapper à la misère.

La veille de l’inauguration d’une statue inspirée de cette photographie, un maître chanteur (qu’on devine pauvre et malade) fait son apparition : il prétend être le fils disparu. L’image figée par la bombe est celle du meurtre de sa mère qu’il a commandité.
 
Pour lui, le manga, c'est 70% d'histoire et 30% de dessin. 
 
voir ce lien

L'horrible malentendu sur une photographie représentant (croit le photographe) l'affection et le devouement d'un fils pour sa mère, prend avec l'inauguration d'une statue nationale, une dimension symbolique.

Dans une vie dans les marges, (450 p collection Pierre) Tatsumi raconte sa vocation graphique, et son orientation vers le  gekiga, comprenez "le manga pour adultes". Rien de bien inconvenant, il s'agit surtout des difficultés du travail et de la lente percée de ce nouveau genre, pas très bien accuilli, à ses débuts, par les Japonais.
 
On y parle des stages de dessin, de la pose de modèles nus, de la guerre des librairies de prêt, avec parfois une touche de réalisme.
 
 
Les mutations du japon sont aussi présentes, en arrière-plan.

Dans l'album l'enfer, la nouvelle titre est le meilleur moment, mais les autres mangas, dramatiques souvent, mettent en scène des personnages qui ont perdu leur travail ou fait la guerre. Parfois il entretiennent des relations avec les femmes de réconfort, ce qui montre que les mangas s'éloignent, volontairement, des représentations convenables dela société japonaise.
 
 
All the self-contained short-stories possess their own dark charms; the others are based on works entitled Beloved Monkey, Just A Man, Good-Bye and Occupied. They reflect Tatsumi’s years as a young man in a post-war Japan struggling to recapture its traditional honour and social structure. The decline and demise of the unskilled, damaged young man whose life is deemed worthless by the state; a prostitute whose sense of self is so decrepit she beds her father as the final act of defiance against honourable traditions; and, most tellingly, the cartoonist whose work so riles the establishment he is reduced to scribbling his art on public bathroom walls