Thomèze, Izak (Hollande)

un enfant qui erre dans les îles moluques.

Izak (Actes Sud).

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Izak vit en 1945 dans un pays en guerre : s’y affrontent des Japonais, des Hollandais, des francs-tireurs et des pillards de toutes sortes.

Lui, à Ambon, dans les îles Moluques, ne pense qu’à la promesse d’une femme hollandaise de lui apprendre à jouer du piano. Qu’est-elle devenue ? Sans doute embarquée dans un camion, comme le piano.

Seul, il part à la recherche de ce grand piano noir, à l’aventure, et il suit une bande de musiciens rencontrés par hasard. Hélas, convoqués pour une noce, après un voyage périlleux, ils ne découvrent qu’un village habité par des cadavres. Izak fait d’autres rencontres …

Le texte est parsemé de mots locaux que parfois Izak ne comprend pas, mais qui ancrent le lecteur dans un contexte inédit.

On erre avec le gamin, sans savoir s’il comprend bien ce qui arrive ou ce qu’on lui dit. Mais ce qu’il rêve, ou vit dans son monde intérieur, avec ses sensations, ses espoirs et ses illusions, pousse le lecteur à l’accompagner. Ce que je fais avec un grand plaisir.

J’en suis à la moitié du récit.

Izak (Actes Sud).

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Le récit défie l’analyse, car on sait ni où s’arrête le regard de l’enfant, ni qui sont les personnages qu’il rencontre, ou les actions qu’ils entreprennent. Izak les suit, les imagine, et comme dans un rêve, il arrive, c’est le cas de le dire, à bon port.

Qu’en est-il de ce rajah, matamore ou mythomane, et de sa fille, la belle princesse Nesrine ?

Qu’en est-il de ce virtuose du piano qui met Izak sur la piste suivie depuis le début ?

Izak a la privilège de ne pas ressentir trop crûment la violence et les ruines qui l’entourent : on penserait à une qualité de l’enfance, je crois plutôt qu’il s’agit d’un don personnel.

Aussi le livre se lit-il avec plaisir : où qu’il nous conduise, nous le suivons enchantés. Nous embarquons avec Izak, dans un contexte de misère que transforme le bel espoir du but à atteindre.