«Mi Vida Después», la dictature en mémoires.
Tous les acteurs du spectacle sont des enfants des années de plomb, nés en Argentine ou en exil dans les années 70 ou au début des années 80, à l’époque de la dictature militaire, des escadrons de la mort et des 30 000 disparus. Et tous évoquent la figure de leurs pères : trois militants péronistes, un guérillero de l’ERP (Armée révolutionnaire du peuple), un curé défroqué, un employé de banque et un flic.
Ils en reconstituent l’histoire à partir d’éléments vrais : photos et films d’enfance, enregistrements audio, objets ou vieux habits. Cette authenticité donne d’autant plus de force au spectacle de Lola Arias qu’elle est théâtralisée : on n’est jamais tout à fait certain qu’autobiographie et autofiction ne se mêlent pas.
Née à Buenos Aires, Lola Arias a travaillé ces dernières années avec le collectif Rimini Protokoll, qu’anime le metteur en scène suisse Stefan Kaegi. Elle a présenté Mi Vida Después en Europe et en Argentine. «La différence, dit-elle, c’est qu’en Europe les spectateurs n’arrivent pas à croire que ce que les acteurs racontent est vraiment leur histoire.»
L'article de Libé.