Vladimir Bartol Vladimir Bartol (24 février 1903 à Trieste - 12 septembre 1967 à Ljubljana) est un écrivain slovène. Son roman Alamut a été traduit dans de nombreuses langues et l'a fait connaître mondialement.
Après avoir étudié à l'université de Ljubljana et à la Sorbonne, il servit dans l'armée et vécut en 1933-34 à Belgrade où il édita un hebdomadaire. Introducteur des théories de Freud dans la Yougoslavie d’avant la Seconde Guerre mondiale, féru de philosophie , il fut traducteur de Nietzsche , et de biologie (ses travaux sur les lépidoptères côtoient aujourd’hui ceux de Nabokov dans les bibliothèques universitaires), il se veut d’abord essayiste.
AlamutCe récit est basé sur la légende de la forteresse éponyme de Qasir Khan. Vladimir Bartol se saisit de l'histoire de la secte des assassins pour dénoncer, 14 ans après l'accession de Staline au pouvoir et 5 ans après la nomination de Hitler au poste de chancelier, les régimes totalitaires. S'agissant d'un pays lointain, d'une époque tout à fait révolue et d'une aire culturelle distante, le roman de Bartol ne semble pas doté d'une portée politique. Pourtant, subtilement, il met en garde ses contemporains en détaillant les processus qui peuvent mener au fanatisme. Bartol fait preuve d'un grand cynisme et semble se méfier des masses et du danger qu'elles peuvent représenter. Le leitmotiv du vieux de la montagne est en effet "Rien n'est réel, tout est permis". Y compris la manipulation de masse. Le but premier de Bartol est de mettre en garde : aucun peuple ne devrait jamais abdiquer sa souveraineté, il faut se méfier des populistes qui promettent le paradis (au sens propre comme au sens figuré) et ne jamais dédaigner la raison, fondement de notre humanité.
Mon Avis Après une troisième lecture d’Alamut , je reste conquise par la plume de Vladimir Bartol , et ce livre qui pour moi est culte ne se démode pas , au contraire , je le trouve de plus en plus d’actualité , avant gardiste .
L’endoctrinement n’a jamais été si approfondi, la trame, les enjeux, tout est étudié par une manipulation sans équivoque.
Un chef d’œuvre.
Extrait :
Hassan Ibn Sabbah : "- Plante-toi à l'instant cette lame dans le cœur !"
[...] Brandissant son poignard, Suleiman
se frappa au cœur en y mettant toute sa force.
On l'entendit pousser un soupir de délivrance,
et il s'effondra sur la dernière marche de l'escalier,
la face transfigurée par une incompréhensible félicité."