kerguehennec, le paysage en art.

Il y a l'expo au Grand Palais sur ce thème. Elle cible la première moitié du 17è, à Rome, mais propose une genèse via l'école Bolonaise et l'équipe des Carrache, Alban, Dominiquin, Guerchin, etc...

Le thème n'est certainement pas tout public. Il y a à peu près 80 oeuvres qui exigent un oeil averti car sans ça, on passe à côté des nuances formelles et de fond.

Les dimensions décoratives, puis symboliques des paysages émergent au cours du 17è siècle, par des reproductions en atelier de ce que les artistes croquaient en dessin, à l'extérieur.

Les artistes nordiques jouent un rôle primordial (ils ont une longue tradition de paysages bibliques et mythologiques derrière eux si on pense à Patinir, Brueghel JV Scorel et bien d'autres).

Paul Bril notamment, qui lègue un des plus beaux paysages, que s'empressera de récupérer le futur Rubens.

2 admirables oeuvres d'Adam Elsheimer sont présentées en début de parcours, avec cette lumière quasi phosphorescente si caractéristique de ce peintre.

On finit par l'héritage français. Le Lorrain et Poussin, en fin de scène pourrait-on dire. De format monumental, ils synthétisent les deux sensibilités de milieu de siècle.

POUSSIN : l'intellectuel qui construit ses plans méticuleusement, les encastre en mélant motifs religieux et profanes, autrement dit sacrés et quotidiens. On ne sait pas forcément expliquer tous ses sujets. A part ressentir cette formidable dimension atemporelle, due à l'ordre qu'impose le peintre à ses compositions. C'est figé, mais marqué dans le marbre. La mort est omniprésente. La nature est imbriquée au destin humain, l'indifférence au fatalisme.



Poussin, c'est un des sommets de la pensée picturale !

Puis, le Lorrain, profondément sensible et diffuseur de lumière vibrante et dorée, d'éclaircies (plus d'espoir ?) avec un univers imagé beaucoup plus dynamique (plus de personnages, le vent dans l'air, des navires qui signifient le mouvement...)

Opposer Le Lorrain à Poussin ?

Grotesque !

Ils se complètent et offrent un véritable support à la méditation.

Je suis d'ailleurs restée assise face à tous ces grands formats, qui m'ont absorbée et élevée.

La peinture, avec le développement du paysage pour lui-même, devient vraiment un outil spirituel (on pourrait songer aux peintures Tang, dans un autre style) et un support de contemplation.


Le paysage deviendra un des éléments de ce qu'on appelle le "classicisme", terme qui fait un peu peur par sa froideur, mais justement cette expo nous réconcilie avec cette grandeur formelle qui n'est pas notre ennemie, mais notre viatique pour cheminer vers les cimes.


Une expo qui s'annonce aride et qui se révèle lumineuse, comme les peintres qu'elle présente.

Dans le morbihan, le chateau de kerguehennec abrite des expositions d'artistes en résidence. C'est aussi un plaisir de visitr le parc de 45 ha où on découvre des oeuvres contemporaines.

« Au bout » de Rainer Gross

construction monumentale de Rainer Gross, basée sur un dialogue entre 2 séquoias. Un ruban noir s'élève vers le ciel et nous invite à suivre le jeu d'une figure géométrique remarquable : le ruban de Möbius.

une vue du parc et des oeuvres

Au bout, dont on voit une partie sur le site ci dessus, a un peu souffert du vent violent qui soufflait en Bretagne. C'est donc lemoment de présenter une oeuvre "cousine"


( à suivre)

Cela doit vraiment donner une impression ''surréaliste" de voir toutes ces oeuvres contemporaines dans un parc si grand. Ca m'aurait fait penser à des genres de météorites.

Citation :

des genres de météorites.

tombés du ciel et insolites,

voici un diaporama qui présente quelques oeuvres.

Le naufrage de malevitch de Morellet m'a personnellement un peu frustré puisqu'a partir de trois angles de béton, il faut reconstituer par l'imagination un carré immergé dont on ne voit que les 9/10e


au premier plan un angle, on aperçoit au fond les deux autres angles de couleur blanche, de part et d'autre de l'étang. J'ai fait le parcours avec notamment un peintre de mes amis qui, après avoir daubé sur Morellet et ses neons, a déclaré cette oeuvre fort intéressante.

Comme c'est lui qui conduisait pour le retour, j'ai dit être moi aussi favorable à cette "oeuvre géometrique qui sollicitait l'imagination"

!
Oui, il ne faut jamais contrarier le chauffeur!

J'ai regardé le diaporama que tu nous proposes. Moi j'accroche particulièrement sur
- le bonhomme allongé profitant du ''soleil'' : Mimi par Raetz
-la petite maison à la grande porte de Fridfinnsson
-les sept colonnes à Mallarmé (ça donne envie de jouer à cache cache et réveille le côté enfantin!)
-le trait pour trait : on dirait une immense cage d'oiseaux (une cage pour adultes peut-être )
et le château of course

Aglaé a écrit:

- le bonhomme allongé profitant du ''soleil'' : Mimi par Raetz

Marcus Raetz a son fil ici, et l'avoir découvert dans un appartement du IVe arrondissement à Paris reste un très bon souvenir. C'est bien plus intime que dans un musée ou une galerie.

La cage, tu ne crois pas si bien dire, car j'ai voulu y enfermer mes compagnons de voyage pour que d'eventuels visiteurs viennent leur donner des cacahuètes.

Les sept colonnes de Mallarmé sont en effet magnifiques.

C'est la deuxième fois que je visite le chateau et ses dépendances, la troisième pour mon ami peintre ; Nous avons été très bien reçus et la mediatrice Charlotte, compétente et naturelle, a bien accepté nos plaisanteries de collégiens en vacances.

Je fais un fil special sur Michaela-Andrea Schatt.

Pour en savoir plus sur



la cage d'Elisabeth Ballet avec les commentaires de l'artiste.

Il y a un style Vincent Mauger qu'on retrouve d'oeuvres en oeuvres.

On jurerait des casse-têtes, et sans doute pas à tort


je n'ai pas vu cette sphère mais un multi-aedre reposant sur une faible assise, et fort stable.

L'artiste utilisait des palettes qu'il découpe et assemble en formes géometriques complexes.

Il peut aussi utiliser des briques


et d'autres matériaux comme des casiers à bouteilles en polystyrène sur cette page. On pense à la complexité des niches de guêpes.

Il faut relier ce fil avec l'exposition sur les paysages

La notion consciente de paysage est une conquête récente dans notre culture. Il faut attendre le XVIe siècle pour que se développe vraiment le paysagisme comme genre pictural. C'est à cette époque qu'apparaîtront les mots désignant cette notion dans les langues européennes.

À l'avènement des «temps modernes », l'homme s'instaure progressivement comme « maître et possesseur de la nature » et, par voie de conséquence, la peinture s'affranchit de sa fonction liturgique ; apparaît alors un genre pictural clairement dénommé paysage.

"La notion doir être entendue dans son acception la plus large... et renvoie à une réalité exterieure comme à une relation fortement interiorisée, construction et mouvement, tension entre une réalité et ses représentations jusqu'à des modélisations qui tendent à l'abstraction".

Ainsi cette oeuvre de pierre alexandre Rémy (support en acier et bandes de cautchouc vissées sur le support) a été créee à partir des courbes de niveau de la carte IGN.


voir ici